Médecins résidents : La question du service civil reste en suspens

Médecins résidents : La question du service civil reste en suspens

Les médecins résidents viennent d’obtenir gain de cause pour une de leurs principales revendications, à savoir le statut particulier.

Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, a souligné qu’ « il s’agit-là de la satisfaction d’une des principales revendications de ce corps médical et cela répond aux engagements déjà pris par son département ministériel envers les médecins résidents.»

L’élaboration de ce statut consacre, selon lui, l’aboutissement « d’un travail de longue haleine entre les ministères de la Santé, de l’Enseignement supérieur et des Finances ». Le nouveau statut des médecins résidents consacre également « une nouvelle phase de gouvernance ».

Pour leur part, les médecins résidents via leur porte-parole le Dr Sahnoune Mohamed, considèrent que cette adoption ne peut être que louable à condition que ce soit le même qu’ils ont signé. «On ne peut pas se prononcer maintenant car on n’a pas encore eu vent de ce qui a été promulgué. Si aucun des points que nous avions négociés n’a été modifié, à ce moment-là on pourra dire qu’on est satisfaits. Je dirais même que cela représentera une avancée certaine dans ces négociations qui grincent», précise-t-il. Le Dr Sahnoune tient à rappeler que néanmoins, il reste à satisfaire la revendication qui leur tient à coeur et qui concerne directement les patients, à savoir le service civil. «La révision du service civil c’est pour le bien du malade que nous l’exigeons. Il ne faut pas que son nom, qui est bien beau, nous leurre. Le service civil ne fait que du mal aux patients, il cultive la politique des chiffres » a-t-il dit, signalant dans ce contexte: « On veut donc son remplacement par un vrai système de santé»,

Le ministre avait indiqué, quelque temps après le début de la grève, que son département n’était concerné que par deux revendications parmi celles soulevées par les médecins résidents, à savoir la prime de contagion et l’augmentation de la prime de garde, deux points qu’il s’était engagé à satisfaire.

Et pourtant, il reste la suspension du service civil, qui est au cœur du mouvement de grève observé depuis le 28 mars 2011, par les médecins résidents à l’échelle nationale.

M. Ould Abbes a déclaré que les revendications des médecins résidents sont « légitimes », notamment en ce qui concerne les indemnités, les conditions de travail ou le volet pédagogique, tout en rappelant que l’abrogation du service civil obligatoire, quasiment la principale revendication de ces médecins spécialistes, n’était pas du ressort du ministère de tutelle.

Il a ajouté que le service civil n’était pas « une punition » mais qu’il relevait du «devoir de solidarité », et « ça ne veut pas dire que le service civil va durer éternellement, même si cela demande du temps » pour l’abandonner, a-t-il dit. Les médecins demandent son abrogation, car selon eux, il a démontré son inefficacité. Dans ce sens, le collectif autonome des médecins résidents algériens propose un plan de carrière avec des motivations et des avantages pour encourager le praticien à s’installer au Sud.

Wassila Benhamed