Les habitants de la commune d’El Hamdania, au nord de Médéa, n’ arrivent toujours pas à se relever d’ une situation imposée durant la longue nuit terroriste où douars et hameaux ont été vidés à 60% de leurs populations. Ils ont fait toutes les démarches nécessaires auprès des autorités concernées afin de pouvoir décrocher quelques projets urgents pour reprendre les chemins du retour. En vain. «Nous avons fui terres et haouchs pour sauver nos familles de la mort.
Aujourd’hui, tous les villageois veulent revenir mais les conditions ne sont pas réunies. Il n’y a pas d’électricité, les voies d’accès n’existent pas, en plus du soutien agricole, de l’habitat et de l’AEP. Ce qui n’ pas suscité l’engouement des fractions de Guenouna, Beni-Messaoud, Djedjess, Chaibi et Baya éparpillées entre Médéa et Blida», confirme un habitant. Une zone d’ habitations a été créée il y a deux ans pour regrouper les familles déplacées, mais la nature juridique des terrains relevant des secteurs de l’ agriculture ( EAC et EAI), et de la Conservation des forêts a bloqué l’ implantation de projets de proximité, apprend-on.
Ainsi, un paradis insulaire de 2 184 hectares de surface agricole (SAU) est laissé en jachère dans une localité jadis bassin arboricole et maraicher grâce à ses terres hautement fertiles, l’abondance des eaux, le climat exceptionnel et un potentiel faunistique et floristique luxuriant.
Cela, en dépit de 531 opérations Ppdri portées à l’actif de la wilaya de Médéa dans le cadre du programme quinquennal 2O1O-2O14. Le peu d’infrastructures qui existait est à l’état de ruines. «Rien n’a été épargné par les terroristes, à commencer par l’ école, les salles de soins, les lignes électriques, les conduites d’ eau potable, les équipements agricoles», témoignent les riverains qui rappellent que la zone d’ El Hamadania était le fief des moudjahidine de la Wilaya IV historique durant la guerre de Libération nationale.
La singularité de cet hinterland montagneux tient aussi dans le savoir-faire des paysans locaux, dont l’atout ne demande qu’ à être exploité pour relever davantage les niveaux de production agricole de la région. L’on ne désespère pas de voir ces centaines de bras inactifs reprendre vitalité via les Ppdri (finances et logistique) qui ont déjà suscité le retour de milliers de villageois.
Il s’agit de faire le point sur la situation des déplacés d’ El Hamdania, et leur prêter oreille attentive d’ autant plus qu’ il s’ agit d’ un secteur qui participe grandement à renforcer l’ autosuffisance alimentaire locale, mais également d’ absorber une bonne partie de la demande d’ emplois exprimée. La nature juridique des terrains ne saurait hypothéquer la concrétisation d’une politique pour laquelle l’ Etat est pleinement engagé.
Missoumi Abderrahmane