Dans un environnement toujours aussi cadenassé, les militants de la CNCD-Oran ont tenu ce jeudi après midi leur second meeting devant près de 200 personnes à la salle de cinéma El Feth, au centre ville.
Les orateurs de la CNCD-Oran ont, une fois de plus, pris le temps de se présenter et d’expliquer leur démarche ainsi que la composition de la CNCD-Oran avec son caractère autonome. Un souci constant pour, d’une part, se rendre plus visible auprès de la population et d’autre part, par cette transparence, casser tous les amalgames et autre confusion entretenus autour de la nature de cette coordination et de ses objectifs.
C’est ce rapprochement avec la société qui dérange au plus haut point le pouvoir, explique l’un des orateurs M Babadji, juriste de son état, qui reviendra sur les péripéties rencontrées par des militants qui voulaient coller mardi soir, les affiches de la CNCD-Oran informant sur le meeting.
L’intervenant racontera comment 40 policiers ont débarqué d’un coup entourant 5 militants et leurs interdisant d’afficher. La présentation de l’autorisation du meeting, délivrée par la wilaya (Préfecture) qui dans la loi comporte en même temps le droit d’afficher a été rejetée par les policiers qui ont tenté ensuite de leurs dénier d’afficher la nuit : “les vieux réflexes liés à l’état d’urgence sont encore bien ancrés dans la police.» dira un des membres de la CNCD. Pour un autre orateur : « Il est clair par ce déni de droit que le régime n’entend pas respecter encore les libertés individuelles et collectives dans la société Algérienne … Droits consacré par la Constitution… »
Rappelant les émeutes du mois de janvier et la situation sociale explosive dans tout le pays, le représentant de la CNCD-Oran; K Chouicha, s’adressant à la salle dira : « Est-ce que ce régime est capable d’apporter les solutions aux problèmes sociaux des Algériens. Cela fait trente ans qu’ils disent qu’ils vont régler le problème du logement, qu’ils vont créer des emplois … Nous nous disons qu’ils sont incapables d’apporter des solutions et c’est pour cela que nous demandons un changement radical du régime, du système et n’ont pas un simple changement dans le système.»
L’intervenant a appelé à l’occasion toutes les franges de la société qui luttent aujourd’hui et protestent pour revendiquer leurs droits socio- professionnels et exiger le respect des libertés de fédérer leurs forces pour des actions pacifique : ” Personne ne veut retomber dans la violence, la CNCD est un mouvement pacifique qui s’appuie sur des actions pacifiques. Aujourd’hui il y a une dynamique qui a été enclenchée, le mur de la peur est cassé, la parole est libérée.». Ajoutant que des Coordinations ont vu le jour à Tlemcen, Mostaganem, Sidi Bel Abbès ainsi qu’à l’Est du pays.
Un contre meeting
A quelques mètres de la salle où se tenait le meeting de la CNCD-Oran, un autre meeting annoncé à la dernière minute était organisé par la coordination des associations au soutien du programme du président de la République. Des portrait du président Bouteflika apposés de partout avec une banderole où l’on pouvait lire : « Ne touchait pas à notre chère Algérie le comité des sages du MCO », ce qui fera dire à un vieil homme « c’est bien vrai c’est leur Algérie et nous on en est écartés depuis 62 ! »
Ce meeting a été organisé par un comité des supporteurs du club de football phare de la ville d’Oran dont le président est un sénateur, avec l’appui des élus de l’APW et d’autres figures habitués à agir autour des cercles des partis de l’alliance. Alors que les présents dans la salle de ce meeting se succédaient pour intervenir, c’était à chaque fois pour y dénoncer la Hogra, la corruption qui sévit dans la ville et au niveau des institutions de l’Etat. Des propos qui n’étaient pas du goût des organisateurs qui ont tenté de faire taire ceux qui tenaient de tels propos :« Pourquoi nous avoir ramené si on a pas le droit de parler ! » lâcherons plusieurs d’entre eux avant de quitter la salle.
Après maintes tentatives, les organisateurs ont fini par reprendre à l’unisson le fameux « oui à un quatrième mandat », ce qui a poussé la majorité des présents à quitter la salle .
Fayçal Moulay