Le recours à l’e-médecine ne cesse de creuser l’écart entre le patient et le docteur. De plus en plus, les algériens se font diagnostiquer par des analyseurs de symptômes. C’est un outil sur internet qui permet une auto-consultation, en fournissant son âge, genre, poids, et quelques signes cliniques que le malade lui même a constaté. Cet analyseur établit par la suite une liste de maladies auxquelles il est sujet. Participant ainsi à alimenter la peur, surtout pour ceux qui souffrent de trouble hypocondriaque (personnes obsédés par l’idée de tomber malade).
Autre outil très prisé par les internautes, souffrant de pathologies cliniques, le recours aux forums. « Bonjour, comment vivre avec le nerf sciatique ? Est ce que quelqu’un a eu déjà cette maladie et à été guérit totalement? Connaissez-vous un bon remède naturel ? » a posté un internaute sur un forum généraliste. Un message qui a reçu une pluie de réponses de « connaisseurs » qui sont, ou qui ont un cousin qui a la même maladie.
C’est le cas d’un certain BeeKeeper : « Un remède naturel, je ne sais pas si ça marche ou pas, mais comme c’est naturel on ne perd rien à essayer: Le lait d’ail : un remède magique pour soulager la sciatique », a-t-il conseillé.
Mais pourquoi les malades ne consultent pas directement le médecin ?
Les raisons divergent selon les cas. Pour Yasmine, c’est une question de confiance, « je ne crois plus ce que me disent les médecins » s’est elle exprimé. Avant d’ajouter que « les médecins attendent à ce que ça soit moi qui m’auto-diagnostique, je leur dis que j’ai une bronchite ils me donnent un sirop. D’ailleurs c’est ce qui m’est arrivée, j’avais finalement une pneumonie».
Pour certains d’autres, c’est une question de moyens, se faire consulter sur internet et acheter directement le médicament leur revient moins cher que d’aller chez le médecin, et dans certains cas faires des échographies et analyses.
Selon la revue française « Réseaux », dans son édition du 4/2002, (no 114), « les besoins en information et en communication des patients sont potentiellement nombreux. Mieux informé, le patient se prend en charge plus efficacement et renforce sa position dans le système de santé », est-il expliqué.
C’est en tout cas tout le contraire de Amel A, une sexagénaire qui souffre d’hypothyroïdie, et qui a partagé avec la Rédaction Numérique de « Liberté » son expérience avec un endocrinologue situé à Kouba. « Un jour, j’ai demandé à mon médecin traitant de m’expliquer comme dois-je vivre avec la maladie que j’ai. Il m’a alors prié de patienter, et de payer une deuxième consultation pour répondre à mes interrogations », a-t-elle affirmé.
Vraisemblablement, selon le cas de Amel A. les patients recherchent à être informés et êtres écoutés par leurs médecins. Une communication qui devrait être automatique et naturelle entre docteur et patient.