J. Boukraa
En dépit des campagnes de sensibilisation et des dispositifs de contrôle, les produits pyrotechniques, notamment les pétards, continuent d’être vendus au vu et au su de tout le monde et continuent de faire des victimes. Ils sont même vendus par des enfants en bas âge. C’est le même scénario qui se répète chaque année à l’approche de la fête du Mawlid Ennabawi. La demande est croissante. Même si les prix sont chers, certains pouvant facilement atteindre les 4.000 dinars, les parents et les enfants achètent ces jeux inflammables sans mesurer la gravité et les méfaits de ces explosifs. Pour sensibiliser les jeunes aux risques liés à l’utilisation des pétards, la direction de la santé de la wilaya, en coordination avec la direction des affaires religieuses et sous l’égide du ministère de la Santé, a organisé hier une journée régionale de sensibilisation et de prévention au niveau de l’Institut national supérieur de formation paramédicale (ex-ITSP).
Cette journée a regroupé près de 140 participants, entre imams, morchidate et médecins généralistes de 13 wilayas de l’Ouest et du Sud- Ouest. Le chargé de la prévention contre les accidents domestiques au ministère de la Santé, le Dr Khalil Rédha Hadj Mati, a indiqué que « ces produits dangereux posent un réel problème de santé publique et nuisent à l’intégrité physique des personnes par rapport aux incendies, brûlures, cécité, imputations traumatiques. La particularité est que ces produits sont utilisés à l’occasion de la fête du Mawlid, mais ces dernières années, on remarque qu’ils sont utilisés durant toute l’année, notamment dans les stades et lors des fêtes de mariage. La prévention reste le meilleur traitement pour éviter des accidents ». « Les imams et les morchidate ont été mis à contribution pour consacrer leurs prêches religieux à cette question », a-t-il ajouté.
Cette journée entre dans le cadre d’une campagne de sensibilisation et d’information sur la prévention des accidents dus aux pétards et aux produits pyrotechniques sous le slogan « Des dinars en fumée et des vies en danger », lancé par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière afin de mieux informer le grand public sur les dangers de ces jeux pyrotechniques. De son côté, le Dr Boukhari, chef de service de la prévention auprès de la DSP d’Oran, a indiqué que l’année passée, près de 250 personnes, âgées entre 6 et 40 ans, ont été blessées suite à l’utilisation des ses explosifs. Dans certains cas, les interventions chirurgicales étaient inévitables. L’utilisation des pétards reste une tendance très dangereuse pour l’enfant : « Les enfants peuvent brûler leurs yeux et abîmer définitivement l’audition avec des surdités partielles ou totales, aussi, ils peuvent blesser leurs visages ou autres parties de leurs corps », a-t-il révélé également.
Ainsi, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a rappelé dans un communiqué que les produits pyrotechniques sont responsables de « risques d’incendies (fusées, bougies), de pollution sonore causée par la déflagration des pétards, d’impact de leur bruits forts répétés sur le bien-être physique des voisins, particulièrement les personnes âgées, les malades, les femmes enceintes et les enfants ».