Le ministre des affaires étrangères, M. Mourad Medelci a souligné à Doha la nécessité de développer les processus démocratiques et permettre à tout peuple d’être maître de son destin, à travers une approche « globale et consensuelle » qui contribue à traiter les déséquilibres qui caractérisent actuellement les relations internationales.
Intervenant à l’occasion de la tenue du forum de Doha et de la Conférence économique intitulée « Enrichir l’avenir économique du Moyen-Orient », M. Medelci a indiqué que l’Algérie « est un des pays qui déploie des efforts considérables dans ce sens », soulignant que les reformes engagées durant cette année constituent « une étape qui favorise la consolidation de ce processus ».
Pour l’Algérie, la gouvernance mondiale « ne peut être conçue que dans le cadre d’une approche globale et consensuelle visant à traiter les grands déséquilibres structurels par la prise de mesures concrètes à même de dépasser les contrastes qui marquent actuellement les relations internationales », a-t-il affirmé. Le ministre a réitéré l’engagement de l’Algérie à apporter « sa pleine contribution » à « la prise en charge commune » des préoccupations soulevées lors de ce forum, sur la base d’une « vision claire, responsable et prospective sur les questions qui nous interpellent aux niveaux individuel et collectif ».
Ce forum se tient « dans un contexte international et régional particulier qui pose des défis majeurs et offre d’importantes opportunités », a rappelé le chef de la diplomatie algérienne, estimant que le monde d’aujourd’hui « traverse une crise sans précédent et multidimensionnelle qui exige une prise de conscience rapide en vue de promouvoir une gouvernance mondiale juste et équilibrée qui repose sur la démocratisation des relations internationales ».
Au début, la communauté internationale concevait le processus de la mondialisation comme étant « une clé qui sert à résoudre les problèmes du développement, mais nous constatons aujourd’hui l’incapacité de réaliser un développement durable et équilibré, d’autant que la mondialisation n’a eu que des effets négatifs sur certains pays notamment africains », a-t-il souligné. La mondialisation « a été nuisible pour tous les pays y compris les pays avancés en provoquant une crise économique et financière sans précédent »,
a rappelé M. Medelci, affirmant que la mondialisation « qui repose sur un objectif de solidarité fait face à des défis, en raison de la prévalence des intérêts personnels sur l’intérêt général ». Evoquant le phénomène du terrorisme international, M. Medelci s’est dit convaincu que celui-ci « est essentiellement dû à la prise en charge des raisons politiques de façon inégale ou circonstancielle », citant l’exemple de l’expérience algérienne qui a démontré que le traitement de la question du terrorisme « ne peut être que global ».
« Nous ne prétendons pas trouver des solutions à des questions aussi importantes quels que soient les pays que nous représentons, mais nous pouvons lancer des messages pour un monde plus équilibré qui donne une chance à tout un chacun, en dépit de notre profonde conviction qu’il s’agit là d’un objectif impossible à réaliser sans une prise de conscience globale qui ne se limite pas uniquement au niveau intellectuel, mais traduit aussi notre action dans le domaine politique, tout en respectant le cadre multilatéral au sujet duquel nous pensons qu’il est un choix incontournable pour la gestion des affaires internationales », a-t-il estimé.