Désigné premier capitaine d’équipe de l’EN par Christian Gourcuff, Carl Medjani a géré comme il se doit ce rôle qu’il ne lui est pas du tout nouveau tant il avait déjà assumé en club et en sélection en qualité de second capitaine. Le défenseur central du Trabzonspor pense que la qualification est loin d’être acquise même si elle commence à bien se dessiner. Medjani, serein, nous a confié que ce succès obtenu dans des conditions difficiles au Lesotho donnera plus de confiance et permettra aux Verts de préparer dans la sérénité les prochaines échéances.
Carl, une victoire difficile réalisée contre le Lesotho ; pouvez-vous revenir sur ce match ?
C’était vraiment difficile. Il fallait revenir avec les trois points et c’est ce que nous avons pu réaliser, certes dans la difficulté, mais je crois que dans l’ensemble c’était bien mérité tant on n’a pas lâché et on a su comment s’en sortir pour gagner dans des conditions difficiles. On n’a pas bien entamé le match mais je crois qu’on a fait preuve de force mentale pour renverser cette situation
Qu’est-ce qui a rendu votre mission difficile devant un adversaire à la portée ?
Je crois que le Lesotho n’avait rien à perdre, ils ont joué le match de leur vie contre nous. Ils sont restés regroupés et cela nous a vraiment gênés. Après, les matchs en Afrique ne sont jamais faciles. Il faut retenir cette belle réaction du groupe qui a fait preuve d’un bon état d’esprit. Le tartan nous a beaucoup gênés mais notre confiance a fait la différence
Le terrain vous a aussi handicapé ?
C’est bien ça, je ne dis pas cela pour justifier quoi que ce soit mais c’est une vérité. On ne peut toutefois pas chercher des excuses parce que ce handicap était pour les deux équipes mais franchement, nous n’avons pas trop l’habitude de jouer sur des terrains pareils. Les locaux ont peut-être une meilleure maitrise sur cette surface de jeu mais pour nous, ce n’était pas évident. Au Malawi c’était pire et aujourd’hui (dimanche) les conditions de jeu étaient aussi difficiles.
Après l’égalisation du Lesotho, avez-vous douté, surtout que le match a été plié en toute fin de rencontre ?
Nous n’avons jamais douté. Après, bien sûr, il y a eu l’entrée de Hilal Soudani qui marque deux buts et débloque une situation difficile pour nous. Il a démontré par ces deux buts, qu’il était, tout comme les autres coéquipiers, au service de l’Equipe nationale. Cela prouve que nous possédons un groupe soudé. Remplaçants ou titulaires on se bat tous pour le même objectif, et la victoire est là, il faut continuer à travailler.
L’adversaire n’était pas un foudre de guerre mais il vous a quand même créé quelques problèmes…
C’est vrai mais je crois que c’est cette égalisation que nous concédons assez rapidement qui fausse notre match. Comme je viens de le dire le Lesotho s’est défendu et cette égalisation leur a donné de la confiance pour y croire et puis il n’y a plus de petites équipes en Afrique, maintenant le résultat est là et c’est de bon augure pour la suite du parcours dans ces éliminatoires. On a fait preuve de maitrise et nous avons réussi notre mission, c’est ce qu’il faut retenir
C’est la première fois que vous portez le brassard de capitaine d’équipe de l’EN, comment avez-vous vécu cela ?
C’est un immense honneur de succéder à de grands joueurs de l’Equipe nationale comme Madjid Bougherra, Medhi Lacen ou Anthar Yahia. C’est vrai que j’ai eu l’honneur de le porter dans certaines occasions mais là, je suis fier de porter ce brassard
Vous êtes arrivé en 2010 et vous devenez ce leader du groupe et capitaine d’équipe, comment allez-vous assumer ce rôle ?
Oui, comme je viens de le dire, j’ai eu l’honneur de jouer avec de grands capitaines. Après, moi, de nature, je suis quelqu’un qui prend l’initiative pour secouer un peu tout le monde. Maintenant, pour le brassard, d’autres joueurs auraient pu aussi le porter, je pense à Brahimi, Slimani ou même Feghouli. Cette confiance du coach m’honore mais l’important est la sérénité de l’Equipe. Chacun de nous doit se comporter en responsable et c’est comme ça que nous allons avancer encore vers l’avant.
Ça s’est passé comment avec Aissa Mandi dans l’axe de la défense ?
Tout se passe très bien. Mandi est un super joueur, il est très doué. Je crois qu’il a rempli sa tâche. Après, ce n’est pas la première fois que j’évolue avec lui, donc les automatismes commencent à venir. Je me retrouve déjà bien avec lui sur le terrain, l’entente est bonne. Mandi est un joueur d’avenir dans ce poste et avec plus de matchs il va engranger encore de la confiance et de l’expérience.
La voie est libre maintenant, après ce résultat nul qui a sanctionné la deuxième rencontre de votre groupe entre les Seychelles et l’Ethiopie, n’est-ce pas ?
Rien n’est gagné, on signe deux succès, c’est bien. On démarre en force ces éliminatoires mais on doit absolument rester concentrés. Ces deux points nous offrent une petite avance en prévision de nos deux prochains matchs contre l’Ethiopie. On va tout faire pour préserver cette dynamique et essayer de continuer notre parcours.
Un mot sur la prestation de Walid Mesloub qui a joué son premier match en Afrique Noire ?
Walid s’est très bien comporté. On était tous contents pour lui. Son parcours ressemble un peu au mien puisque, tout comme moi, Mesloub a passé plusieurs années en Ligue 2, alors qu’il avait à mon avis le talent de jouer bien avant dans un club de Ligue 1. Maintenant concernant sa production je crois qu’elle vient confirmer qu’il a mérité sa convocation. Elle vient aussi consacrer ses efforts avec Lorient où il a souvent brillé. Il a profité de l’absence de Bentaleb, blessé, mais il a su montrer qu’il avait le talent pour jouer en équipe nationale.
L’Algérie jouera le vainqueur du match Tanzanie-Malawi, qu’avez-vous à dire de ce tirage au sort ?
Moi personnellement, j’ai eu l’occasion de jouer les deux équipes. Maintenant, je crois que le niveau en Afrique a beaucoup progressé et tout le monde sait que sur un match tout peut arriver, surtout dans des confrontations en aller et retour. Les déplacements en Afrique sont périlleux et le mieux c’est de bien se préparer.
Avez-vous une préférence ?
Non, je pense que, même si on a joué le Malawi, on ne peut pas se permettre de donner une préférence on prendra ce qui viendra, et après, c’est le terrain qui tranchera. On a rencontré le Malawi qu’on a joué récemment mais c’est un autre match qu’il faudra préparer.
