L’Algérie a besoin d’expérience en matière de création d’une banque de transplantation d’organes.
L’Agence nationale de la greffe et de la transplantation d’organes verrait le jour cette année, a annoncé, hier, à Alger, le ministre de la Santé.
Ce dernier, qui présidait l’ouverture du 4e colloque franco-maghrébin sur la transplantation d’organes, de tissus et de cellules qui se tient depuis le 8 et ce jusqu’au 10 janvier à Alger, a affirmé que l’Algérie est en mesure de développer la transplantation d’organes grâce à ses compétences scientifiques et à la coopération du corps médical spécialisé dans ce domaine.
M. Barkat a, en outre, souligné, devant l’ensemble des experts étrangers présents à cette rencontre scientifique, que l’Algérie avait besoin d’expérience en matière de création d’une banque de transplantation d’organes, de tissus et de cellules. Il est important de savoir, a-t-il ajouté, que la création de l’Agence nationale de biomédecine est l’unique moyen pour enfin pouvoir soulager les malades algériens de leurs souffrances.
Cette agence aura pour mission, de suivre, d’évaluer et de contrôler les activités thérapeutiques et de promouvoir le don d’organes.
Dans le même contexte, la directrice de l’Agence française de biomédecine, Mme Prada Bordinaf a souligné, de son côté, la nécessité d’une coopération bilatérale et l’échange d’expériences entre les pays en vue de mettre en place le cadre juridique de la transplantation d’organes et d’assurer son développement tant dans les pays maghrébins qu’européens. Elle a, par la même occasion, rappelé les trois colloques tenus à Marseille, Rabat et Tunis avant de mettre en évidence l’importance de lutter contre le trafic d’organes.
Elle a estimé dans ce sens que la transplantation d’organes qui doit impliquer tous les professionnels de la santé exigeait des ressources financières et un encadrement humain importants rappelant que chaque don et transplantation réussis permettent de sauver une vie humaine.
De son côté, le professeur Abdelkrim Zerhouni, chef de service de réanimation à l’établissement hospitalier spécialisé en cardiologie, Maouche, a souligné que cette rencontre se penchera sur l’évaluation de la situation actuelle et le cadre juridique de ce genre d’opérations.Le colloque portera également, selon le professeur, sur la sensibilisation des citoyens et du corps médical au don et à la transplantation d’organes et ses perspectives.
Il est important de mentionner que ce colloque franco-maghrébin a vu la participation de quelque 250 experts et spécialistes dont 80 étrangers venus d’Europe, d’Afrique et du Maghreb.
Le greffé peut vivre une trentaine d’années n L’expérience montre qu’une personne peut vivre 30 ans après une opération de transplantation d’un organe. Cette information a été également confirmée par un expert de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en marge du 4e colloque franco-maghrébin sur la transplantation d’organes, de tissus et de cellules.
Luc Noël a prôné, à cette occasion, la solidarité et la tolérance concernant le prélèvement des organes, notamment sur des personnes décédées afin de permettre aux malades d’en bénéficier à travers la transplantation. Pour le même responsable, la greffe du rein dépend d’un donneur vivant contrairement aux greffes du foie ou du poumon qui, elles, exigent un prélèvement sur des personnes décédées. L’OMS, a ajouté l’expert, encourage le prélèvement d’organes sur des personnes décédées pour sauver des vies humaines. Par ailleurs, M. Noël a appelé à la sensibilisation de la société algérienne à cette opération d’autant plus que l’Algérie est dotée d’une bonne couverture médicale et d’une sécurité sociale efficace.
R. N. / APS