Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a indiqué hier à l’APS au sujet des personnes condamnées jeudi à Annaba pour intelligence avec l’étranger et atteinte à la sécurité de l’Etat, que «l’affaire restait ouverte au plan diplomatique».
«L’affaire a été jugée par la justice algérienne (…) qui a ainsi tranché vis-à-vis de ces Algériens qui sont entrés en contact avec des parties étrangères, mais reste ouverte au niveau diplomatique jusqu’à ce qu’elle soit éclaircie», a dit
M. Medelci lors d’une conférence de presse animée conjointement avec son homologue cubain.
«C’est une affaire sensible qui sera remise entre les mains de qui de droit», a ajouté le ministre sans plus de précisions.
Une peine de 10 ans de prison ferme avait été prononcée, jeudi à Annaba, contre trois individus inculpés d’«intelligence et de trahison» dans une affaire liée à la sécurité de l’Etat, selon une source judiciaire. Une quatrième personne, une femme, mise en cause dans cette affaire pour non-dénonciation de crime, a été condamnée à 6 mois de prison avec sursis.
Le procureur de la République avait requis la peine capitale à l’encontre des trois premiers inculpés et 5 ans de prison ferme pour le quatrième.
Les faits remontent à juillet 2009 lorsque le nommé Boucharma Khemissi, 41 ans, sans profession, se rend aux services de la sûreté de wilaya d’El Tarf pour une déposition dans une affaire touchant à la sécurité du pays.
Le concerné révéla aux policiers ses rapports avec une représentation diplomatique étrangère (le consulat de France à Annaba) à laquelle il reconnaît avoir remis des documents ainsi que des photographies de sites stratégiques et sécuritaires. Dans sa déposition, il cite deux de ses camarades, B. K. et H. R., qui ne tarderont pas à reconnaître les faits qui leur sont reprochés.
Selon l’arrêt de renvoi, Boucharma Khemissi s’est vu confier par un diplomate étranger la mission de se faire passer pour un militaire et de faire une déclaration mensongère à propos de l’assassinat par des groupes terroristes des sept moines de Tibhirine, en mars 1996.
B. M.