Le ministre de la Communication
«Je n’ai jamais empêché la création de médias en ligne. Mais ils attaquent l’Algérie à partir de l’étranger», relève le ministre.
Le jour J est enfin arrivé! C’est aujourd’hui que le projet de loi sur l’information va être présenté devant l’Assemblée populaire nationale (APN) Mais avant cela, le ministre de la Communication, M.Nacer Mehal, a donné un avant-goût des changements qu’apportera cette nouvelle loi au paysage médiatique. Ainsi, le ministre est tout d’abord revenu sur les médias en ligne qui semble le préoccuper à plus d’un titre. «Je n’ai jamais empêché la création de médias en ligne, mais j’hésite encore à le faire car ils attaquent l’Algérie à partir de l’étranger», a affirmé le ministre qui s’exprimait en marge du colloque à l’occasion de la célébration du 50e anniversaire de l’Agence nationale d’information Algérie Presse Service (APS). «Personne ne va contrôler les sites Internet d’information mais il est primordial de les réguler», a-t-il justifié.
Pour M.Mehal, il est obligatoire de déclarer aux autorités qu’on vient de créer un site Internet. «Si on ne connaît pas l’identité des personnes qui se cachent derrière ces sites Internet, on va droit vers l’anarchie», a mis en garde Nacer Mehal. «Si demain vous créez un site et si par exemple vous attaquez une personne il faut bien que cette personne sache qui l’a attaquée», a poursuivi le ministre. «Pour les médias Online qui ne déclarent pas leur identité, le nouveau Code de l’information a prévu des dispositions réglementaires pour régler cette question», a-t-il précisé.
Néanmoins, ces dispositions ne peuvent rien changer à la donne puisque Internet est un territoire international qui ne dépend d’aucun pays.
La majorité des sites créés ne sont pas fait en «. dz», donc pas en Algérie, de ce fait ils ne peuvent dépendre de la législation algérienne.
La preuve est dans ces nombreux sites d’information en continu qui sont apparus en masse ces dernières années dans le paysage médiatique algérien. Ces sites sont pour la majorité, si ce n’est pas tous, hébergés à l’étranger, ce qui fait qu’ils échappent au contrôle de l’Etat.
C’est cette situation de non-contrôle qui semble faire peur à Nacer Mehal.
Ce dernier a bien compris qu’il était impuissant devant ces nouveaux médias. Il l’a même avoué à demi-mot. «Je régule dans le cadre algérien et j’organise ce qui rentre dans la juridiction algérienne», a t-il souligné. Aussi, Nacer Mehal est revenu sur la question qui préoccupe les acteurs des médias en Algérie, à savoir la nouvelle grille des salaires. «L’application de la nouvelle grille des salaires des journalistes reste ´´maintenue´´ à compter du 1er janvier 2012, même si le groupe de travail en charge de l’élaboration de cette grille ne terminera pas ses travaux à cette échéance», a-t-il rassuré. «Il y a un groupe de travail qui planche actuellement sur les différents aspects de la nouvelle grille des salaires. Même si ce groupe ne finalisera pas le document avant la fin de l’année 2011, l’application reste maintenue à compter du 1er janvier 2012», a indiqué Mehal faisant allusion à une application avec effet rétroactif dans le cas où cette nouvelle grille ne serait pas finalisée à temps.
Réaffirmant son soutien aux revendications des journalistes,
M.Mehal a cependant invité les journalistes à faire montre de «rationalité» en tenant compte de la «disponibilité des finances», soulignant que des paramètres «objectifs» ont été pris en compte dans la confection de cette grille. Est-ce une manière de faire comprendre aux journalistes que cette nouvelle grille ne répondra pas à leurs attentes?
En tout cas, M.Mehal réitère le fait qu’il est «le premier syndicaliste des journalistes». Il a en outre souligné que d’autres mesures seront prises sur les plans socio-économiques en faveur des journalistes, faisant remarquer que c’est la première fois depuis 1962 qu’un article dans la loi de finances (celle de 2012) fait référence à la prise en charge par l’Etat de la formation des journalistes, qu’ils soient du secteur public ou privé.
Pour ce qui est du Code pénal, M.Mehal atteste que «le journaliste est un citoyen comme tous les autres, il n’a donc pas droit à l’impunité». Cependant, il rappelle que dans le nouveau Code sur l’information «toutes les peines de prison ont été supprimées».
M.Mehal nie toutefois le fait que les peines d’amende doivent exclusivement être payées par les journalistes. «Qui a dit que les amendes doivent être payées par le journaliste? La profession doit s’organiser», a-t-il recommandé. Enfin, Nacer Mehal a donné comme échéance le premier semestre de 2012 pour la finalisation de la loi sur l’ouverture de l’audiovisuel. «Elle va être établie au début de l’année 2012 ou au plus tard au premier semestre 2012», a-t-il conclu.