Durant l’année 2012, ce sont près de 60 000 nouvelles demandes d’emploi qui ont été enregistrées par les organismes concernés.
Des demandeurs dont l’âge est compris entre 19 et 39 ans. Encore, il ne s’agit que des postulants inscrits auprès de l’ Anem, donc des chiffres à revoir à la hausse. Les mêmes données révèlent une population active de 178 1O2 personnes sur 2O4 246 en âge de travailler.
L’offre d’emploi provient uniquement des dispositifs pré-emploi, filet social, et à un degré moindre du microcrédit où les jeunes promoteurs voient, pour beaucoup, leurs entreprises menacées d’ effondrement et donc de replonger dans le chômage.
Par contre, le secteur économique n’arrive toujours pas à décoller, et nous observons que l’offre continue à être assurée, en faible volume, par l’ agriculture, l’ administration et le BTP.

Le cheminement de la microentreprise constitue un indicateur important en matière de débouché. Or la profusion de chiffres et statistiques officielles occulte l’essentiel : le taux d’échec. «En réalité, beaucoup d’entre-elles n’ont pu se placer sur le marché local. Cela explique leur taux de disparition peu de temps après leur création. Les bénéficiaires des dispositifs Ansej, Cnac font face aux créances tout en étant incapables d’assurer la rentabilité à leurs micro-entreprises» commente un consultant en ressources humaines.
De leur côté, les jeunes se disent «coincés, piégés, dans l’impossibilité de rembourser leurs dettes». Concernant le pré-emploi et le filet social, c’est le couperet des contrats renouvelables. Donc, un faux débouché. La logique économique voudrait que la création d’emploi soit déterminée par la croissance. C’est celle-là qui fait défaut. Et les chiffres officiels avancés posent donc problème, car contredit leur caractère précaire et l’état des lieux de la relance économique qui navigue à vue. Tout le monde est ramené à la réalité par les données du terrain qui ne sont pas «cagoulées». Ainsi, les 64 communes que compte la wilaya de Médéa, dévoilent, brutalement, chaque année, leurs contingents de nouveaux chômeurs qui arrivent sur le marché. Avec cette remarque de taille, que la plupart des demandeurs d’emploi ne s’inscrivent pas au niveau de l’ Anem. Par conséquent, une lecture orientée de la population occupée exhibant un taux de 12,80% de chômeurs. Concernant l’offre administrative en direction des jeunes diplômés, c’est une aberration, puisque ce que le jeune universitaire doit normalement acquérir par le biais d’ un emploi, l’ expérience professionnelle, devient une condition absolue pour le décrocher.
Un «arrêt sur images» pour saisir l’actualité la plus chaude, la fronde des chômeurs, une équation devenue sociétale, se donne de plus en plus d’ écho. C’ est le cœur battant d’ une jeunesse qui sait, aujourd’hui, son sujet sans affiliation politique ni syndicale. Un appel pressant, pour une vraie relance économique pour de vrais postes de travail d’ autant plus que 257 ha de foncier industriel représentés par trois Zones industrielles, et 1 312 725 m² partagés par 22 Zones d’activité ne tournent pas à plein régime. Des entreprises publiques fermées depuis des lustres, en état de dégradation avancé. Les responsables locaux devront nécessairement mettre les bouchées doubles. Le compte à rebours a bel et bien commencé.
Abderrahmane Missoumi