Médaillés paralympiques : accueil timide à l’aéroport d’Alger

Médaillés paralympiques : accueil timide à l’aéroport d’Alger

À deux jours de la fin de la 16e édition des Jeux paralympiques d’été qui se déroule à Tokyo au Japon, les champions algériens qui rentrent au bercail ont reçu un accueil timide.

Ils sont arrivés ce matin à l’aéroport d’Alger-Houari Boumédiène. Une fois sur  le territoire national, un simple bus est mis à la disposition des athlètes qui ont élevé haut dans le ciel le drapeau algérien en emportant plusieurs médailles olympiques, pour les ramener chez eux.

Dans ce même contexte, le directeur de l’organisation sportive auprès de la Fédération algérienne handisport (FAH) Mansour Ait Saïd s’est exprimé sur ce sujet mettant en exergue la discrimination des athlètes paralympiques ainsi que l’absence de prise en charge de ces derniers par l’état.

Le responsable estime que les athlètes méritent le même soutien moral et financier et les mêmes encouragements  que les autres athlètes ajoutant « espérer que le Président de la République interviendra et changera la loi concernant les récompenses des athlètes ». D’après lui, ces athlètes méritent toute l’appréciation et le respect qui leur aient dû.

Ait Saïd a également déclaré que demain, deux médaillés d’or qui sont  Cherine Abdellaoui et Djamil Athmani rentreront au pays, et qu’il espère qu’ils seront accueillis par les autorités compétentes comme ils le méritent.

Ait Saïd déplore le manque de prise en charge

Le directeur a également demandé aux journalistes présents lors de leur arrivée de relayer l’information selon laquelle les besoins de ces athlètes méritent d’être pris en charge par l’État et aspire, par la même occasion à l’égalité des chances  entre les athlètes olympiques et paralympiques.

Ce dernier a également demandé au président de la république Abdelmadjid Tebboune d’agir en accordant aux champions paralympiques  les mêmes avantages et primes que les autres sportifs.

« Le sport, c’est comme les études, il est impossible de réussir sans préparation au préalable. Mettre à leur disposition toutes les structures qui leur permettront d’exploiter leur potentiel au maximum » a-t-il ajouté. Il a également a tenu à mettre en avant l’exploit des athlètes malgré un processus de préparation très limité et des subventions quasi inexistantes.

Prenons  l’exemple d’Ismahane Boudjaâdar. Cette athlète originaire de Constantine a ouvert la voie en décrochant la médaille d’or aux Jeux paralympiques  septembre 2016  à Rio de Janeiro (Brésil) dans la catégorie des personnes aux « réalisations » spécifiques. Elle s’est vu refusé l’accès au stade pour s’entraîner.

La jeune femme a tenu à filmer les conditions dans lesquelles elle s’entraînait. Dans la vidéo on la voit, assistée par quelques membres de son équipe s’exercer dans un terrain vague, dépourvu de toutes structures sportives qui lui permettraient d’évoluer. Plusieurs internautes, choqués par la vidéo de la sportive, ont également tenu à dénoncer les conditions précaires dans lesquelles les athlètes paralympiques doivent s’entraîner.

9 médailles amassées par les athlètes algériens

Au total, les athlètes aux Jeux Paralympiques ont offert à l’Algérie 9 médailles olympiques, à savoir l’or de Cherine Abdellaoui, de Djamil Athmani et de Safia Djelal,  deux d’argent de Nassima Saïfi et Athmani Djamil, et les quatre médailles de bronze qui sont allées à Mounia Gasmi, Hocine Battir, Walid Ferhah et Lynda Hamri.