Medelci: les partis islamiques déjà présents dans la vie politique en Algérie

Medelci: les partis islamiques déjà présents dans la vie politique en Algérie

Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a déclaré vendredi à Washington que les partis islamiques étaient déjà présents dans la vie politique de l’Algérie et qu’une éventuelle victoire de ce mouvement dans les prochaines élections législatives ‘’ne constitueraient pas un événement’’.

Le chef de la diplomatie algérienne a tenu ces propos lors d’une conférence-débat organisé par le prestigieux Think tank américain Center for Strategic and International Studies (CSIS), qui a été consacré à l’Algérie et aux transformations politiques en cours en Afrique du nord, en présence de membres de ce centre de réflexion, de représentants du département d’Etat, d’universitaires américains, de représentants d’organisations non gouvernementales américaines et de la presse internationale.



Interrogé par un professeur de l’université John Hopkins sur une éventuelle victoire d’islamistes lors des prochaines élections législatives en Algérie, et ce, à l’instar d’autres pays de la région, M. Medelci a répondu que ‘’l’islamisme est déjà une réalité en Algérie’’, rappelant que les partis de cette obédience sont présents au parlement depuis une vingtaine d’années ainsi qu’au gouvernement depuis plus d’une décennie.

Contrairement à l’Algérie où les partis islamiques font déjà partie de la vie politique depuis plusieurs années, a-t-il poursuivi, les organisations politiques islamiques qui sont sorties victorieuses des récentes élections parlementaires dans des pays de la région, étaient, dans un passé récent, ‘’interdites et non reconnues dans ces mêmes pays et étaient privées de toute action politique.’’ En conséquence, a ajouté le ministre, en cas de victoire des partis islamiques dans les prochaines élections en Algérie, ‘’cela ne constituera pas un événement.’’

A la question d’un autre participant qui demandait au ministre si l’Armée algérienne interviendrait pour interrompre le processus, en cas d’une victoire de ces partis, M. Medelci a souligné que l’armée algérienne ‘’est une armée républicaine qui respecte les règles du jeu de la Constitution algérienne’’.

En outre, a-t-il encore précisé, ‘’l’islamisme en Algérie n’est pas une perspective car il y est déjà et que le système politique algérien a déjà, depuis plusieurs années, intégré et admis de donner la place aux islamistes’’.

Néanmoins, a-t-il ajouté, la loi de la réconciliation nationale instaurée suite à la tragédie nationale créée par le terrorisme ‘’a tracé une ligne rouge’’ qui a été prise en compte par la nouvelle loi sur les partis qui interdit le retour de toute personne responsable de l’exploitation de la religion ayant conduit à la tragédie nationale de fonder un parti politique ou de participer à sa création.

Pour M. Medelci, c’est la volonté populaire qui avait voté pour la loi de la réconciliation nationale laquelle a instauré cette ligne rouge et qu’il fallait, en conséquence, s’en inspirer dans l’élaboration de la nouvelle loi sur les partis politiques.

Au cours de cette conférence-débat, les participants ont également interrogé le ministre sur la vision de l’Algérie vis-à-vis des bouleversements politiques qu’ont connus plusieurs pays arabes, la question syrienne, les relations entre l’Algérie et le Maroc et les réformes économiques.