Le ministre de la Santé n’ayant pas respecté ses engagements, les praticiens spécialistes de la santé publique ont décidé, après quatre mois d’attente, de renouer avec la grève à compter du 4 mars prochain.
Après avoir suspendu son mouvement de grève à la fin du mois d’octobre dernier, le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) compte renouer avec la grève au mois de mars prochain. Joint hier par téléphone, le Dr Mohamed Yousfi, porte- parole du Snpssp a indiqué que «cette décision de recourir à la grève a été prise à l’issue de la réunion du conseil national tenue jeudi et vendredi derniers». Une réunion qui, selon notre interlocuteur, «a fait une évaluation négative à travers les bureaux nationaux représentant le syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique». Et de souligner qu’«aucun engagement n’a été respecté par la tutelle. Nos tentatives de prendre contact avec le ministre de la santé ont été vaines». Le Snpssp a en effet organisé dans la journée d’hier une conférence de presse au niveau de son siège à Alger. Cette conférence fait le point du non-respect des promesses faites par le ministre de la Santé Djamel Ould Abbès. Il a été annoncé qu’un préavis de grève sera déposé aujourd’hui au niveau des institutions concernées. Le Snpssp a décidé d’une grève de trois jours, les 4, 5 et 6 mars prochain. En cas de réponse défavorable, la protestation sera reconduite durant trois autres jours, les 11, 12 et 13 mars. «Le mouvement devrait ensuite s’accentuer avec une grève illimitée à partir du 19 mars» avertit le représentant du syndicat. Il y a lieu de rappeler, dans ce contexte, que les praticiens spécialistes de la santé publique ont gelé leur mouvement de protestation à la fin du mois d’octobre dernier, suite à leur réunion avec le ministre de la Santé. Lequel s’est engagé verbalement à prendre en charge certaines de leurs revendications. Le ministre a également promis de discuter avec le Premier ministre du statut particulier. La révision du régime indemnitaire et les mesures incitatives pour le service civil sont également les points qui devaient être discutés par la tutelle, suite à la suspension de la grève à la fin du moins d’octobre. Néanmoins regrette le Snpssp, rien n’a été discuté et la plate-forme de revendications est encore dans l’attente. C’est pourquoi le recours à la grève est inévitable pour faire valoir leurs doléances, estime ce syndicat. Et de dénoncer la position des partis politiques qui ne semblent pas partager la rude réalité des Algériens «comme s’ils vivaient dans un autre monde». «En novembre 2009, nous avons rejeté le statut bien avant sa sortie, car injuste et discriminatoire. Le ministre de la Santé s’est engagé à interpeller le Premier ministre pour sa révision, mais aucune de ses promesses n’a pu voir le jour». En termes de revendications, les praticiens de la santé s’attendent toujours à l’amendement du statut particulier qui est au niveau de la Fonction publique depuis mai 2011. La suppression de la discrimination en matière d’imposition entre praticiens spécialistes et hospitalo-universitaires, la révision du régime indemnitaire ainsi que la promulgation de l’arrêté interministériel portant sur l’organisation du concours de passage du grade de praticien spécialiste assistant au praticien principal figurent encore dans la plate-forme des doléances des praticiens spécialistes de la santé publique. Cette corporation demande également la mise en place de mesures incitatives pour le service civil, le respect de la réglementation en matière de carte sanitaire et des comités médicopédagogiques, l’attribution d’un quota de logements de fonction et l’accès à différentes formules de logements.
Par Yasmine Ayadi