Une série de mesures ont été prises, jeudi, par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour l’approvisionnement du marché national en médicaments et en matière de distribution, à compter de l’année 2012. Il s’agit, entre autres, de la mise en place d’une Commission nationale consultative du médicament et des produits pharmaceutiques.
Cette commission de veille qui regroupera, en son sein, des représentants des ministères des Finances, du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale se réunira périodiquement, une fois par mois au moins, a indiqué le ministre, ajoutant que la mission de la commission consiste, notamment, à juguler les pénuries.
Pour Djamel Ould Abbès, il s’agit de «lutter contre l’opacité » caractérisant le marché du médicament, en procédant, d’abord, à l’assainissement du réseau des distributeurs. Dans le même ordre d’idées, le ministère de la Santé a procédé à la délivrance des programmes d’importation pour l’année 2012, qui concernent les matières premières, les produits en l’état et les produits en vrac.
L’autre mesure prise par le ministère consiste en l’assainissement de la situation financière de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), laquelle a bénéficié récemment d’un prêt bancaire de 30 milliards de dinars, avec un taux de 1% pour une période de remboursement qui s’étale sur dix ans. Avec le paiement de toutes les factures de la PCH, celle-ci aura la possibilité de réguler ses stocks et de contracter des lettres de crédit, a ajouté Djamel Ould Abbès, précisant que grâce à ce procédé la PCH disposera d’un stock de sécurité de six mois.
Selon le ministre, la PCH sera dotée d’un nouveau statut particulier, qui lui permettra de traiter avec les services hospitaliers de gré à gré et de pouvoir vendre au privé, le but étant de faire face à toutes formes de ruptures de médicaments. L’autre mesure concerne l’affectation directe au ministère de la Santé de 50% de l’enveloppe budgétaire globale, allouée aux produits pharmaceutiques, qui est de 55 milliards de dinars, annuellement.
La moitié de l’enveloppe reviendra au ministère pour pallier à toute pénurie ou autre urgence, ainsi que les programmas nationaux comme les vaccins.
La dernière mesure porte sur l’assainissement de la situation des molécules concernées par l’activité de l’enregistrement, à savoir l’actualisation de l’arrêté portant importation et commercialisation des produits non enregistrés, la relance des comités des experts cliniciens pour molécules hors nomenclature nationale, ainsi que la révision de la nomenclature des médicaments.
Par ailleurs, le ministre de la Santé a annoncé que le nouvel organigramme du ministère comprendra trois directions générales, dont une direction générale de la pharmacie au niveau de son ministère.
De son côté, le président de l’Association des distributeurs des produits pharmaceutiques (Adpha), Abdelkader Dilmi Bouras, a révélé qu’une vingtaine de distributeurs sur le marché détiennent le monopole et réalisent 80% du chiffre d’affaires, dans la distribution. En ce sens, il s’est plaint de l’absence d’un statut particulier du distributeur, lequel reste tributaire des marges bénéficiaires que lui accorde l’importateur.
De son côté, le vice-président du Syndicat national algérien des pharmacies d’officine (Snapo), Abderahim Zemmouchi, a estimé que l’État doit disposer de moyens nécessaires pour intervenir, directement, dès qu’il y a pénurie ou rupture de stock. Le Snapo a également exigé la mise en place d’un cahier des charges pour réguler et organiser le marché du médicament, de manière à respecter l’équité entre l’ensemble des officines en matière d’approvisionnement.
Farid Houali