Médéa : le chômage sur une courbe exponentielle

Médéa : le chômage sur une courbe exponentielle
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Le taux de chômage connaîtra une progression à l’horizon 2014,  de l’ordre de  13,80% contre 12% actuellement. C’est du moins ce que laissent présager les chiffres du terrain, alors que le taux de moins de 8% annoncé par la Dpat a été accueilli avec beaucoup de scepticisme, jugé déconnecté de la réalité.

A regarder de plus près, les données qui dominent les statistiques officielles ne prennent en compte que les postulants inscrits auprès des agences de l’emploi, à excluant des milliers d’autres demandeurs potentiels trouvant exutoire dans des activités occasionnelles, ainsi d’ailleurs que les jeunes qui émargent au le filet social ou l’activité d’intérêt public comptabilisés comme emplois permanents. Est-ce prudent d’affirmer que le chômage qui était de 23,48% en 1999 (une date fétiche), a amorcé un déclin régulier, passant de 12,80% en 2010 à 8% en 2013? Pourquoi? Tout simplement parce que l’activité économique qui reste le premier pourvoyeur d’emplois, et non les emplois aidés, voudrait que le taux de chômage avoisinerait plutôt les 13,80% d’ici 2014. Il est logique de conclure qu’une région qui enregistre des excédents de bras inactifs projetés sur grand écran couplés à un investissement productif en dents de scie apporte un démenti de taille aux statistiques dépliées, et dont la signification est totalement noyée dans les généralités. Plusieurs reportages réalisés par Mon Journal reviennent avec un constat: la précarité a plongé dans le chômage de nouveaux contingents expurgés des circuits scolaires, des universitaires et diplômés des Cfpa ou des couches moyennes basculées au bas de l’échelle. Même les verrous classiques de «démunis» et de «nécessiteux» ont gagné les travailleurs dont le salaire est indécent,touchant entre 15000et 25000 DA/mois.  Un Snmg à 18000 DA n’assure même pas 10 jours de subsistance. Avec une hausse de 37,5O%, le salaire a vite été rattrapé par les prix des produits de large consommation qui ont augmenté de 103,88%. Et toute la sagacité d’un prix Nobel en économie n’arrivera pas à faire entrer toutes les dépenses de gaz, d’électricité, d’eau, de loyer, de nourriture dans une obole de 25 000 DA.
Ceci étant, et pour revenir à la problématqiue du chômage, à Médéa, l’Etat a certes mis en œuvre un vaste programme de dépenses publiques pour assurer une croissance économique synonyme de création de richesses et d’emplois tout en ayant à l’esprit   que le financement des dépenses budgétaires est largement tributaire des recettes pétrolières qui ont atteint en moyenne 72,7% des recettes budgétaires totales sur la période 2006-2010.
Et là, une interrogation se pose et s’impose: l’économie de Médéa a-t-elle tiré profit de ces investissements d’autant que le programme de relance économique devait entraîner un accroissement de 1% en moyenne par an, selon un économiste? Le constat  est que ces investissements ont financé
des réalisations n’ayant dégagé que peu ou pas de valeur ajoutée. Il faut méditer sur la situation des Zones industrielles totalisant 2 575 479 m² ou sur les Zones d’activités (1 569 695 m²) pour s’n convaincre.
Et il serait illusoire, croyons-nous, de tabler sur la formule du microcrédit qui a ses «rimes», ses «césures» et ses «vers».Les diplômés universitaires et de la formation professionnelle sont plutôt réticents à l’égard des dispositifs Ansej et Cnac,et redoutent les risques liés à l’échec d’une microentreprise, c’est-à-dire les mâchoires de la banque. Pour d’autres diplômés,le salariat reste là.
Abderrahmane Missoumi