Si l’Algérie ne soutient pas le régime syrien dans la crise qui secoue ce pays, elle ne soutient pas non plus l’opposition armée à laquelle s’est grevée une bande de sanguinaires composée de milliers de terroristes djihadistes soutenus par des monarchies du Golf et leurs alliés occidentaux.
“Favorable à la pratique des libertés loin de la violence quelle que soit sa source, l’Algérie n’a pas de parti pris mais veut être un trait d’union entre les parties”, a souligné le ministre des affaires étrangères Mourad Medelci dans un entretien à la chaine Al Arabia.
Pour lui, “le gouvernement syrien a la responsabilité de rétablir le calme et de garantir un climat favorable à une solution politique”, rappelant les principes diplomatiques de l’Algérie fondées sur la non-ingérence étrangère et le respect de l’autorité et de la souveraineté des Etats.
Il a ajouté que l’Algérie “a une position qu’elle défend”, notamment à travers sa présence dans la commission des Cinq de la Ligue arabe depuis plus d’une année, affirmant qu’elle cherche toujours des solutions politiques émanant des deux parties” et continue d’œuvrer dans ce sens, “en dépit de l’échec des efforts arabes”.
Gouvernement et opposition doivent faire des concessions pour parvenir à un consensus
Interrogé sur la demande de création de zones sécurisées pour les réfugiés sur le territoire syrien, sur laquelle insistent les partisans d’une intervention militaire étrangère, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé clairement que l’Algérie s’y oppose “si le but de ces zones (était) l’intervention étrangère”, indiquant la nécessité d’aider les réfugiés syriens comme le fait l’Algérie avec les 12.000 réfugiés sur son territoire.
La préservation de la Syrie “ne saurait être réalisée par la poursuite des tueries mais exige des concessions de la part du gouvernement syrien et de l’opposition armée” pour parvenir à un consensus, a-t-il ajouté, précisant que des contacts ont été établis avec M. Brahimi sur la situation en Syrie, en disant son espoir que ce dernier puisse avoir l’opportunité de régler la question syrienne, “grâce à sa crédibilité et à la volonté de toutes les parties de le soutenir pour éviter l’aggravation de la situation.
A propos de l’accusation portée par les occidentaux et leurs alliés arabes contre l’Iran sur la fourniture d’armes à l’Etat syrien, Medelci ne donnera pas une réponse spécifique à l’Iran, mais globale, en indiquant que l’Algérie était “pour l’arrêt des aides susceptibles d’attiser les actes de violence quelque que soit leur source”. Une allusion à peine voilée à Qatar, l’Arabie saoudite et la Turquie, soupçonnés de fournir des armes aux membres de l’opposition armée, y compris les terroristes djihadistes.
Il refusera en outre de se prononcer sur “le quartette islamique” composé de l’Egypte, l’Arabie saoudite, la Turquie et l’Iran, estimant qu’ il faudra “attendre la mise en place des mécanismes sur lesquels sera basé son action”.