Mehdi DRISSI, cofondateur et réalisateur de «RIHLA» : « Notre documentaire ne se veut pas représentatif… »

Mehdi DRISSI, cofondateur et réalisateur de «RIHLA» : « Notre documentaire ne se veut pas représentatif… »

L’Expression: Comment a été choisi le thème de votre film?

Mehdi Drissi: Le thème du documentaire a été choisi par les lecteurs d’Onorient. En amont du projet, deux autres thèmes avaient été proposés, soit «Comment l’art permet-il l’appropriation de l’espace public?» et «Comment le numérique a-t-il pu impulser une nouvelle nahda?» Notre approche était de sonder la scène culturelle indépendante sur une question très politique qui est: qu’est-ce que ça veut dire être arabe?

Dans l’objectif de sortir des circuits médiatiques traditionnels (notamment financés par les pays du Golfe) pour aller voir les scènes indépendantes émergentes que l’on considère intéressantes et avant-gardistes sur cette question.

Pourquoi ne pas avoir nommé les artistes?f

C’était un choix délibéré de notre part, on a voulu montrer les artistes dans leur territoire (on voit bien le pays d’appartenance des artistes), mais on ne voit pas leur nom parce qu’on a voulu les interroger dans une sorte d’anonymat. A partir du moment où on donne leur nom on peut les classer dans une catégorie ethnique/culturelle alors que dans le documentaire, nos prismes étaient: un prisme artistique et culturel croisé avec un prisme géographique.

la question de l’arabité est remise en question depuis longtemps dans beaucoup de pays…

Justement, la poser aujourd’hui se veut un prétexte pour montrer la richesse culturelle et interroger aussi le lien que gardent ces pays entre eux.

Il ne s’agit pas forcément d’une arabité au sens politique, mais il est indéniable que le documentaire fait prendre conscience de cet héritage commun dans la langue, les références communes et même dans le fait d’interroger l’arabité.

Enfin, expliquez-nous ce choix de certains de vos profils interviewés, car vous êtes allés voir une certaine frange de la population à laquelle on ne s’y attendait pas (bourgeois, francophones)

Notre documentaire n’est pas représentatif et il ne se veut pas représentatif, il s’intéresse à la parole de la scène culturelle indépendante et jeune pour ouvrir des questionnements plutôt que d’apporter des réponses définitives.

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