«Ziani, Yahia et Matmour ont le talent pour rebondir»
Depuis son retour d’Angola où il avait participé, avec les Verts, à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations, Mourad Meghni suit un traitement spécifique au centre de rééducation de Saint-Raphaël (sud-est de la France) afin de traiter la tendinite dont il souffre depuis plusieurs mois.
Il avait prévu de reprendre les entraînements le 10 mars, comme il nous l’avait affirmé lorsque Le Buteur lui avait rendu visite chez lui, dans la banlieue parisienne, mais le retour ne se fera pas à la date prévue, comme il l’affirme dans l’interview qu’il nous a accordée hier.
Lors du dernier entretien que vous avez accordé au Buteur, vous avez déclaré que vous alliez solliciter l’autorisation de votre club, la Lazio de Rome, afin de pouvoir être présent au stage et assister au match contre la Serbie sans pour autant jouer, puisque vous êtes blessé.
Avez-vous obtenu le feu vert de la Lazio ?
Oui. La Lazio m’a autorisé à être présent au stage de la sélection nationale en tant qu’invité, car étant blessé, le sélectionneur n’a pas le droit de me convoquer. Je serai donc à Alger au début du stage jusqu’à la fin, même si je ne jouerai pas. Ce sera une belle occasion de retrouver mes coéquipiers de la sélection et le public algérien.
Allez-vous profiter de cette occasion afin de faire le point sur votre blessure avec le staff médical de la sélection ?
Bien sûr ! Je présenterai au staff médical un exposé sur le traitement que je suis en train de suivre au centre de rééducation de Saint-Raphaël. Il aura ainsi le loisir d’évaluer l’évolution de la convalescence pour avoir une idée sur la période à laquelle je pourrai être opérationnel de nouveau.
Où en êtes-vous dans votre traitement, justement ?
Je ne suis pas encore guéri. Le traitement par piqûres que je suis en train de suivre nécessite 6 semaines, soit une de plus que ce qui était prévu. Comme je ne me sens pas encore guéri et que je veux me débarrasser de cette blessure, je prendrai le temps qu’il faudra afin de guérir connvenablement.
Vous nous avez déclaré que vous espériez reprendre les entraînements le 10, suivant le planning de votre convalescence. Vous ne pourrez donc pas être de retour à cette date…
Non, malheureusement. Il me faudra une semaine supplémentaire de traitement par rapport aux prévisions initiales. Donc, la reprise des entraînements pour moi est différée. La semaine qui arrive, je serai à Alger pour le stage et le match. La semaine prochaine, je serai de retour à Saint-Raphaël pour une autre semaine de traitement. Puis à la mi-mars, je serai de retour à Rome pour terminer mon traitement, car j’ai obtenu l’autorisation de m’absenter pour des soins pour une durée déterminée et je rejoindrai mon club une fois cette période terminée.
Avez-vous toujours espoir de guérir vite ?
Oui, absolument. C’est juste une question de temps. Je ne veux pas me précipiter. Je me donne le temps qu’il faudra pour suivre le traitement qu’on m’a prescrit. L’essentiel est que je revienne à la compétition en étant complètement guéri.
Savez-vous que les billets pour le match amical Algérie – Serbie se sont vendus en quelques heures seulement ?
Ah, bon ? Cela fait plaisir. Cela se comprend dans la mesure où, à ma connaissance, ce sera le seul match amical que l’Algérie disputera au pays avant la Coupe du monde. L’engouement des supporters est évident. Et puis, l’affiche en vaut la peine car l’adversaire est de valeur, puisqu’il participera lui aussi au Mondial et il renferme, de surcroît, quelques individualités marquantes.
Serait-ce un match particulier pour vous, vous qui avez débuté votre carrière internationale avec les Verts sur ce même terrain du stade du 5-Juillet, à l’occasion du match amical Algérie-Uruguay ?
Exactement. Ce sera avec une émotion certaine que je retrouverai ce stade. Bien sûr, j’aurais aimé être sur le terrain et non pas comme spectateur, mais ce sera tout comme. Je serai de tout cœur avec mes coéquipiers et je sais qu’ils feront le maximum afin de ne pas décevoir les milliers de spectateurs qui rempliront le stade.
D’autant plus que le dernier match des Verts en Algérie remonte à plusieurs mois…
C’est vrai. Le dernier match joué en Algérie était celui face au Rwanda, au stade de Blida. Cela remonte à assez loin. Nous sommes donc impatients de jouer de nouveau devant notre public.
Ce sera particulier, comme à chaque fois.
Certains de vos coéquipiers en sélection, notamment Karim Ziani, Anthar Yahia et Karim Matmour, n’ont plus assez de temps de jeu dans leurs clubs respectifs depuis leur retour de la Coupe d’Afrique des nations.
Pour avoir vécu des moments où on ne vous faisait plus confiance dans votre club, pouvez-vous comprendre ce qu’ils ressentent ?
Oui, je comprends parfaitement. C’est dur de devoir reconquérir sa place, surtout lorsqu’on était titulaire au départ. Ziani a trouvé, à son retour à Wolfsburg, un nouvel entraîneur qui avait entamé sa tâche sans lui et c’est ce qui explique peut-être qu’il ne compte pas sur lui pour le moment. Quant à Karim Matmour, il est une vraie victime de la CAN puisque l’équipe du Borussia Mönchengladbach a réalisé des résultats sans lui. C’est dommage, mais je suis certain qu’ils vont rebondir.
Vous êtes donc confiant quant à leurs capacités de reconquérir leur place ?
Oui, très confiant. Il s’agit de trois joueurs de talent et, forcément, leur talent s’imposera de nouveau. Ils sont, de plus, forts de caractère. Je suis absolument certain que c’est juste une mauvaise période qu’ils oublieront bientôt, car leur situation ne peut pas durer éternellement.
Entretien réalisé par Farid Aït Saâda