L’Algérie et les nouvelles autorités libyennes vont former prochainement des commissions de travail qui se pencheront sur plusieurs dossiers, donnant désormais aux relations bilatérales un caractère officiel et continu, a déclaré mardi à l’APS le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. «Il n’y a pas de doute que la décision du gouvernement algérien de travailler étroitement avec les nouvelles autorités libyennes afin d’asseoir une coopération bilatérale féconde, va permettre aux deux pays de travailler ensemble d’une manière plus franche car, jusqu’à présent, nous n’avions que des contacts à caractère officieux et discontinus», a expliqué le chef de la diplomatie algérienne qui se trouve à New York dans le cadre de la 66e Assemblée générale de l’ONU. «Nous allons, maintenant, donner à nos relations un caractère officiel et continu», a précisé le ministre, relevant toutefois qu’il existe des défis «extrêmement importants» au vu de la situation en Libye. Tout d’abord, explique-t-il, «les Libyens sont placés devant des défis extrêmement importants dont celui de ramener la paix sur l’ensemble du territoire libyen et de constituer un gouvernement d’union nationale, représentatif et inclusif où tous les Libyens se reconnaîtront». En marge des travaux de l’Assemblée générale de l’ONU, le chef de la diplomatie algérienne a rencontré à deux reprises le président du Conseil exécutif du CNT libyen, Mahmoud Jibril, et ce, lors de la conférence des amis de la Libye, tenue le 20 septembre à New York, et une deuxième fois après que l’Algérie eut pris la décision de travailler «étroitement» avec les nouvelles autorités libyennes. Lors de ces deux rencontres, M. Jibril a exprimé sa «satisfaction» ainsi que celle des nouvelles autorités libyennes à Tripoli où l’ambassadeur algérien est «en contact» avec les autorités libyennes, a précisé M. Medelci. Questionné sur les dispositions qui ont été prises par les autorités algériennes suite aux déclarations d’Aïcha Kaddafi à une chaîne de télévision arabe, que l’Algérie a considérées «inacceptables», le ministre a tenu à souligner qu’en accueillant des membres de la famille de Maâmmar Kaddafi pour des raisons «strictement humanitaires», l’Algérie était loin de penser que parmi eux «il se trouverait quelqu’un pour faire de la politique» à partir de son territoire. «C’était très mal venu et c’était surprenant pour nous», a-t-il affirmé. Selon M. Medelci, «il est clair que ce message a été porté à l’attention d’Aïcha et les autres membres de sa famille pour qu’ils respectent dé-sormais leur statut d’invités en Algérie et qu’ils s’écartent complètement de toute action politique. Et le message est bien passé aux intéressés». A la question de savoir quelle décision prendrait l’Algérie si l’un des membres de la famille Kaddafi continuait à ne pas respecter ces obligations, le ministre a répondu : «A chaque fois que nous sommes placés devant des situations qui nous obligent à mettre en œuvre des dispositions du Conseil de sécurité, nous le ferons sans hésiter».
Amine T.