Depuis qu’il a été repositionné dans l’axe de la défense, les résultats d’Ajaccio se sont sensiblement améliorés. Carl Medjani revient sur ce regain de forme de son équipe durant les dernières rencontres de Ligue 1. L’ancien joueur de Liverpool nous livre son avis sur le transfert de Djamel Mesbah au Milan AC et nous parle du départ de Ghezzal à Levante. Dans cet entretien, Medjani évoque l’intérêt des Reds pour Boudebouz et parle du prochain rendez-vous de l’Equipe nationale prévu le 29 février, en Gambie.
Vous marchez fort depuis quelques semaines, parlez-nous de cette remontée spectaculaire d’Ajaccio au classement ?
On a eu un début très difficile. Je pense qu’au départ, on avait trop respecté nos adversaires. Après, il y a eu le déclic face à Lille et c’est à partir de là que nous avons pu enchaîner les bons résultats. Après ce succès ramené de Valenciennes, on a réussi à quitter, pour la première fois, la place de reléguable que nous avons occupée pratiquement depuis l’entame de la saison.
Certains vous reprochent, à vous et votre ami Mehdi Mostefa, de jouer pour une équipe reléguable, maintenant que vous avez quitté cette zone, on peut dire que vous avez le potentiel pour sauver votre saison ?
Ecoutez, on ne joue pas en Ligue 1 sans avoir le niveau requis. Après, je crois qu’on a montré qu’on pouvait inquiéter les meilleures équipes, à l’instar de Marseille, du PSG ou de Lille. On n’a jamais été humiliés, donc on sait qu’on a les qualités qui nous permettent de bousculer nos adversaires, à condition de continuer à travailler et ne pas trop s’enflammer
Vous avez gagné vos duels algéro-algériens contre d’abord Sochaux de Ryad Boudebouz et Valenciennes de Foued Kadir à l’extérieur, c’était là votre véritable envol, non ?
C’est vrai, ces deux matchs ont été déterminants pour nous. A Sochaux, on devait gagner pour rester collés au classement, avant la trêve et je dirai qu’on a bien profité de leur délicate situation pour revenir avec les trois points. On a refait pratiquement le scénario heureux réalisé à Valenciennes qui nous a permis de quitter la zone des reléguables. C’était un petit plus difficile parce que cette équipe était très performante dans son nouveau stade.
Ryad Boudebouz et Foued Kadir n’ont pas trop brillé contre vous, avez-vous donné des conseils particuliers à vos camarades pour les museler ?
(Rires) Oui, tout à fait. Pour Kadir, on savait qu’il était bien l’homme fort de Valenciennes, depuis quelques semaines déjà, donc avant le début du match, mon ami Mehdi (Ndlr : Mostefa) et moi avons donné quelques instructions au joueur chargé de le marquer.
Boudebouz est courtisé par Liverpool, un club que vous avez connu très jeune, le voyez-vous réussir sans ce club mythique et quel conseil pourriez-vous lui donner ?
Vous savez, Liverpool est un club exceptionnel. C’est autre chose, ça n’a rien à voir avec ce qu’il a pu connaître à Sochaux. Maintenant, je ne lui apprends rien si je lui disais que dans une équipe pareille, il y a de très grands joueurs et que le standing de Liverpool va lui permettre de franchir un palier.
Vous êtes passé par ce grand club, vous croyez que Ryad a le potentiel pour atterrir à Liverpool ?
Si cette équipe le suit, c’est qu’ils ont détecté en lui des qualités. Après, il ne faut pas avoir peur. Jouer dans de grandes équipes comme Liverpool constitue une grande motivation pour tout joueur professionnel. Après, quand on a l’âge de Ryad et ses qualités techniques extraordinaires, on ne doit pas se fixer de limites. Et si cette occasion se présentera à lui, il faut qu’il fonce les yeux fermés.
Un mot pour Djamel Mesbah qui joue au Milan AC ?
La nouvelle a fait plaisir à tout le monde. Ça valorise le joueur international algérien. Sincèrement, je suis content pour lui et sa famille, parce que je sais que c’est la récompense d’un travail de famille de longue date.
Titulaire trois fois de suite, cela ne vous surprend-il pas ?
Franchement, non, lorsqu’on regarde ses trois prestations, on n’est pas surpris. Après, le plus dur reste à venir, parce qu’il doit bien digérer tout ça et confirmer par la suite. Je lui souhaite beaucoup de chance.
Mesbah est passé de Lecce à Milan, alors que Ghezzal, qui jouait à Cesena, vient de signer à Levante, 4e au classement de la Liga, il y a une similitude entre vous et ces deux joueurs, non ?
Oui, c’est vrai, tout comme Djamel, Kader évoluait aussi dans un club qui se bat pour sa survie. Donc, ils sont un peu dans la même situation que moi et Mehdi Mostefa.
Pour Ghezzal, passer d’un club où il n’était pas vraiment à l’aise à une équipe du haut du tableau de la Liga, ça a surpris plus d’un, pas vous ?
Pas du tout, je dois dire que Kader (Ghezzal) est un joueur qui n’a jamais été estimé à sa juste valeur. C’est un gars qui s’est toujours battu pour ses camarades et sacrifié pour son équipe. Il n’est pas égoïste et de nos jours, il est très rare de trouver des professionnels de cette qualité-là. Donc, si on sait tirer profit de ses qualités, il rendra d’énormes services à son équipe.
Le match de la Gambie approche à grands pas, vous y pensez ?
C’est normal, ce duel est là présent dans nos têtes. On se prépare chacun dans son club pour aborder cette rencontre dans les meilleures dispositions possibles.
Le coach n’aura pas le temps de préparer ce duel, c’est là un facteur défavorable ?
C’est vrai, mais il faudra faire avec en mettant du cœur, et inch’Allah en suivant bien les conseils tactiques du coach, on saura relever le défi.
Depuis que vous avez été replacé dans l’axe, la défense d’Ajaccio n’encaisse pas beaucoup de buts, c’est dire que vous êtes à l’aise en défense centrale ?
Exactement, c’est mon poste de prédilection, on va dire. Mais comme je l’ai toujours déclaré, je suis au service du collectif. Je suis polyvalent à tous les postes de la défense, mais le dernier mot revient au coach.
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Medjani : «Si je n’avais pas été footballeur, j’aurais choisi d’être boxeur»
Si vous n’avez pas été joueur de football, dans quel autre sport auriez-vous fait carrière ?
La boxe, bien sûr.
Avez-vous pratiqué ce sport ?
Oui, en amateur on va dire, avec mon père.
Vous vous y intéressez toujours ?
Il m’arrive toujours d’aller à la salle de boxe pour m’entraîner un peu.
Entre le football et la boxe, le choix est vite fait ?
C’est clair, la boxe est une discipline que j’aime beaucoup, mais je suis footballeur dans le sang.
Qui vous a orienté vers le foot ?
C’est mon grand-père qui m’a inculqué les valeurs et la technique du football.
Vous ne regrettez pas ce choix ?
Non, jamais de la vie, surtout qu’il m’a procuré beaucoup de joie.
Votre plus beau souvenir en football ?
Mon transfert à Liverpool et l’accession avec Ajaccio
Quel est le compliment que vous aimeriez entendre de vos amis ?
Gentil et fiable sur qui on peut compter.
Qui vous a déjà dit cela ?
Ma sœur.
Si on vous demande de résumer votre vie en un mot ?
Inachevée…
Quel est votre tempérament dans la vie ?
La détermination !
Quelle est la faute que vous pouvez pardonner ?
La maladresse.
Quel est l’adage qui vous inspire le plus dans votre quotidien?
«Trouvez du positif même dans le négatif».
Quelle a été votre plus grande peur ?
La mort.
Vous avez beaucoup d’amis ?
Pas beaucoup et je suis heureux.
Avec qui ne partirez-vous jamais en vacances ?
Les racistes !
Pour vous, quelle est la qualité essentielle chez un homme ?
L’honnêteté.
… chez une femme ?
La fidélité. Pour moi, la beauté n’est pas une qualité.
Votre footballeur préféré ?
Zinédine Zidane, bien sûr !
Pourquoi Zizou ?
Tout simplement parce que pour moi, il est le meilleur au monde.
Vous étiez comment à l’école ?
Je vais dire brillant jusqu’à ce je devienne paresseux.
Votre occupation en dehors du foot ?
Voir les chaînes de sport à la télévision.
Vous aimez lire, regarder la télé ou sortir entre copains ?
J’aime bien bouquiner et voir des films à la maison.
Quel est le programme télé que vous n’avez pas envie de rater ?
La Ligue des champions.
Votre chanson préférée ?
Avava Inouva, du chanteur kabyle Idir.
Le joueur avec qui vous avez rêvé de jouer ?
Zinédine Zidane. Franchement, si un jour l’occasion de jouer avec lui se présente, ce sera un grand honneur pour moi.
Votre dernière dispute ?
Ça remonte à l’année dernière, à Nantes, avec un joueur nantais.
Votre plat préféré ?
Le couscous, comme tout Algérien.
Vous êtes kabyle ?
Oui, je suis de Béjaïa.
JSMB ou JSK ?
J’aime la JSK mais aussi l’USM El Harrach.
Vous n’avez pas envie de faire des jaloux dans la famille ?
Ah oui, bien sûr, (rires), j’ai des cousins à El Harrach et franchement, j’adore cette équipe.
Quelle est la personne que vous aimeriez incarner ?
Mohamed Ali, c’est un phénomène, lui !
Quel genre de voiture vous aimez ?
Les 4X4.
Votre chambre prend feu, quelle est la chose que vous sauveriez en premier ?
La femme avec qui je vis !