Le Bouclier de champion, remporté haut la main cette saison par l’ASO Chlef, était hier dans les locaux de notre quotidien. Arrivé au bras du président de l’ASO Chlef, Abdelkrim Medouar, le Bouclier était l’objet de toutes les convoitises. Tous, que ce soit les membres de la rédaction ou les autres employés de Compétition, voulaient le prendre dans leurs bras, poser pour la postérité avec lui. Invités d’honneur de notre journal, Abdelkrim Medouar et Méziane Ighil nous ont fait l’honneur de nous rendre visite avec, dans les bras, le Bouclier. Le premier de l’ère professionnelle. Un titre qui fera date pour l’ASO Chlef, champion incontesté de l’exercice 2010/2011.
C’est le président Abdelkrim Medouar qui arrive en premier. Retenu toute la matinée par l’assemblée générale de la FAF et l’élection de la toute nouvelle Ligue professionnelle de football, le président chéliffien est quand même à l’heure au rendez-vous. Treize heures tapantes, le président de l’ASO arrive au siège de Compétition, sitôt sorti de la voiture, le Bouclier de champion en main, il est accosté par un supporter chéliffien qui stoppe net sa voiture à son niveau pour le féliciter, lui et toute l’équipe «Mille félicitations président, à vous et à tous les joueurs, transmettez-leur de ma part toute ma gratitude et de tous les supporters chéliffiens d’Alger.» Le ton est donné. Le président de l’ASO est très à l’aise.
Visiblement très heureux, Abdelkrim Medouar lance, tout fier : «Ce titre de champion est d’une saveur…» Medouar engage, il revient sur certains de ses choix. Il nous évoque la venue de Meziane Ighil à la barre technique «Meziane est avant tout un ami de longue date. Je lui ai demandé une première fois, mais je l’ai laissé mûrir la question pendant quelques semaines avant de revenir à la charge. Au tout début, il ne me paraissait pas très chaud à l’idée de venir travailler à Chlef et ma foi, je le comprenais très bien. Je suis revenu à la charge une seconde puis une troisième fois. Je voulais qu’il soit profondément convaincu de venir travailler avec moi et là, il m’a dit oui.
Nous avons discuté pendant cinq longues heures du projet sportif et cinq petites minutes des conditions financière, c’est vous dire que le monsieur est venu pour travailler et seulement pour travailler, pas pour autre chose.» Le président des Lions du Chéliff revient sur cette extraordinaire saison et de ses objectifs. «Au tout début de la saison, on s’était fixé comme objectif une place sur le podium. Mais au fil des journées, je me suis dit pourquoi pas ?»

La motivation de Serar
Et quand Medouar s’était-il mis dans la tête que son équipe pourrait être consacrée championne ? «C’est après la 20e journée de championnat. A la trêve, je m’étais dit que si on est toujours premiers avec six ou sept points d’avance, là il y aura un très bon coup à jouer.
En fait, c’est un peu une déclaration du président sétifien Serar qui nous avait motivés un peu en disant que les équipes qui sont premières vont s’essouffler après seulement quelques matches de la phase retour. Je me suis dit qu’à cela ne tienne, nous avons retroussé les manches et aligné par la suite une série de résultats positifs qui nous ont propulsés vers les cimes. La suite, vous la connaissez.» Medouar, président de l’ASO Chlef depuis quatorze ans maintenant, a tout gagné. La coupe et le championnat, mais quel est le titre qui lui a fait le plus plaisir, s’est-on interrogé devant Medouar, qui reprend sans ambages : «Le championnat, c’est quelque chose de formidable. Nous avons gagné la coupe, ce fut une joie indescriptible, mais nous n’avons certainement pas été les meilleurs cette année-là. Cette saison, nous sommes les champions, je peux vous assurer que nous sommes les meilleurs du football algérien. C’est donc sans contexte ce titre de champion qui me comble le plus.» L’ambiance est très détendue, le président chélifien répond du tac au tac aux questions de nos journalistes qui veulent en savoir plus sur le titre de champion. Medouar parle de l’ASO avec une certaine passion qui frise l’idylle. «Je n’ai pas vu mes enfants grandir au cours de ces quatorze années», dit-il, sur un ton qui montre combien le président affectionne cette équipe. «Normal que je sois comme ça, l’ASO est toute ma vie, j’ai été joueur, puis président, j’ai tout gagné avec cette équipe, je suis tout heureux.»
Un titre pour l’histoire
En plus de la manière avec laquelle l’ASO Chlef a été sacrée championne d’Algérie, c’est le fait que ce titre soit le premier de l’ère professionnelle. L’histoire retiendra que l’ASO Chlef a été la première équipe à avoir gagné le tout premier titre du championnat professionnel de football. C’est cette symbolique qui fait que le Bouclier est demandé de partout. La discussion est interrompue, c’est la séance photo qui débute. Younès Guessoum, notre photographe, fait parler son savoir. Dans la salle, on n’entend plus que le cliquetis de son Canon 350D. Tous les journalistes et autres employés de notre quotidien se pressent pour prendre une photo avec le Bouclier que vient de remporter l’ASO Chlef. Le téléphone sonne, Meziane Ighil, l’entraîneur de l’équipe championne d’Algérie, est arrivé.
Impressionnant Ighil
Une heure après l’arrivée de son président, Meziane Ighil arrive enfin à notre siège. Les deux hommes discutent de leur saison et de ce titre tant convoité qui est enfin le leur. Medouar, qui doit rentrer à Chlef pour assister à une émission de télévision en direct, s’excuse. Une séance photo est tout de suite improvisée, le Bouclier du champion est entre toutes les mains.
Medouar et son entraîneur posent avec le trophée à la main. Ils l’ont tellement mérité… L’ancien sélectionneur national est impressionnant en tout point de vue. Ighil est reçu par un des responsables du journal. Après les salamalecs d’usage et le tour du propriétaire, l’entraîneur de l’ASO salue tout le monde. Ighil est sollicité par tous, les questions fusent, c’est alors qu’il se lance dans des explications technico-tactiques. C’est dans un silence absolu que l’ex-sélectionneur se fend dans des explications, la préparation psychologique, la gestion du groupe, les dispositifs tactiques, les systèmes de jeu, les différentes variantes… Une démonstration de très haut niveau devant un auditoire tout ouïe. Ighil, c’est du lourd. L’ancien entraîneur des Verts est d’une impressionnante précision. Il explique avec force détails ce qui fait marcher une équipe et a réponse à tout. Et quelles réponses ! En fin orateur, en perspicace communicateur, Meziane Ighil explique la réussite de son équipe et son époustouflant parcours. Un moment que tous à Compétition avons savouré sans modération. Après un moment de répit, Ighil est vite rattrapé par d’autres questions, tous les journalistes ont envie de savoir pourquoi ceci et pourquoi cela ? Ancien, brillant journaliste, Meziane Ighil recentre le débat vers la fonction des hommes de la presse, il nous raconte des dizaines d’anecdotes. Avec une façon bien particulière à lui de narrer certaines situations, Ighil nous gave d’anecdotes, le tout entre deux interminables fous rires. «Ne l’écrivez pas, on est en train de discuter et je raconte ça juste pour rire», tient-il à préciser. On n’a pas vu l’heure passer, puisqu’il est bientôt 18heures, Ighil s’excuse à son tour de ne pas pouvoir rester plus avec nous. «J’aurais tant aimé rester encore plus tant j’ai pris du plaisir à discuter, mais je dois rentrer.» C’est une ultime photo qui va retenir Meziane Ighil pour au moins une demi-heure avant qu’il ne prenne congé de nous. Merci à vous deux de nous avoir honorés de votre présence.
M. O.