Réagissant à chaud sur l’information concernant la condamnation de l’Algérie par le Comité contre la torture des Nations unies pour le décès sous la torture de Djilali Hanafi, un commerçant de 32 ans, père de deux enfants, arrêté le
1er novembre 1998 à Mechraa Sfa, le président de la commission de consultation nationale consultative de promotion et de protection des Droits de l’Homme, maître Farouk Ksentini, a affirmé dans une déclaration faite hier à notre journal «ignorer le cas de ce jeune commerçant algérien victime de la torture».
Tout en promettant de se renseigner sur son cas, le président de la Commission s’interroge, cependant, sur la lecture faite de ce cas par l’Association suisse, à savoir celle de porter un jugement sur l’Algérie jusqu’à demander que «les victimes de torture et d’autres violations graves commises durant la guerre civile ont le droit de connaître la vérité et d’obtenir justice».
Il s’agit à travers ces déclarations, selon maître Ksentini, d’une volonté de faire «un procès à l’Algérie» et de relancer la polémique sur «le qui tue qui».
«Nous ne sommes pas sortis de l’auberge. Et pourtant l’Algérie a fait face, seule, à la lutte contre le terrorisme. Ce genre de condamnation obéit à un calendrier précis, surtout dans le contexte actuel de crise libyenne marquée par une position diplomatique algérienne courageuse et judicieuse.
Dans le but de fragiliser la diplomatie algérienne qui vient de gagner une bataille historique à l’échelle internationale face aux présidents occidentaux qui appellent à la guerre et à l’effusion du sang libyen, on déterre des vieux dossiers injustes. Mais les algériens sont habitués à ce jeu», a-t-il tenu à dénoncer les déclarations du président de l’ONG suisse.
La «justice internationale» gagnera en crédibilité en condamnant les criminels israéliens, marocains et américains
La justice internationale gagnera en crédibilité, selon maître Ksentini, lorsqu’elle aura condamnera un jour les criminels israéliens, marocains et américains. Ce jour-là, on parlera de justice internationale et de torture».
Le président de la Commission de consultation sur les droits de l’homme se demande «pourquoi les ONG et les associations qui se réclament de la défense des droits de l’homme ne s’intéressent pas aux cas des détenus emprisonnés dans les camps de Guantanamo, aux Palestiniens et aux Sahraouis.
«Ne sont-ils pas souvent des victimes innocentes ? Que font ces associations pour libérer ces personnes et tous les enfants emprisonnés par les sionistes? Cessons de parler de l’Algérie et ayons le courage d’aborder les crimes contre l’humanité en Irak,
en Afghanistan, en Palestine et en Libye», a-t-il tenu à lancer comme message aux présidents et responsables des ONG qui n’ont jamais osé confronter les régimes américains, israéliens ou marocains sur les questions de respect de droits de l’homme.
Interrogés sur la véracité du rapport du Département américain sur l’existence de la traite en Algérie, Maître Farouk Ksentini a répondu en ces termes : «Les rapports établis par les Etats-Unis d’Amérique sur la situation des droits de l’homme ont un seul objectif, celui «d’agresser l’Algérie».
Farouk Belhabib