Medjani reçoit Le Buteur à Monaco

Medjani reçoit  Le Buteur  à Monaco

Direct et très modeste, le défenseur central de l’EN, Carl Medjani, nous a accueillis comme il se doit sur le vieux Rocher, pour partager avec les lecteurs du Buteur la joie de sa deuxième accession, durant sa carrière, réalisée avec l’AS Monaco. Medjani, occupé pourtant à préparer le dernier match de la saison face à Tours, en déplacement, nous a reçus avec gaité de cœur et s’est montré disponible et courtois jusqu’à la fin de ce reportage. En fin d’entraînement, Carl s’est dirigé vers nous pour nous souhaiter la bienvenue et nous mettre surtout à l’aise.

Bachir Nehar et Pierre Joseph Gadeau à l’accueil

Cette virée en terre monégasque nous a été rendue facile grâce à la disponibilité de l’attaché de presse de l’AS Monaco, Pierre-Joseph Gadeau, et du garde matériel, Bachir Nehar. Originaire d’Oran, Bachir était très fier de nous recevoir. Pierre Gadeau, en dépit de son emploi du temps très chargé avec cette conférence de presse consacrée au titre de champion de Ligue 2 remporté par l’ASM dont il devait assurer l’organisation, est resté aux petits soins avec nous jusqu’à la fin de cette tournée consacrée au défenseur de l’EN, Carl Medjani.

L’ASM, un club qui répond aux traits de personnalité de Carl

L’arrivée de Carl Medjani à Monaco avait surpris plus d’un, notamment les supporters des Verts, lesquels étaient un peu perplexes sur le choix de l’Algérien, qui a préféré descendre d’un palier en optant pour un club de Ligue 2. Seulement, ce que les gens ne savaient pas, c’est que l’ASM n’est pas un simple club, en France. Régi par des règlements dignes de grands clubs européens, Monaco répondait aussi aux traits de personnalité de Medjani, rigoureux et très sérieux lorsqu’il s’agit de sa vie professionnelle.

Discipliné et dévoué, il a gagné l’estime de Ranieri

Dès son arrivée à Monaco, le mois de  février passé, Carl Medjani était agréablement surpris de constater que le célèbre entraîneur italien, Claudio Ranieri, connaissait tout sur lui. Cela l’a boosté, et en laps de temps très court, Carl a réussi à s’imposer par sa discipline, son sens tactique et sa bravoure sur le terrain, en gagnant l’estime du coach Ranieri. Ce dernier le considère comme le patron de son équipe.

On l’appelle le capitaine du vestiaire

Pour ses camarades que nous avons pu interroger, Carl Medjani est considéré comme le capitaine du vestiaire. Sa spontanéité de prendre l’initiative pour secouer le cocotier au moment opportun a fait de lui un guerrier que chaque entraîneur aimerait avoir dans son effectif, pour relancer la machine lorsqu’elle se grippe.

Andrea Raggi, son complice en défense centrale

L’arrivée de Carl Medjani en Principauté a ramené plus de solidité à cette base défensive, jusque-là peu rassurante. Son entente avec l’Italien Andrea Raggi, son complice en défense centrale, a rassuré tout le monde à Monaco. Les deux hommes s’apprécient mutuellement et forment une paire indéboulonnable, que Claudio Ranieri ne veut pas trop modifier la saison prochaine.

Pas très fêtard, Carl est l’exemple du professionnel sérieux

Si Monaco est très calme la journée, le soir, la ville offre toutes les commodités pour sortir et faire la fête. Seulement, Carl Medjani, en vrai professionnel, préfère rester chez lui et profiter de ces moments de repos pour bien récupérer. Ses dirigeants, ses camarades et son entraîneur sont unanimes à le citer comme l’exemple d’un  footballeur professionnel, sérieux sur et en dehors du terrain.

Très décontracté face à la presse

Durant cette conférence de presse organisée mardi et consacrée au sacre de l’AS Monaco en Ligue 2, Carl Medjani était très décontracté face aux journalistes venus assurer la couverture de cet événement. Medjani, serein et assez explicite dans ses réponses, imposait le respect aux confrères français.

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Sa vie de famille

Son père, son modèle de réussite

Comme tout Algérien, la famille chez les Medjani est sacrée. Carl est très attaché aux coutumes algériennes que sa grand-mère et ses parents lui ont inculquées. Son modèle de réussite dans la vie, c’est son père, toujours là lorsqu’il avait besoin de lui, notamment après l’échec qu’il a eu à Liverpool.

Son père était boxeur, sa mère prof d’éducation physique

Pour ceux qui ne le savent pas, Carl Medjani est issu d’une famille sportive. Son père était boxeur et sa mère professeur d’éducation sportive. Son oncle était aussi un ex-champion de France de tir. A une question d’un journaliste français qui voulait savoir s’il allait continuer à se battre à Monaco, sachant que le club va se renforcer par l’arrivée de joueurs de classe mondiale, l’Algérien a répondu : «Bien sûr que je vais me battre. Je ne sais faire autre chose que le sport. Je suis issu d’une famille sportive. Mes parents sont sportifs, ils m’ont bien éduqué et appris les valeurs du sport qui consistent à toujours garder un bon état d’esprit.»

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Ses goûts et ses préférences

Saint-Etienne, son club de cœur

En France, le défenseur de Monaco, Carl Medjani, est un fan invétéré de l’AS Saint-Etienne. Le club où il a été formé lorsqu’il était jeune, avant de rejoindre les Reds d’Angleterre de Liverpool.

Le Bayern, sa référence européenne

Alors que l’on s’attendait à ce qu’il soit un fan du Real Madrid ou du FC Barcelone, un peu à la mode depuis quelques années, Carl Medjani s’est avéré un grand supporter du Bayern Munich. Très  impressionné par  les valeurs sportives  et humaines de ce grand club, Carl nous a avoué que son cœur battait pour cette équipe, depuis toujours.

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Son péché mignon en nourriture :

le chocolat

Carl Medjani n’est pas trop gourmand. Il fait très attention à ce qu’il mange pour garder la ligne. Medjani, qui entretien bien sa vie de sportif en étant à cheval sur son hygiène de vie, a un petit faible, en se permettant de temps à autre de prendre du chocolat.

Fan de Patrick Bruel et d’Idir

Comme tous les autres joueurs, Carl Medjani écoute de la musique pour se relaxer un petit peu. Son chanteur préféré est le célèbre artiste français, Patrick Bruel. Un goût bien propre au joueur de Monaco, calme et très émotif. Medjani adore aussi le chanteur kabyle, Idir.

Il aime bien chanter «La place des grands hommes»

Même s’il n’est pas un expert en la matière, Carl Medjani est aussi un féru de la chanson. Sa chanson préférée est «La place des grands hommes» de Patrick Bruel.

Les chansons de l’EN pour se motiver

Avant chaque match, Carl Medjani écoute aussi de la musique pour se concentrer et se mettre dans le bain de la compétition. L’Algérien préfère donc les chansons de l’Equipe nationale pour se motiver.

Le tennis et la boxe, ses loisirs

En dehors du football, Carl Medjani reste toujours dans le domaine sportif pour se distraire. En effet, en plus de la musique, la lecture et les sorties en famille, Carl aime bien se donner à des parties de boxe et de tennis avec les amis.

Le vert, sa couleur préférée

Ayant été formé à Saint-Etienne, Carl Medjani possède le Sang et Vert dans les veines. Supporter de l’ASSE, Carl avoue que sa couleur préférée est le vert, en référence aussi à la couleur officielle de l’Equipe nationale d’Algérie.

Steak-pâtes, son plat

Pas très doué en cuisine, Carl Medjani aime quand même la bonne nourriture, mais il choisit toujours celle qui va avec son métier de footballeur professionnel. Medjani nous a appris qu’il aimait trop le steak-pâtes, le repas des sportifs.

Le PES, pas du tout son truc

Contrairement à plusieurs de ses camarades internationaux, Carl Medjani n’est pas un accro du play-station. Ce n’est en tout cas pas son passe temps favori.

Son plus beau but, il l’a marqué face au PSG

Dans sa carrière de  footballeur, Carl Medjani n’a pas trop marqué de buts, mais celui dont il se souvient avec plaisir est le but inscrit au PSG, l’année passée, face au meilleur gardien de but de la Ligue 1, Sirigu.

Son idole, Zinedine Zidane

Comme tout joueur professionnel d’origine algérienne, l’idole de Carl Medjani est l’ex-champion du monde avec l’Equipe de France, Zinedine Zidane.

La convocation en Equipe nationale, son meilleur souvenir

Retenu par Rabah Saâdane pour le Mondial-2010, Carl Medjani considère cette première convocation en Equipe d’Algérie comme le meilleur souvenir de sa carrière, et ce, en dépit du fait qu’il a réalisé deux accessions avec Ajaccio et Monaco.

Déception de la CAN, son pire moment

Très déçu de la dernière participation des Verts à la CAN-2013, Carl Medjani nous a informé qu’il s’agissait là du pire moment de sa carrière footballistique.

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Sa vie en Vert

Son arrivée à l’EN ? C’est Rabah Ziani

Le joueur de Monaco, Carl Medjani, avoue que le meilleur souvenir de sa carrière est, jusque-là, le jour où il avait reçu sa convocation pour l’Equipe d’Algérie. Un rêve qu’il doit surtout à Karim Ziani et à son père Rabah, lesquels étaient, de  l’avis même de l’intéressé, les instigateurs de sa carrière internationale avec les Verts. Alors qu’il était international français en jeunes, Medjani, qui évoluait à cette période-là à Lorient avec son compatriote Karim, a évoqué pour la première fois de sa vie le projet de l’EN avec Rabah Ziani. «Franchement, c’est après avoir parlé avec M. Rabah Ziani que l’idée de jouer un jour pour l’Algérie a commencé à germer dans ma tête», nous disait-il.

Yazid Mansouri, son grand frère !

Victime du départ de l’ex-coach de Liverpool, Gérard Houiller, Carl Medjani a vu sa carrière stoppée chez les Reds, après l’arrivée de l’Espagnol, Raphael Benitez. Ce dernier avait ramené dans ses bagages des internationaux espagnols. Ce qui a forcé l’Algérien à retourner en France pour signer à Lorient. C’est là aussi qu’il a rencontré l’ex-capitaine de l’EN, Yazid Mansouri. Medjani, très jeune, avait du mal à vivre son statut de remplaçant. A ce moment-là, il a trouvé le soutien de Mansouri, toujours présent pour aider son compatriote à surmonter cette phase difficile. «Yazid, c’est la famille, il m’a beaucoup aidé, c’est mon grand frère.»

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Ce que ses entraîneurs pensent de lui

Claudio Ranieri : «Medjani nous a ramené plus de sérénité en défense»

Présent à la conférence de presse consacrée au titre de champion de Ligue 2 arraché par l’AS Monaco cette saison, une journée avant la fin de l’exercice en cours, Claudio Ranieri, l’entraîneur italien de l’Association sportive de Monaco, a répondu à toutes les questions des journalistes concernant l’avenir des joueurs en place et les objectifs tracés par le club en prévision de la prochaine saison. L’ex-coach de Valence, Chelsea et de la Juventus, a bien voulu aussi répondre à nos questions, sur notamment Carl Medjani et son apport à cette équipe monégasque, qui retrouve la Ligue 1 la saison prochaine. Ranieri ne tarit pas d’éloges sur son défenseur central, auteur d’une demi-saison réussie, de l’avis de tous : «C’est un joueur qui s’est vite adapté. Il s’est impliqué rapidement dans le projet. Il a ramené cette agressivité et sa solidité derrière. Il nous a surtout ramené plus de sérénité derrière.»

«Son apport aura été décisif dans notre bon parcours»

Lorsqu’il se sent un petit peu gêné par une question d’un confrère, Claudio Ranieri réagit de manière intelligente pour ne pas tomber dans le panneau. A celle de savoir si les joueurs recrutés cet hiver, dont le défenseur central de l’Equipe nationale, Carl Medjani fait partie, sont parvenus à faire cette différence attendue des responsables durant la phase retour du championnat de Ligue 2 française, Ranieri, qui n’aime pas trop parler de ses joueurs individuellement, a quand même répondu : «Oui, tout comme Mounir Obadi et Emmanuelle  Rivière, l’apport de Carl Medjani aura été décisif dans ce bon parcours réalisé. Je pense que oui.»

«En l’engageant, on a vu juste»

Interrogé à propos de toutes ces stars annoncées à l’AS Monaco, la saison prochaine, l’entraîneur Claudio Ranieri, qui a donné son aval pour être à la tête de l’AS Monaco, a été très clair. Il a pris l’exemple de Medjani et Obadi, auteurs d’une excellente phase retour à Monaco, pour signifier aux journalistes qu’en engageant de grands noms, cela n’est pas suffisant parfois : «Vous savez, pour moi, c’est important de recruter 5 joueurs capables de donner une autre dimension à mon effectif, mais engager des grands noms, parfois, ne suffit pas pour monter une grande équipe. Il faut recruter juste, comme on l’a fait cet hiver avec l’arrivée de Medjani, Rivière et Obadi.»

«Bien sûr qu’il aura une chance de jouer la saison prochaine»

Depuis qu’il est arrivé l’hiver dernier de l’AC Ajaccio, Carl Medjani se sent bien à Monaco. Son entraîneur, Claudio Ranieri, qui a été derrière sa venue, le confirme et affirme que son défenseur international algérien possède des chances intactes de figurer parmi l’effectif de l’ASM la saison prochaine : «Bien sûr que les joueurs recrutés,cet hiver peuvent devenir des éléments importants de notre effectif.»

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Jean Petit (ent-adjoint de l’ASM) : «C’est Ranieri qui  voulait Medjani à Monaco»

A Monaco depuis 1969, Jean Petit est l’une des figures anciennes du club monégasque, toujours en exercice. Dans cet entretien, il nous parle de l’apport de Carl Medjani, arrivé cet hiver en Principauté. L’adjoint de Claudio Ranieri évoque son ami Courbis.

Tout d’abord, comment avez-vous eu l’idée d’aller chercher Medjani, alors qu’il était en pleine Coupe d’Afrique avec l’Algérie ?

C’est Claudio Ranieri qui a été derrière son recrutement. Il a vu qu’il était un excellent défenseur. On ne voulait pas louper la montée, et le président a accepté d’apporter les renforts souhaités par le coach, ce qui nous a permis de prendre Medjani et Obadi, lesquels nous ont fait énormément de bien. Avec Medjani derrière, ça ne passe pas.  C’est un joueur très sérieux, pendant tout le match.

Pouvez-vous nous parler de ses qualités ?

Carl est un joueur très concentré sur le terrain et essaie à chaque fois de faire le minimum d’erreurs en défense. Sa force ? C’est un très bon camarade pour les autres. Dès son arrivée, il s’est senti tout de suite à l’aise.

Et si on revenait sur le passage de Benarbia ?

Benarbia, on l’avait pris de Martigues, c’était un grand joueur, petit de  taille, mais assez grand de talent. C’est un joueur qui a marqué son passage à Monaco. On a été heureux qu’il soit passé chez nous.

Vous suivez un  peu le football algérien ?

Mais bien sûr, surtout qu’en ce moment, j’ai un ami avec qui j’ai joué à l’AS Monaco, on avait remporté la Coupe de France ensemble. On a aussi réussi à remonter le club en Lige 1, et gagner tout de suite après le titre de champion. Il s’agit de Roland Courbis  qui a entraîné cette année l’USM Alger. Je suis très content pour lui, pour cette Coupe d’Algérie qu’il a réussi à offrir à son club. C’est un titre qui lui tenait à cœur et je suis heureux pour mon ami Roland.

L’USMA veut gagner la Ligue des champions, croyez-vous qu’elle est en mesure d’offrir ce titre qui manque au football algérien ?

Assurément, c’est un très bon entraîneur. Roland connaît bien le football, je sais que des chalenges pareils lui manquaient beaucoup, ça le picotait. Il sait comment gagner et donner le moral à ses joueurs, je ne vois aucune entrave qui pourrait l’empêcher de réussir.

Des joueurs comme Feghouli, Taïder, Boudebouz et Belfodil ont été formés par des centres de formation français. Est-ce que cela vous dérange ?

Ce n’est pas dérangeant. On forme de bons joueurs qui choisissent l’Algérie ou un autre pays africain, je trouve cela normal, pourvu qu’ils se fassent une place au soleil, comme on dit. Ce sont des joueurs pétris de qualités techniques. Ils arrivent à évoluer au très haut niveau.

Un mot sur le challenge qui attend Vahid Halilhodzic en Algérie, avec une qualification peut-être au prochain Mondial…

C’est un entraîneur qui maîtrise son sujet. C’était un vrai joueur de football. Je pense qu’il a une grande expérience pour pouvoir réussir en Algérie. C’est un homme très direct et travailleur. Il perçoit le football de manière simple et efficace. Le potentiel existe chez vous pour pouvoir aller décrocher le billet qualificatif au prochain Mondial.

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Carragher, son ex-compagnon de chambre

Son passage à Liverpool, même s’il n’a pas été très concluant, demeure une aventure humaine extraordinaire que Carl Medjani a vécue, en fréquentant de grands noms du football mondial. Côtoyer Steven Gerrard, Michael Owen et Jamie Carragher, son ex-compagnon de chambre durant la préparation d’avant-saison, restent des souvenirs qui ont bien marqué sa carrière.

Gérard Houiller a accéléré son choix pour Liverpool

En marge de notre entretien avec lui, Carl Medjani nous a affirmé qu’à cette époque-là, son cœur balançait entre deux grands géants de la Premier League. Finalement, c’était l’ex-sélectionneur de l’Equipe de France et de Liverpool FC, Gérard Houiller, qui avait réussi à le convaincre d’opter pour Liverpool.