Dans un long entretien accordé à Fifa. Com, le milieu de terrain algérien Mehdi Lacen a parlé de son incroyable ascension, de ses rêves, de ses objectifs, de son admiration pour Zidane et surtout de son envie de vivre et mourir en Espagne, un pays qu’il dit aimer où il se sent très heureux.
Tout d’abord, Mehdi Lacen reconnaît qu’il a eu beaucoup de chance dans sa carrière. «Je suis venu ici en Espagne par hasard. Je jouais en France, à Valence. En 2005, nous avons été vice-champions de la Nationale. Nous sommes montés en Ligue 2, mais le club a commencé à avoir des problèmes financiers. La législation française permet alors aux salariés de rompre leur contrat.
Dmitry Piterman (alors propriétaire d’Alavés) s’est porté candidat pour acheter Valence, en fin de compte ça ne s’est pas fait. Par contre, il est entré en contact directement avec moi pour me proposer de signer à Alavés. Il m’a proposé un contrat de trois ans. C’est comme ça que je suis arrivé en première division espagnole. J’avais vraiment eu l’impression de vivre un rêve. Parce que plusieurs joueurs ont commencé à chercher du boulot. Quelques-uns ont réussi à trouver un autre club de troisième division, d’autres ont laissé tomber le football. Moi, j’étais propulsé en Liga. j’avais beaucoup de chance», se souvient Lacen.
«Mon regret ? Ne pas avoir opté pour l’Algérie en 2006»

Né à Paris d’un père algérien et d’une mère italienne, le milieu de terrain de Getafe a finalement opté pour le pays de son père. Il n’a pas hésité une seconde. A ce propos, Mehdi Lacen dira : «Je savais dès le début que je n’arriverais jamais à jouer en équipe de France. Quand vous jouez en troisième division à l’âge de 20 ans, c’est déjà terminé. Il y a une telle qualité chez les Bleus à cette époque. Par conséquent, lorsque j’ai su que je pouvais obtenir un passeport algérien, je n’ai pas hésité. Mon seul regret est de ne pas l’avoir fait plus tôt, pour pouvoir être appelé en 2006. Aujourd’hui, je vis en attendant impatiemment la prochaine convocation. Dès ma première sélection, j’ai été accueilli très chaleureusement. Pour mon premier match avec l’Algérie, nous avons perdu 3 à 0 à domicile contre la Serbie, mais l’ambiance dans le stade était impressionnante. Ça m’a donné une motivation énorme.»
«Le Maroc ? Un mauvais souvenir»
Toujours à propos de la sélection, Mehdi Lacen analyse l’après-Coupe du monde ainsi : «Après le rendez-vous sud-africain, l’équipe d’Algérie a connu une grosse baisse de régime. Je crois que le premier match que nous avons disputé après la Coupe du monde nous a mis un coup derrière la tête. Nous avons perdu 2 à 1 à domicile contre le Gabon. Pas très longtemps après, nous avons de nouveau été battus, cette fois par le Maroc, sur le score de 4 à 0. Il faut se rendre compte qu’un match entre l’Algérie et le Maroc, sur le plan de la rivalité, c’est un peu comme un Barcelone-Madrid ! Le coup a été très dur à encaisser. C’est un très mauvais souvenir.»
«On peut se qualifier à la CAN2013 et à la Coupe du monde 2014»
Cela dit, Mehdi Lacen voit l’avenir de la sélection en rose, surtout après l’arrivée de Vahid Halilhodzic. «Il nous transmet sa grande expérience tactique. En équipe d’Algérie, il y a beaucoup de joueurs qui évoluent en première division dans les grands championnats européens. Par conséquent, la technique ne manque pas. C’est au niveau tactique que ça coince. Aujourd’hui, je peux dire que nous avons une équipe capable d’atteindre la Coupe d’Afrique des Nations 2013 et d’aller au Brésil en 2014.»
«J’ai joué contre Zizou, j’ai son maillot, mais je ne lui ai jamais parlé»
«J’ai commencé très bas et j’ai gravi les échelons. Je ne me fixe pas d’objectif. Ça fait maintenant cinq ans que je joue en première division espagnole. C’est bien. Je suis heureux. Mais, depuis que je suis tout petit, mon idole est Zidane. J’ai joué contre lui et j’ai même son maillot. C’est déjà beau. Cela dit, je n’ai jamais eu l’occasion de discuter avec lui. Maintenant que nous habitons dans la même ville, j’espère que j’en aurai l’occasion un jour d’échanger quelques mots avec lui», dira Lacen avec des yeux bleus qui se mettent à briller. Par ailleurs, à la possibilité de revenir jouer en France et de s’y installer après, Mehdi Lacen dira avec beaucoup de conviction : «Aujourd’hui, si un club de France me convoite, il faudrait que ce soit une offre en or. La qualité de vie que j’ai ici, je ne vois pas trop où je pourrais la trouver en France. Et puis, il y a mes filles. Nous avons mis un an à nous habituer à la vie en Espagne, et maintenant nous nous y plaisons énormément. Je ne veux pas qu’il y ait un nouveau changement brutal dans leur vie. J’aimerais vivre ici après avoir raccroché les crampons.»
Synthèse Amirouche. B