Médicament générique : entre pénurie et réticences

Médicament générique : entre pénurie et réticences

L’indispensable régulation

L’organisation du Salon du générique en mars dernier aura permis de mettre à plat les contraintes à la généralisation de l’utilisation du médicament générique produit localement en Algérie.

En premier lieu, la question de la fiabilité des statistiques se pose. Le ministère de la Santé avance le chiffre de 48% en termes de part du générique dans le marché de la distribution des médicaments.

Des experts soutiennent que ce chiffre est à prendre avec des pincettes. Il situe le ratio à environ 30%.

Ce qui montre le long chemin qui reste pour que le générique dont les avantages sont évidents – étant beaucoup moins cher, il impacte positivement la facture importations (2 milliards de dollars en 2009 !) et les dépenses de sécurité sociale – ait la part du lion dans notre usage des médicaments.

On pointe du doigt les limites de la production locale, en dépit de ses progrès réalisés ces dernières années : la couverture insuffisante des classes thérapeutiques qui absorbent le gros de la facture du médicament. Une partie de l’activité doit passer, en outre, du conditionnement à la fabrication proprement dite de médicaments. Une exigence des pouvoirs publics.

Mais ces derniers parviendront-ils à bien réguler le marché et à bousculer la logique des multinationales et des lobbies de l’importation ? Une bonne partie des laboratoires étrangers se contente, en effet, de produire localement un produit ou gamme très restreinte de médicaments au profit de l’importation d’un éventail plus large de produits de leurs spécialités. Des laboratoires locaux, eux, préfèrent le créneau importations plus juteux. Pendant que les pharmaciens se plaignent de marges très faibles à la vente des génériques. Ce qui ne les encourage pas à favoriser leur commercialisation.

Au final, le malade est confronté à la dure réalité du marché du médicament. Cela va du générique indisponible, d’un manque d’informations sur les substituts, de pratiques de certaines officines plus soucieuses de leur chiffre d’affaires que de l’accueil et de l’orientation des clients à un système de sécurité sociale pas encore entièrement modernisé.

Il reste donc à lever de telles contraintes pour que l’Algérie dispose d’une véritable industrie du médicament et que le patient accède facilement à un médicament moins cher et tout aussi efficace. Ce qui n’est pas en soi une mince affaire.

Khaled R.

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