Médicaments / le syndicat des pharmaciens l’exige : «Le circuit de distribution doit être assaini»

Médicaments / le syndicat des pharmaciens l’exige : «Le circuit de distribution doit être assaini»

Le président du Syndicat nationale des pharmaciens d’officine (Snapo) Messaoud Belambi a affirmé, hier mardi, qu’au moins 50 médicaments sont en totale rupture au niveau des officines. Il ne s’agit pas uniquement de produits importés mais cette rupture concerne aussi des médicaments fabriqués localement.

S’exprimant à l’occasion de son passage dans l’émission «L’Invité de la rédaction» de la chaîne III, le président du Snapo saisit l’occasion pour revenir sur le dysfonctionnement affectant le marché du médicament en Algérie en citant les propositions faites à chaque fois dans le cadre du comité de concertation installé et la cellule de veille dont il est membre. «A mon avis, il faut réellement penser à une réforme du système après avoir diagnostiqué les véritables raisons qui ont mené à cette situation de rupture récurrente», a-t-il précisé et d’ajouter : «Certes il y a des décisions qui ont été prises ces derniers mois mais il faut réfléchir à une réforme, développer un véritable projet pour sortir de cette situation.»

En matière de production et selon les chiffres communiqués par le ministère de la Santé, il y a 92 unités en activité et 244 unités en cours de réalisation mais qui ne concernent pas uniquement les médicaments mais tout ce qui a trait au domaine de la santé en général. Sur une facture de 4 milliards de dollars, M. Belambri notera un équilibre entre la production nationale et l’importation qui est d’environ 2 milliards. Sur le même registre, il dira que sur les 600 grossistes de produits de soins, seuls 150 sont visibles sur le marché relevant que les différentes mesures prises à chaque rupture ne suffisent pas pour réguler un marché aussi vital.

Plaidant, par ailleurs, en faveur de l’attribution d’autorisations d’importation du médicament aux seuls producteurs nationaux, le président du Snapo, explique qu’elle aura des effets incitatifs à l’investissement national, pour peu qu’elle soit accompagnée d’un contrôle rigoureux de la production.

Le syndicaliste soulignera qu’on ne saurait accorder une autorisation d’importation «à quelqu’un qui ne fait pas le moindre effort pour investir en Algérie». Il indiquera que son syndicat prône l’institution d’un contrôle et d’un encadrement de la production ainsi que des opérations d’importation. «Les officines sont contrôlées, pourquoi les autres opérateurs ne le seront pas ?», s’est-il interrogé, par rapport à plusieurs critères comme les normes et le respect des programmes. Ce qui est relevé actuellement, c’est que le marché du médicament est très lucratif mais ceux qui se sont engagés à faire du médicament doivent respecter leur engagement et veiller à la disponibilité et la qualité de leurs produits selon M. Belambri qui enchaîne pour dire que le circuit de distribution a également besoin d’un assainissement, relevant que sur les 600 grossistes inscrits officiellement, «seuls 150 à 180 sont visibles sur le terrain».

Il est à préciser qu’une enquête a été lancée sur le terrain par le ministère de la Santé et dont les premières conclusions révèlent des dysfonctionnements au niveau de la distribution.

Ilhem Tir