Pour le PDG d’AD Display, la presse écrite (journaux) perd du terrain dans un monde qui se digitalise. L’Algérie n’y échappera pas. Elle va suivre le mouvement en cours dans le monde.
L’affichage urbain est bien placé dans les plans médias des opérateurs économiques en Algérie. Il est le deuxième support privilégié par les annonceurs après la télévision. Sur 300 millions d’euros de placements publicitaires en 2014, la part de l’affichage public est estimée à 25%, a indiqué ce mercredi Mourad Hadj Saïd, PDG du leader algérien de l’affichage publicitaire urbain AD Display.
Invité du « Direct » de RadioM, la webradio de Maghreb Emergent, M. Hadj Saïd a estimé que ce créneau est promis à un bel avenir. Car, a-t-il dit, les algériens « comme tous les méditerranéens, ont tendance à vivre plus à l’extérieur qu’à la maison ».
Selon lui, l’affichage urbain devient incontournable aujourd’hui pour les annonceurs qui le perçoivent comme le chemin le plus court et le plus pratique pour toucher le maximum de consommateurs. A tel point que la concurrence devient très rude.
« Produire c’est facile mais avant il faut réfléchir à vendre », a ainsi commenté M. Hadj Saïd qui prend l’exemple du marché des détergents où il est très difficile de se placer en Algérie du fait de la concurrence.
Les journaux perdent du terrain
Moins nantie, la presse écrite (journaux) perd aujourd’hui beaucoup de marchés et ce dans le monde entier, le lectorat préférant aller sur le net que de feuilleter un journal. Pour M. Hadj Saïd, les citoyens d’aujourd’hui notamment les jeunes sont complètement digitalisés.
Et c’est d’ailleurs cette voie du « net » qu’a choisie d’emprunter AD Display en lançant avec l’agence »Interface Médias » un média global en ligne, en l’occurrence l’édition algérienne du »Huffington Post Maghreb ».
Pour Hadj Saïd, il n’y a pas lieu de se faire d’illusion : le monde entier se digitalise. « Nous aussi, nous allons suivre. Si ce n’est pas aujourd’hui, demain », a-t-il indiqué.
Sur la part du net dans la publicité en Algérie, Hadj Saïd avance un chiffre modique oscillant entre 3 et 5% contre 25% pour l’affichage public. C’est dire que le chemin reste encore long pour la publicité sur le net. Comparativement aux voisins maghrébins, les investissements publicitaires en Algérie demeurent modestes.
L’Algérie avec 300 millions d’euros enregistre une longueur d’avance, même relative, par rapport à la Tunisie (100 millions d’euros) mais accuse un retard important vis-à-vis du voisin marocain où les investissements publicitaires atteignent les 900 millions d’euros, selon les chiffres présentés par M. Hadj Saïd.