Ce n’est pas une nouvelle fraîche mais cela a valeur de piqûre de rappel alors qu’une jeune ministre prend en main le secteur des TIC: l’Algérie est très en retard en matière de développement des infrastructures internet.
L’Algérie est bonne dernière dans l’échantillon de huit pays (avec l’Egypte, Jordanie, Liban, Maroc, Palestine, Syrie, Tunisie) dans une étude intitulée « Panorama des médias en ligne » de Canal France International (CFI).
Un retard qui se traduit, mécaniquement, par un nombre de médias en lignes plus faible que celui des autres pays du Maghreb et dans le reste du monde arabe.
Le modèle économique fondé exclusivement sur la publicité, tributaire elle d’un contexte politique peu encourageant, participe à ce retard du développement des médias en ligne.
L’étude qui s’étale sur une période allant de juillet 2014 à janvier 2015 illustre, une fois de plus, le grand retard de l’Algérie. Le taux de pénétration de l’Internet en Algérie était de 17% en 2013 contre 71% au Liban (le premier) et bien loin du Maroc (56%) et la Tunisie (44%).
La Syrie bonne dernière en 2013 dans la région du Machrek fait mieux que l’Algérie avec 26%. La Palestine occupée est encore mieux classée avec un taux de pénétration internet de 47%.
Medias en ligne : une activité encore embryonnaire
Mais si le Maroc et la Tunisie se rapprochent des pays du Machrek en matière de taux de pénétration Internet, ils sont largement distancés en matière de développement des médias en ligne. Mais la Tunisie et le Maroc font beaucoup mieux que l’Algérie où le développement des médias en ligne reste embryonnaire.
Les médias en ligne, explique l’étude, doivent composer avec des infrastructures internet « très peu développées » en relevant que selon le classement NetIndex, l’Algérie « a l’une des connectivités à internet les plus lentes du monde ».
Le début de la 3G début 2014 et le déploiement de la fibre optique devraient permettre un rattrapage de l’écart. Les médias en ligne sont certes « plus libres » qu’ailleurs, ils sont cependant très fragiles.
Résultat et au vu du classement Alexa, le paysage des médias en ligne algériens est « relativement pauvre » note l’étude avec un certain euphémisme. « Seulement sept médias en ligne dans le top 50 Alexa (dont deux sites sportifs), contre, à titre d’exemple, seize en Tunisie ».
Sans surprise et traduisant une évolution sociologique établie, les quotidiens en langue arabe occupent 5 des 7 premières places. « Cette domination est la directe transposition du classement des quotidiens généralistes et sportifs les plus lus en Algérie, avec en tête Echourouk, El Khabar, et Ennahar… « .
Les chiffres d’Alexa traduisent également le recul des médias francophones en Algérie. L’étude constate un grand retard des « pratiques en lignes » des médias traditionnels qui n’est pas compensé par l’émergence, encore timide, des sites d’informations en ligne.