Dans cet entretien, Carl Medjani a accepté de se lâcher pour les lecteurs du Buteur en revenant sur plusieurs questions concernant ses penchants, et sa vie quotidienne. Carl nous parle aussi avec plaisir de la sélection nationale, et de l’importance de sa famille dans sa réussite.
Vous avez aligné cinq matchs en un mois, on peut dire que vous respirez la forme…
C’est bien, j’étais venu pour ça à Valenciennes. Je voulais vraiment retrouver du temps de jeu et pour l’instant les objectifs pour lesquels j’ai changé d’air, se concrétisent.
Vous avez réalisé l’un de vos meilleurs matchs face à Nice depuis que vous êtes à Valenciennes, et vous avez dit que c’était pour vous le match le plus abouti…
Non, il faut comprendre que je voulais surtout parler de la performance collective, moi, je ne parle jamais de mes prestations personnelles. Ce succès, était décisif parce qu’il nous permet de rester accrochés au maintien. Quand on veut se maintenir, il faut gagner un maximum de points à la maison et c’est ce qui manquait à Valenciennes lors de la première moitié de saison.
Croyez-vous au maintien de votre équipe en Ligue 1 ?
Je pense qu’on a les capacités pour sauver la saison, mais on ne peut jurer de rien. Une chose est sûre, le championnat est très serré, même Ajaccio et Sochaux ne lâchent pas, on est 4 ou 5 équipes concernées par le maintien.
Revenons à votre transfert, Foued Kadir nous a déclaré qu’il vous a conseillé de jouer pour Valenciennes qu’il connaît déjà, a-t-il influencé votre choix ?
Oui, il m’a dit surtout que c’était un club familial et qu’il y avait de très bonnes infrastructures pour bien travailler et que les gens ici à Valenciennes étaient d’une grande gentillesse. Foued m’a aussi signifié que ce club répondait à mes objectifs et aujourd’hui je ne regrette pas mon choix.
C’est pour aussi préserver votre place en sélection, Halilhodzic a été on ne peut plus clair…
Aujourd’hui, je dois dire que personne ne m’a poussé à quitter l’Olympiakos ou m’a obligé de signer à Valenciennes. J’ai pris cette décision par rapport à l’Equipe nationale et c’est pareil lorsque j’avais décidé de quitter Monaco. Depuis le mois de juin passé, ma vie est conditionnée pour l’Equipe nationale.
On a appris que deux autres clubs français de Ligue 1 et deux autres formations italiennes voulaient vous recruter, est-ce vrai ?
C’est vrai que quelques clubs se sont renseignés, mais Valenciennes est le club qui a montré le plus d’intérêt. Et puis c’était risqué d’évoluer dans un championnat étranger à mi-saison, voilà pourquoi j’ai préféré revenir en France où j’ai plus d’expérience en Ligue 1, et aujourd’hui je suis content.
Du coup, vu votre statut de titulaire en sélection votre choix a soulagé Halilhodzic…
Le message du coach est passé 5/5, j’ai suivi le mercato de tous mes coéquipiers en sélection et je peux vous dire qu’on est tous conscients que pour bien représenter l’Algérie il faudra avoir du temps de jeu pour arriver compétitif, donc l’entraineur n’avait pas besoin de nous le rappeler, on est assez responsables et professionnels pour le savoir.
Un mot sur les adversaires de l’Algérie en Coupe du monde ?
On sait très bien qu’on va jouer une grande équipe, qu’est la Belgique et une autre nation très forte qu’est la Russie. La Corée est une équipe certes imprévisible mais qui est présente pratiquement dans chaque Mondial.
La qualification au second tour est le rêve des Algériens, cela ne s’est jamais produit…
Vous savez, en tant qu’Algérien et joueur professionnel, j’aimerais donner de la joie au peuple algérien mais on ne peut rien promettre sauf qu’on va se donner corps et âme sur le terrain pour le drapeau. C’est sûr que si l’occasion se présente pour passer au second tour, on ne s’en privera pas.
Un mot sur ce match amical du 5 mars qui vous opposera à la Slovénie ?
Le match de la Slovénie est un match de préparation, qui va nous permettre de nous retrouver entre frères. Cela fait longtemps qu’on ne s’est pas revu, donc, ça nous fera du bien de se revoir. Ce stage sera particulier parce qu’il sera très court, mais cela va nous permettre aussi d’échanger avec le coach, le staff technique et le président sur plusieurs sujets qui concernent la Coupe du monde. C’est un match amical certes, mais il faudra le gagner parce que lorsqu’on joue à Blida on est tenus de ne pas décevoir nos supporters.
Vous vous souvenez toujours du premier autographe que vous avez signé ?
Oui, c’était pour Karim Tafer, un boxeur algérien. J’étais comme un gamin, parce que j’ai toujours eu cette envie de mettre les gants avec Hakim. Comme mon papa était boxeur, c’est un ami de la famille.
Quel est l’entraîneur que vous accepterez de suivre dans n’importe quel club ?
René Girard que j’ai eu en Equipe de France Espoirs, c’est quelqu’un avec qui j’avais eu une forte relation.
Pour quel club accepterez-vous de jouer gratuitement ?
El Harrach.
Vous vous souvenez toujours dans quelle émission vous êtes passé pour la première fois ?
C’était dans une émission spéciale dans un journal de France 3 région Rhône-Alpes.
Avec qui vous voulez qu’on vous confonde ?
Avec mon père, c’est mon modèle.
Et à quelle personne n’aimeriez-vous pas qu’on vous confonde ?
Je n’ai pas une personne particulière, mais je n’aimerais pas qu’on dise de moi que je suis quelqu’un de mauvais et un gars sans valeur sur qui on ne peut pas compter.
Quelle est la recette de cuisine que vous connaissez ?
Steak pâtes, repas de sportif.
Préparez-vous le soir les vêtements que vous portez le lendemain ?
Oui, ça m’arrive.
Etes-vous prêt à racheter vos photos lorsque vous étiez jeune ?
Non, je n’en aurai pas besoin, parce que j’ai une maman qui collectionne tout de moi, depuis que j’étais tout petit.
Dans une soirée Karaoké, quelle chanson choisirez-vous de chanter ?
La place des grands hommes de Patrick Bruel.
Quelles chansons aimez-vous écouter avant un match ?
Les chansons de l’Equipe nationale, ça me motive grave !
Vous êtes un fan d’Idir, il parait ?
C’est vrai, je l’aime beaucoup, j’en suis fan mais pas avant un match de foot.
Si vous devriez vous donner une note sur 10 en matière de danse et de chanson ?
Je ne mettrai pas une note précise, mais je vous rassure, je ne suis pas ridicule.
Quelles sont vos force et faiblesse sur un terrain de football ?
Ma force, c’est le mental, je ne lâche rien, quant à ma faiblesse, c’est un ensemble de choses qu’il faudra améliorer, mes adversaires n’auront rien (rires).
Ça vous arrive de vous en prendre à vos adversaires au point de les insulter par exemple ?
Oui, ça m’arrive, mais je n’insulte pas, mais si je suis provoqué, je sais me faire respecter.
Votre plus beau but dans votre carrière ?
Sans hésiter, même s’il n’est peut-être pas spectaculaire, c’est le but marqué à Ouagadougou contre le Burkina. Un but très important.
Quelle tâche ménagère vous détestez faire et que vous n’avez jamais faite ?
Le repassage.
Passez-vous plus de 50 % de votre temps à la maison ?
Oui, je suis casanier.
Quelle est votre plus grosse honte ?
C’était lors d’une émission de télévision qu’on enregistrait avec un ancien joueur du FC Metz, on avait été pris de fous-rires et l’interview ne ressemblait à rien du tout.
On avait posé la question à Rais Mbolhi, quel est le joueur dans le vestiaire de l’EN qui serait le plus à l’aise dans une émission de télé-réalité, il nous a répondu Medjani, pourquoi ?
(Il rit franchement) peut-être que je suis quelqu’un de simple et facile à vivre. Si je fais une émission de télé-réalité cela veut dire que je serai une personne connue, donc j’aurai besoin d’un garde du corps, et à ce moment là j’engagerai Rais (rires).
Regardez-vous toujours votre dessin animé préféré lorsque vous étiez jeune ?
Oui, bien sûr, j’aimais trop Olivier et Tom et je le regarde encore avec plaisir.
Quelle série de télévision pouvez-vous regarder tout un après-midi ?
Prison Break.
En Algérie on le sait, vous êtes fan d’El Harrach, quelles sont vos équipes préférées en Europe et en France ?
J’ai toujours été émerveillé par le Bayern de Munich et en France, mon club de cœur est Saint-Etienne.
Votre idole de jeunesse ?
Zinedine Zidane.
Quel est le meilleur souvenir de votre carrière?
La qualification en Coupe du monde à Blida. Bien sûr après ma première convocation en Equipe nationale en 2010.
Et le pire moment de votre carrière ?
La grosse déception de la CAN.
Quel est le stade qui vous fait rêver ?
Honnêtement, on m’en a tellement parlé que j’ai envie de voir un jour le 5-Juillet plein.
Quel est le joueur le plus technique que vous ayez jamais connu ?
Mourad Meghni.
Si vous étiez un président de club, quelle recrue aimeriez-vous faire venir ?
Zidane.
Que faites-vous après un match ?
Je rentre chez moi, je mange un peu de sucrerie, et je refais le match tranquillement.
Avez-vous un pêché mignon ?
Oui, les chocolats.
Etes-vous superstitieux avant un match ?
Oui, ça m’arrive, je reprends les mêmes habitudes que je faisais lorsqu’on gagnait un match.
Si vous n’avez pas été footballeur, quel métier auriez-vous fait ?
J’aurai été boxeur, sinon je serai dans le sport, prof de sport ou éducateur physique.
La première qualité chez une femme ?
La sincérité.
Et chez un homme ?
La même chose.
Avec qui vous n’aimeriez pas passer vos vacances ?
Avec une personne raciste.
Vos vacances de rêves, vous les passer avec qui ?
Avec les gens que j’aime.
Votre style de défenseur ?
Je suis un mec qui aime aller au marquage.
Le match que vous n’oublierez jamais ?
C’était le match face à la Libye lors de notre qualification à la CAN et celui bien entendu du Burkina Faso à Blida qui nous a qualifiés pour la Coupe du monde.