Me Marie-Claude Radzievsky, de l’ancien collectif du FLN, à l’occasion de la journée nationale des avocats “Les robes noires doivent défendre constamment l’indépendance de la justice”

Me Marie-Claude Radzievsky, de l’ancien collectif du FLN, à l’occasion de la journée nationale des avocats  “Les robes noires doivent défendre constamment l’indépendance de la justice”
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Instituée en 2004, la Journée nationale des avocats, coïncidant avec la date du 23 mars, a été célébrée, hier à l’hôtel El-Aurassi, par le bâtonnat d’Alger avec la participation, notamment, de l’une des rares “rescapés” du collectif des avocats du FLN constitué, en France, pendant la guerre de Libération nationale, en l’occurrence la Franco-Polonaise, Marie-Claude Radziewsky. Un demi-siècle après l’Indépendance du pays, Me Radziewsky n’a rien perdu de son amour pour l’Algérie et pour les Algériens qu’elle a défendus au prétoire des tribunaux de la France coloniale.

“Si je reviens encore une fois ici, c’est parce que j’aime l’Algérie et les Algériens”, a-t-elle, en effet, introduit dans son allocution prononcée à cette occasion à laquelle étaient également présents deux témoins de l’époque coloniale, l’historien Ali Haroun et l’ancien membre du collectif des avocats du FLN d’Alger, Ghouthi Benmelha. Un pays et un peuple auxquels elle souhaite “un avenir meilleur”, car, regrette-t-elle, “la réalité (du pays) n’est pas toujours à la hauteur des espérances”. Me Gradziewsky, grâce à qui, rappelle-t-elle, non sans fierté, le général de Gaulle avait accepté de libérer des Algériens condamnés à mort plutôt que de (lui) serrer la main, ne va pas sans rappeler les difficultés auxquelles étaient confrontés les avocats militant pour la cause algérienne, citant “le plus brillant” d’entre eux, en l’occurrence Jacques Vergès. Humblement, elle estime, néanmoins, que les avocats de l’époque n’avaient fait que “leur devoir”. Aux avocats algériens actuels, elle n’a pas manqué de distiller un message fort de sens : “Qu’ils (les avocats) défendent l’indépendance de la justice.”

Pour elle, il s’agit d’un combat permanent que devront mener les robes noires afin de construire une véritable justice. Une justice équitable et transparente. Un message qui semble être d’ores et déjà assimilé, du moins par une poignée d’avocats nationaux, à l’instar de Me Nourdine Benissaâd qui plaide pour les droits de la défense. “On ne peut pas construire une justice sans la garantie des droits de la défense”, nous a-t-il confié en marge de la cérémonie d’hier, insistant, au passage, sur le principe de “présomption d’innocence” et l’importance d’assurer “des procès équitables”. Pour en arriver là, juge-t-il, “le toilettage de l’actuel code des procédures pénales s’impose”.

Entre autres amendements, il préconise, notamment, la levée du secret d’instruction, ainsi que le respect du droit du justiciable à engager un avocat au moment même de sa mise en garde à vue. Me Abdelmadjid Sellini, bâtonnier d’Alger, lui, estime, en revanche, que le code des procédures pénales reste “acceptable”, même s’il reconnaît les lacunes qui affectent toujours l’institution judicaire. À signaler que la cérémonie de la Journée nationale des avocats a été, par ailleurs, rehaussée par la présence de plusieurs personnalités dont le bâtonnier de Paris, mais aussi de représentants diplomatiques, à leur tête l’ambassadeur du Maroc à Alger.

LG Algérie

F. A