Medelci remet les pendules à l’heure
L’Algérie n’est pas un pays coincé, mais un pays stable qui essaie de maintenir sa stabilité au bénéfice de la stabilité de toute la sous-région».
Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, apporte des éclaircissement concernant son «audition» par l’Assemblée nationale française au sujet des réformes politiques en Algérie. D’emblée, il précise que cette rencontre est intervenue sur sa demande. «C’est moi qui ai demandé à être reçu à l’Assemblée française», a précisé le ministre dans une interview accordée jeudi à notre confrère Le Quotidien d’Oran. Il explique les motivations de cette démarche par son souhait d’expliquer aux responsables français le contenu des réformes. «Je voulais que les responsables français apprennent directement de la bouche d’un responsable algérien le contenu des réformes», a-t-il dit, tout en se montrant «très satisfait de cette rencontre» avec les élus français. M.Medelci rejette les analyses qui donnent l’Algérie comme étant un pays coincé dans ses frontières vu la situation en Libye, au Sahel et les frontières terrestres fermées avec le Maroc. «Nous ne sommes pas un pays coincé. Nous sommes un pays stable qui essaie de maintenir sa stabilité au bénéfice de la stabilité de toute la sous-région». Pour M.Medelci, le plus grand pays d’Afrique ne peut se retrouver dans une telle situation. «Un pays coincé, ça peut suggérer un pays pris en otage. L’Algérie est le plus grand pays d’Afrique, il est par conséquent difficile de coincer un pays qui a la dimension du territoire algérien.» Mieux encore, il préfère voir ces événements avec un oeil positif. Il estime que le changement des régimes en Tunisie et en Libye permettra à l’Algérie de travailler d’une manière plus cohérente. «Pourquoi ne pas voir des aspects positifs dans ce qui se passe dans la région? La mise en place d’un nouveau système politique en Tunisie et en Libye, est-ce que cela ne peut pas nous permettre de travailler d’une manière plus cohérente et plus sereine pour enfin, l’édification d’un Maghreb uni? Moi, j’aurais tendance à voir les choses sous cet angle», a-t-il fait entendre pour positiver. Abordant les relations avec le Maroc, le ministre des Affaires étrangères affirme que les deux pays ont convenu de consolider leurs relations bilatérales. «Avec le Maroc, nous avons convenu de consolider nos relations, de laisser le problème du Sahara occidental à l’ONU pour un règlement dans le cadre de la légalité internationale. Laissons la place à une relation bilatérale sereine», a-t-il préconisé.
Toutefois, le ministre ne cache pas que les relations bilatérales ont connu une régression «depuis l’attentat terroriste de 1995 au Maroc». Alger et Rabat ont fait «des pas en avant et d’autres en arrière», reconnaît le ministre. «Je crois que le futur est basé sur la volonté des peuples. Les peuples c’est le substrat qui nous encourage à aller de l’avant», a-t-il précisé.
M.Medelci refuse que les deux peuples soient mis entre parenthèses. «Nous ne mettons pas entre parenthèses deux peuples aussi importants, aussi francs, aussi frères, on doit les mettre ensemble dans le cadre de l’UMA, de faire en sorte que chacun d’entre nous soit gagnant en répondant aux aspirations des peuples et non pas les mettre l’un contre l’autre», a-t-il conclu.