Le conseil syndical d’Air Algérie critique la nouvelle décision prise par le premier assistant du PDG d’Air Algérie, portant suspension de toutes les formations dédiées aux pilotes. Dans un communiqué datant d’hier, les signataires avancent :
«Les pilotes ont été arrêtés en plein milieu de leurs stages de qualification machine pour se retrouver face à une situation insolite et ambiguë par rapport à leur carrière.» A cet effet, ils estiment que «la compagnie va bientôt se retrouver en manque d’équipage sur Boeing 737 NG, avec l’acquisition de 4 nouveaux avions».
S’interrogeant par la même occasion si la direction ne projette pas de «contraindre la compagnie à recourir une fois encore à l’affrètement en dilapidant les devises du pays». Le communiqué rappelle que sur le plan économique «des sommes importantes ont été déboursées pour la location de séances de simulateur A330 à l’étranger, sans pouvoir en bénéficier, en plus de la formation sur simulateur de 8 pilotes à l’étranger, qui sont en arrêt d’activité».
Les signataires regrettent ainsi la perte sèche pour la compagnie de plusieurs «dizaines de milliers d’euros». La décision, selon la même source, a pour conséquence «de placer les pilotes sans réelle visibilité quant à l’organisation de leur hiérarchie et sur l’identité de la direction qui les gère».
Les signataires considèrent que ce «blocage soudain des carrières des pilotes n’est rien d’autre qu’un acte provocateur de la part du premier assistant du PDG. Devant de telles «manipulations», les pilotes accusent ce dernier d’être à l’origine d’éventuelles perturbations, guidées par des desseins politiques.
Ils l’invitent via le communiqué «de choisir d’autres voies que le pavillon national d’Air Algérie s’il veut exprimer une quelconque opinion politique». Ils appellent par la même occasion le PDG à procéder à un assainissement au sein de ses proches collaborateurs et d’«écarter les éléments perturbateurs» dans les plus brefs délais, afin d’éviter à la compagnie «de graves dérapages».
Les signataires du communiqué concluent que malgré l’appel à la vigilance, nous ne pouvons maîtriser la situation face à ces provocations. «Contactée par nos soins, la direction de communication d’Air Algérie a confirmé l’adoption de la nouvelle décision, tout en affirmant qu’elles sont souveraines et prises pour des considérations inconnues.
Par Samira Azzegag