Le ministre de la Communication Hamid Grine, a indiqué dimanche à Constantine que l’un des enjeux de l’heure en matière de médias consiste à réfléchir à mettre à la disposition du citoyen les instruments lui permettant de distinguer l’information fiable de celle qui ne l’est pas.
Le ministre qui venait d’ouvrir à partir de la maison de la culture Malek-Haddad de Constantine, sous le slogan « connaître les médias : le citoyen a droit à une information fiable », la première session d’un cycle de formation devant s’étendre à toutes les wilayas du pays, a souligné qu’il s’agit aussi de garder à l’esprit qu’une information diffusée par un média est destinée à tous, aux universitaires, aux personnes cultivées mais aussi à l’ensemble des citoyens.
Le choix du slogan de cette formation a été imposé par le fait que durant la décennie noire, l’opinion publique a été fortement influencée par des médias se fondant sur des critères peu ou non fiables, faisant naître une relation « perverse » entre des médias et le terrorisme et faisant fleurir des médias, dont certains à gros tirage où la calomnie et l’invective sont devenues légion, a souligné M. Grine en ouverture de cette rencontre à laquelle ont assisté les autorités locales, des élus, les directeurs généraux de plusieurs médias publics, des membres de la société civile, des journalistes et des étudiants.
Le directeur général de la radio algérienne, Chaâbane Lounakel, animateur de cette première session de formation, a donné une conférence dans laquelle il a commencé par évoquer l’environnement de l’Algérie pour souligner que le pays, situé au nord de l’Afrique et au c£ur du Maghreb, est couvert par quelque 3.000 chaînes satellitaires, sans compter l’internet, les réseaux sociaux et les autres médias, ce qui en fait un « terrain de prédilection pour les parties aux visées inamicales et hostiles ».
Dans cet environnement à de nombreux égards menaçant, l’Algérie doit bâtir un système d’information qui tienne compte de cette donnée, a ajouté le conférencier, relevant qu’il n’y a pas de modèle à importer et que chaque pays initie et met en £uvre son propre système d’information pour défendre ses intérêts suprêmes.
M. Lounakel a rappelé que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a toujours appelé au professionnalisme des journalistes, quelle que soit la nature du support où ils exercent, les invitant à être proches du citoyen et de ses préoccupations. C’est pourquoi, a-t-il souligné, le triptyque formation-déontologie-professionnalisme fonde aujourd’hui l’action du secteur de la communication en Algérie.
Le directeur général de la Radio algérienne a également insisté, à ce propos, sur le fait que « la responsabilité professionnelle et déontologique » du journaliste doit également être partagée par le « récepteur », qu’il soit téléspectateur, auditeur ou lecteur car, a-t-il encore indiqué, le développement rapide, voire « étourdissant » de la technologie a mis le citoyen, à travers les réseaux sociaux ou simplement au moyen du mobile, au coeur du système d’information.
Aujourd’hui, a également indiqué M. Lounakel, l’information est devenue un moyen au service du sensationnel, voire du spectaculaire, c’est pourquoi le manque de discernement – au regard surtout du contexte et de l’environnement territorial – pourrait représenter un péril pour notre existence même.
Le conférencier a déploré, dans ce même contexte, que certaines opérations de l’Armée nationale populaire, comme la destruction de casemates, les saisies d’armes et autres actions antiterroristes ne soient pas mises en exergue par certains médias qui ont tendance à banaliser ce genre d’opérations ou, pire encore, se « détournent » d’une bataille dont dépend notre existence même.
Rappelant que la radio algérienne s’apprête à célébrer, le 19 décembre, le 56ème anniversaire de la création de la radio secrète, voix de l’Algérie combattante, M. Lounakel a ponctué son intervention par un rappel des principales étapes franchies depuis lors par ce média lourd.