Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, renoue avec les sorties sur le terrain. Il sera aujourd’hui en visite dans la wilaya de Tamanrasset, à l’extrême sud du pays, pour l’inauguration officielle de son projet du siècle, le mégaprojet de transfert d’eau d’In Salah à Tamanrasset.
Un projet qui a été réceptionné il y a quelques semaines par le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal. Le rêve devient donc réalité. L’eau potable coulera dans les robinets de la capitale du Hoggar. C’est l’un des défis de l’Algérie, tracé par le chef de l’Etat lors de son arrivée au pouvoir en 1999, qui se réalise. Le chef de l’Etat devra également inaugurer plusieurs projets au terme de sa visite.
Ainsi, le président Bouteflika inaugurera le pole urbain «Adriane» composé de 1 028 logements et équipements d’accompagnement, tels qu’un CEM, école primaire, polyclinique, bibliothèque et des locaux commerciaux. Plusieurs routes récemment réalisées sont au programme de la visite du Président Bouteflika. Dans ce sens, la route transsaharienne, Tamanrasset-In Guezam sur 420 km, sera ouverte à partir d’aujourd’hui. Le chef de l’Etat marquera ensuite une halte au centre-ville de Tamanrasset pour inaugurer la stèle «Illamane», signifiant en targui : «il y a de l’eau». La dernière étape de la visite du premier magistrat du pays sera donc la station de comptage du projet du transfert d’eau potable d’In Salah à Tamanrasset. Au-delà de son impact économique, ce transfert, qui consiste à approvisionner la ville de Tamanrasset à partir de In Saleh en eau potable sur une distance de plus de 750 km pour un coût global de 197 milliards de dinars, aura d’importantes retombées sociales pour la région, a expliqué Messaoud Terra, directeur de l’alimentation en eau potable au ministère des Ressources en eau. Selon lui, la réception de ce projet lancé par le président de la République en janvier 2007, a été prévue pour le premier trimestre de cette année. Ce projet a pu être livré dans le délai contractuel grâce au rythme de travaux très soutenu malgré une température ambiante très élevée. Le chantier a été achevé sans avoir enregistré ni retard et ni surcoûts.
«Le coût est très raisonnable, en dépit des difficultés qu’on a rencontrées. Le sol rocheux a été un grand handicap sur des centaines de km. De plus, la somme de197 milliards de dinars n’a pas été totalement engagée», dit-il. Avec un potentiel de plus de 45 000 milliards de mètres cubes (m3), la nappe d’In Salah peut largement couvrir les besoins en eau potable de toute la région pour les cinq à six siècles prochains, à raison d’une consommation annuelle de cinq milliards de m3, alors que les besoins actuels des 337 400 habitants de la ville de Tamanrasset et ses environs ne dépassent pas les 20 000 m3/jour pour une capacité initiale de 100 000 m3/jour, appelée à doubler à l’horizon 2030, selon les données techniques du projet. «Grâce à cette réalisation, la wilaya de Tamanrasset sera à l’abri du besoin en eau pour longtemps au vu des ressources importantes que recèle le grand Sud. Tout au long du réseau, on s’attend à voir des îlots de populations s’installer aux alentours, en raison des conditions de vie devenues plus intéressantes», déclare M.Terra. Les ressources en eau nécessaires à la satisfaction de ces besoins sont mobilisées au niveau de deux champs de captage situés à 70 km au nord de la ville de In Saleh. Un troisième champ sera délimité pour une éventuelle mobilisation complémentaire.
Outre ces champs captants, le transfert In Salah-Tamanrasset est également composé d’un réservoir terminal d’une capacité de 50 000 m3, destiné à stocker les eaux mobilisées à partir des forages des champs captants. De même, six stations de pompage ont été mises en place le long du tracé des conduites. Sauf surprise, Bouteflika ne s’exprimera pas sur la situation politique et sociale du pays, contrairement à certaines rumeurs. «Si le président juge utile de s’adresser à son peuple, cela interviendra le 16 avril prochain à l’occasion de l’ouverture de ‘’Tlemcen : capitale de la culture islamique’’», affirme une source.
De notre envoyé spécial à Tamanrasset, Hocine Larabi