Médicament, logement, informel, travail Les ministres accusent sans assumer

Médicament, logement, informel, travail Les ministres accusent sans assumer
medicament-logement-informel-travail-les-ministres-accusent-sans-assumer.jpg

Les ministres ripostent aux multiples failles qui leur sont reprochées, ils accusent d’autres parties et rejettent d’un revers de main les constats d’échec, pourtant bien établis.

Les membres du gouvernement tentent ainsi de récuser les critiques portées à leur encontre et passer à l’offensive. C’est le cas du ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, qui a fait une déclaration sur un ton accusateur, concernant la pénurie de certains médicaments sur le marché national. Il avait affirmé que la pénurie des médicaments était «fabriquée» par les distributeurs.

Et d’enchaîner : «Aucun opérateur ne peut faire pression sur moi», précisant qu’aucun Etat dans le monde n’importe en termes de coût, soit plus de 2 milliards de dollars de médicaments, autant que l’Algérie. Le ministère, selon les explications d’Ould Abbès, a procédé à la fermeture de certaines unités de production car elles ne «respectaient» pas les normes et le cahier des charges. Ce qui laisse entendre que la pénurie a été provoquée pour pousser les autorités à faire marche arrière sur leur volonté d’assainissement du secteur. L’autre ministre mis sous les feux de la rampe ces derniers jours, est Daho Ould Kablia. Face à la vague de protestations de logement et les tentatives de lynchage, voire l’agression de certains chefs de daïra, le ministre de l’Intérieur intervient et prend la défense de ses subalternes. Selon lui, «le chef de daïra n’est pas responsable des listes des bénéficiaires de logements», car, a-t-il précisé «ces listes sont étudiées au niveau d’une commission qui regroupe même les représentants des quartiers et des citoyens». En clair, peut-on déduire, c’est à ces derniers (représentants des citoyens) auxquels incombe la responsabilité en cas de dépassement ou de fraude.

D’autres ministres ne sont pas restés de plomb face aux critiques acerbes et mouvements de protestation ayant touché leurs départements. Récemment, le ministre du Commerce a imputé aux Douanes la responsabilité de l’importation des produits contrefaits. Suite à une déclaration du directeur général des Douanes algériennes, Mohamed Abdou Bouderbala, affirmant que 60% des produits importés et destinés à la revente en l’état sont contrefaits, Bendada ne l’a pas épargnéen rappelant que «la contrefaçon est un délit douanier et non commercial».

Aussi, le ministre du Travail a accusé des jeunes chômeurs d’être manipulés, alors que le département de l’Education a décidé de porter plainte contre X, suite à des rumeurs sur une éventuelle fuite des sujets du Bac. En somme, la crainte de dérapages et l’approche des auditions du mois de ramadhan semblent mettre les ministres sous pression. En attendant de connaître la réponse à donner à ces maux et phénomènes, force est de préciser que bien des promesses ont été faites et les citoyens attendent impatiemment l’amélioration concrète de leur quotidien. D’ici là, faut-il préciser que la gestion de certains ministères se trouve sérieusement écornée par d’interminables grèves et éternels dysfonctionnements.

Par Aomar Fekrache