Médecins résidents et candidats au mastère: Double protesta devant le ministère de l’Enseignement supérieur

Médecins résidents et candidats au mastère: Double protesta devant le ministère de l’Enseignement supérieur

Écrit par Samira Dekkiche

Le siège du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a été le théâtre, hier matin, d’une double protestation menée, d’un côté, par les médecins résidents et, de l’autre, par des candidats au mastère. Concernant les médecins résidents, le ministère a décidé de recevoir trois délégués du Camra pour discuter de l’objet de leur mouvement de rue : l’organisation d’une session de rattrapage pour plus de 800 recalés, lors de la dernière session, en juillet.



«Nous avons le droit de passer une session de rattrapage», dira l’un des médecins résidents rencontrés sur les lieux, non sans avertir que le système de santé va connaître un manque flagrant de spécialistes pour cette année. En tête de ces spécialités, la gynécologie et la pédiatrie ainsi que la réanimation. Selon ses dires, il y a un déficit de «120 gynécologues, 120 pédiatres et plus d’une centaine de réanimateurs».

«Ce sont des spécialités sensibles et demandées dans les services», insiste-t-il. Sur place, une dizaines de médecins résidents se sont déplacés pour réclamer leurs droits.

Rappelant que le Camra a appelé tous les résidents à manifester pour soutenir leurs confrères recalés. Il y a lieu de souligner que le mouvement n’arrive plus à remobiliser ces jeunes médecins, qui ont choisi de continuer leur année universitaire et de rattraper les cours perdus après une grève de plus de huit mois, sans avoir obtenu gain de cause.

Plateforme pour  le mastère : nouveau casse-tête du ministère

D’autre part, et portant leurs propres revendications, des centaines de candidats en mastère, toutes spécialités confondues, se sont réunis devant le MESRS pour réclamer la régularisation de leur situation.

Certains d’entre eux n’arrivent pas à accéder à la plateforme pour savoir s’ils sont retenus ou pas, d’autres veulent faire des recours parce qu’ils n’ont pas été retenus ou que le résultat ne correspond pas à leur spécialité, alors que certains n’arrivent pas à imprimer la feuille d’inscription à déposer à l’université. Ces étudiants se sont retrouvés perdus entre leur établissement et le ministère. «A la fac, on nous demande de nous adresser au ministère, et au ministère on nous demande de nous adresser à la fac», s’est indignée une étudiante à l’USTHB, qui n’arrive pas à accéder à la plateforme numérique d’inscription. «Certains ont commencé les cours et nous, on n’est même pas inscrits», ajoute-t-elle. Pour essayer de désamorcer cette crise, un représentant du ministère a reçu ces étudiants, dans un amphithéâtre de la faculté de sciences politiques.

Il leur a expliqué que cette plateforme est une nouvelle expérience pour l’Université algérienne. Son but est d’instaurer la décentralisation de cette opération, ce qui va garantir, selon lui, l’indépendance des établissements dans l’étude des dossiers. Le représentant a avoué qu’il y a eu un dysfonctionnement à cause de la charge sur le site. Il a avancé que

173 000 candidatures ont été reçues dans 1 200 spécialités et plus de 70% des licenciés sont retenus en mastère. Le responsable a insisté sur le fait que la solution à cette situation ne se trouve pas au ministère mais au niveau des établissements, assurant que les dossiers seront traités à leurs niveaux par des comités pédagogiques. Concernant le dernier délai des inscriptions, prévu le 14 octobre, le responsable a affirmé que tous les recteurs seront notifiés à l’effet de ne pas fixer de date butoir jusqu’à la régularisation de tous les dossiers et l’affichage de tous les résultats. Enfin, il a assuré que tous les recours seront étudiés par les établissements.