Médicaments contrefaits : Il n’y en a pas en Algérie

Médicaments contrefaits : Il n’y en a pas en Algérie

On n’apprend pas que des mauvaises nouvelles sur le secteur de la santé qui, chez nous, se porte très mal, il faut bien le dire. De temps en temps, il y en a une qui fait du bien. Comme celle de savoir qu’on ne risque pas d’ingurgiter des médicaments contrefaits, car tout simplement ils sont inexistants chez nous. Tant mieux, mais la vigilance doit être de mise, notre pays n’est quand même pas inaccessible à ce genre de produits.

«L’Algérie est l’un des rares pays au monde où il n’y a pas de fabrication de médicaments contrefaits», a affirmé, hier, le Pr Yahia Dellaoui de l’université d’Oran, lors du congrès des pharmaciens consacré essentiellement à la contrefaçon médicamenteuse.

«Le problème de la contrefaçon des médicaments est en croissance exponentielle et la situation dans le monde est inquiétante, mais cette contrefaçon n’a pas de place en Algérie», a ajouté ce professeur, dont les propos ont été rapportés par l’APS, expliquant que l’Etat a mis en place un dispositif très efficace pour lutter contre ce phénomène, qui constitue un véritable problème de santé publique. Ce dispositif consiste, selon lui, en la mise en place de trois laboratoires dont le Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP) basé à Alger, qui a pour mission de délivrer les autorisations de mise en circulation des médicaments en Algérie, après un examen scientifique et rigoureux.

L’autre laboratoire, celui de «pharmaco-vigilance», également basé à Alger, s’occupe de la surveillance des effets néfastes des médicaments importés ou produits localement, notamment les effets secondaires de ces produits. Le troisième laboratoire de «toxico-vigilance» contrôle la toxicité des médicaments en les soumettant à des tests scientifiques draconiens. Le Pr Dellaoui, qui reconnaît l’existence de médicaments importés frauduleusement, affirme que ces derniers ne sont pas contrefaits, mais sont introduits dans le pays en raison de demandes spécifiques. Cependant, il met en garde contre les médicaments proposés à la vente sur internet, indiquant que selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un médicament sur trois mis en vente sur internet est contrefait.

«Cette pratique est inexistante dans notre pays», a-t-il réitéré, faisant état d’un montant généré par les profits de la contrefaçon des médicaments dans le monde qui s’élève en 2010 à 75 milliards de dollars, selon l’OMS. Selon cette organisation, 15% des médicaments en circulation dans le monde seraient des faux, de 30 à 70 % selon les pays d’Afrique, et près de 60 % de ceux vendus sur internet. Le danger de ces médicaments falsifiés est double : le malade ne reçoit pas la bonne dose de substance active, voire aucune, alors qu’il pense se soigner, et le médicament peut contenir des substances toxiques. Plus de 120 000 enfants africains sont morts en 2013 à cause de faux médicaments. Il existe, selon les spécialistes, trois types de médicaments contrefaits. Le premier est un produit contenant le bon principe actif, mais un mauvais dosage, ce qui peut créer des problèmes aux patients. Dans le second type de médicaments contrefaits, le principe actif est carrément absent. Dans ce cas précis, les spécialistes ont cité l’exemple de médicaments contrefaits contre le paludisme découverts dans un pays africain. Le troisième type de médicaments contrefaits concerne des produits contenant   des impuretés. A été ainsi cité l’exemple d’un sirop antitussif contenant de l’antigel mis en vente dans un pays africain qui a causé la mort de 84 personnes. Cependant, si aucun médicament contrefait n’a été signalé jusque-là chez nous, cela ne peut en aucun cas assurer que le marché algérien est totalement imperméable à  la pénétration des produits pharmaceutiques contrefaits.