L’Algérie produira des médicaments génériques à l’horizon 2015. L’annonce en a été faite, ce matin, par le PDG de Saïdal sur les ondes de la radio nationale.
Le fleuron de l’industrie pharmaceutique du pays a mis en chantier trois usines. Elles seront implantées respectivement à El-Harrach, Cherchell et Constantine. Le groupe occupe actuellement une position de 4 à 5% en valeur et 15% en volume du marché national. Mais avec ces avec ces trois réalisations, il atteindra 10% en valeur et entre 25% et 30% en volume vers la fin de l’année 2015.
Ne faisant pas dans l’euphorie, Boumédiène Derkaoui a en outre reconnu que l’usine de production sous licence de l’insuline a pris du retard ou plutôt enregistré un certain glissement de 5 mois dans la réalisation. Evaluée à 30 millions d’euros, cette usine, une fois entrée en production, prendra certainement sa part sur le marché national qui est de l’ordre de 180 millions d’euros, selon le PDG de Saïdal qui ne produit actuellement que 0,3%, tout le reste étant importé.
« Dans 30 mois, avec la production d’insuline en cartouche, notre objectif sera de couvrir 70 à 80% des 220 milliards de dinars qui seront nécessaires pour couvrir le marché de l’insuline », a indiqué l’ex-secrétaire général du ministère de la Participation et de la Coordination des réformes sous le règne de Temmar, avec lequel il ne s’entendait point et a préféré claquer la porte de l’édifice de Poirçon.
A propos de la production de médicaments anticancéreux, M. Derkaoui a déclaré que Saïdal était toujours en partenariat avec les Koweïtiens à travers la création d’une société. Même l’étude de marché a déjà été réalisée. Quant à celle relative à la faisabilité technique, « elle sera engagée en janvier. Et à la fin du premier trimestre de l’année prochaine, nous engagerons les études de réalisation de l’usine au niveau de Sidi Abdallah », a-t-il indiqué.
Quant à l’entrée en production, elle se fera dans deux ans et demi. Un délai assez long que le premier responsable du groupe pharmaceutique, qui se veut pragmatique, explique par le sérieux qui caractérise le projet, préférant prendre du retard que de payer plus tard les fautes qui pourraient être commises.
Toutes ces usines vont engranger la bagatelle de 200 millions d’euros. C’est d’ailleurs inscrit dans le plan de développement de Saïdal. « Nous les consommerons », a précisé M. Derkaoui, comme pour dire qu’il n’y aura pas de surévaluation.
Avec un chiffre d’affaires de 12,2 milliards de dinars enregistré en 2012 (appelé à augmenter cette année de 3 à 4%), Saïdal ambitionne de devenir un leader régional, « une entreprise moderne fonctionnant selon les règles universelles ». Histoire de réduire, un tant soit peu, la facture d’importation évaluée, selon le patron du groupe, à 3 milliards de dollars, soit 80 dollars par habitant.
L’invité de la radio a déclaré faire du retour à la valeur travail son cheval de bataille, tout comme la formation. Il mise dit-il, sur la compétence et rien que la compétence.
Fouzia. A