Medelci : « La conférence de Paris a permis à l’Algérie de réaffirmer sa position»

Medelci : « La conférence de Paris a permis à l’Algérie de réaffirmer sa position»

La conférence de Paris a permis à l’Algérie de réaffirmer sa position sur le conflit en Libye, partagée désormais par nombre d’acteurs internationaux, a indiqué, hier, le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci.

A cette rencontre, « J’ai eu un certain nombre de contacts dont un à l’Elysée avec mon homologue français, Alain Juppé, avec qui j’ai échangé un certain nombre de propos sur les positions exprimées par M. Juppé et par moi-même à travers des médias français le jour même. Et, il a concédé que nos positions se rapprochaient, à la lumière de ces échanges médiatiques », a affirmé le chef de la diplomatie algérienne, dans une déclaration à l’APS, au lendemain de sa participation à « la conférence internationale de soutien à la Libye nouvelle ». A quelques heures de l’ouverture de cette conférence, M. Medelci avait affirmé jeudi dernier qu’il n’y a aucune ambiguïté dans la position algérienne concernant le conflit en Libye et que sa neutralité n’est pas synonyme de complicité avec le régime de Maâmmar El Guedaffi. Pour le ministre, l’Algérie a marqué sa « différence » au début du conflit « tout simplement parce qu’elle a porté l’espoir que l’affaire libyenne va être réglée par la paix, sans intervention d’une force étrangère ». « Si on considère aujourd’hui que la position de l’Algérie est ambiguë, c’est très bien. Parce qu’il y a quelques semaines, on considérait tout simplement que l’Algérie était du côté d’El-Guedaffi. Je crois qu’il y a une avancée », a-t-il dit. Sur un autre média français, son homologue, Alain Juppé, estimait qu’Alger avait eu « une attitude ambiguë » pendant la crise libyenne et a « regretté » que les autorités algériennes ne reconnaissent pas le Conseil national de transition (CNT).

Emettant des observations sur la conférence de Paris, présentée comme celle des « amis de la Libye », M. Medelci a relevé la participation de nombreux pays dont certains n’ont pas à ce jour reconnu le CNT, en particulier des pays du Sahel, représentés par des chefs d’Etat (Mali, Mauritanie, Tchad) et des ministres des Affaires étrangères (Algérie et Niger). Il a aussi noté la présence de pays beaucoup plus nombreux à la conférence de Paris que ceux du Groupe de contact (moins de trente) sur plus de soixante délégations étrangères. « Ce n’est pas du tout le même format. C’est un format plus élargi, relativement composite puisqu’on retrouve également des pays qui n’ont pas reconnu le CNT, dont beaucoup de pays africains, mais également des pays non africains », a-t-il observé. L’Afrique du Sud n’a pas assisté pas à la conférence de Paris pour exprimer son mécontentement de la façon dont la résolution 1973 de l’ONU a été interprétée pour mener des frappes aériennes en Libye, selon le président Jacob Zuma. « Nous sommes mécontents de la façon dont la résolution 1973 de l’ONU a été interprétée pour mener des frappes aériennes en Libye », a-t-il déclaré lors d’une visite d’Etat en Norvège. Le ministre des Affaires étrangères algérien a, à l’occasion du sommet de Paris, rencontré une nouvelle fois le président du Conseil exécutif du CNT, Mahmoud Jibril, et « échangé des amabilités » avec le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, qui a été, a dit M. Medelci, « extrêmement chaleureux à l’endroit de l’Algérie, y compris lors de la conférence de presse » qui a suivi la rencontre de Paris. Au lendemain de la rencontre de Paris, M. Medelci a tenu à rappeler que l’Algérie a exprimé « clairement » sa position et sa solidarité vis-à-vis du peuple libyen au niveau de la Ligue arabe, plus récemment avec l’introduction du CNT, et au niveau de l’Union africaine. « L’Algérie est engagée par les conclusions du Conseil de paix et de sécurité du 26 août qui prévoient l’admission du CNT à l’Union africaine, après son admission déjà acquise à la Ligue arabe, après constitution d’un gouvernement représentatif de la majorité des tendances libyennes », a-t-il indiqué, soulignant que ce « point de vue est évidemment celui de l’Algérie ». Evoquant les principaux résultats de la conférence de Paris, le ministre des Affaires étrangères, a relevé une proposition qui « avance relativement bien et qui pourrait permettre, sous réserve de confirmation en septembre à l’occasion de l’Assemblée générale de Nations unies, de faire occuper le siège de la Libye à l’ONU par le CNT ». Il s’est également félicité des points retenus à l’issue du sommet de Paris, dont la restitution des fonds gelés, qui permettront à la Libye d’engranger, à court terme, pas moins de 15 milliards de dollars, ainsi que le consensus dégagé autour de la nécessité de travailler à la réconciliation entre tous les Libyens, d’éviter tout acte de vengeance et d’œuvrer à la reconstruction de la Libye, à la fois en termes d’institutions, mais également en termes de capacité de réponse aux attentes économiques et sociales.

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Intense activité diplomatique de M. Medelci en marge de la conférence

Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a eu une intense activité diplomatique en marge de sa participation à la conférence internationale sur la Libye, organisée jeudi dernier à Paris en présence d’une soixantaine de délégations étrangères. Le chef de la diplomatie algérienne a ainsi rencontré le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, et son représentant personnel pour la Libye, Abdelilah al-Khatib. L’occasion a été mise à profit pour réitérer l’attachement de l’Algérie au respect des résolutions onusiennes sur la Libye et le règlement de cette question par la voie du droit international. A ce sujet, M. Medelci avait réaffirmé jeudi que « l’Algérie a été respectueuse du droit international dès son origine et des résolutions du Conseil de sécurité, et elle continuera à le faire de manière ferme et résolue ». La rencontre de Paris a, en outre, permis au ministre algérien de s’entretenir avec les présidents du Mali, de la Mauritanie et du Tchad.

Ces entrevues ont été l’occasion de réaffirmer la position de l’Union africaine vis-à-vis du conflit en Libye, pays dont le CNT est en passe d’être admis à l’Organisation panafricaine, après son admission récemment acquise à la Ligue arabe. M. Medelci a, également, rencontré un panel de personnalités dont l’Emir du Qatar, Hamad Ben Khalifa Al-Thani, ainsi que les Premiers ministres tunisien, Beji Caid Essebsi, et marocain, Abbas El Fassi. Outre son homologue français, Alain Juppé, avec qui il a échangé des propos sur les positions de Paris et d’Alger sur le conflit en Libye, M. Medelci s’est entretenu avec les ministres des Affaires étrangères du Mali, de la Mauritanie et du Niger. Les discussions ont porté sur la conférence sur le terrorisme, la criminalité transfrontalière organisée et le développement économique prévue prochainement à Alger. M. Medelci a rencontré aussi la secrétaire d’Etat US, Hillary Clinton, qu’il a remerciée pour son message de soutien à l’Algérie suite à l’attentat terroriste ayant visé le 26 août dernier l’Académie militaire interarmes de Cherchell, faisant 18 morts, dont deux civils. Le ministre des Affaires étrangères s’est enfin entretenu avec le secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée, Youssef Amrani, attendu à Alger pour une visite officielle, après l’Assemblée générale des Nations unies qui s’ouvre en septembre.