Les caricatures provocantes publiées la semaine dernière, sur le Prophète Mohamed (QSSSL) par le journal français Charlie Hebdo, continuent de faire réagir des hommes politiques et autres défenseurs des droits de l’homme. Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH), estime que ces caricatures sont «l’œuvre de bouffons qui doivent nous laisser de marbre et ne méritent que la réplique du silence et du mépris».
Contacté hier par nos soins, il indiquera qu’«il faut signifier à la classe politique et aux intellectuels français que ces caricatures n’ont rien à voir avec la liberté d’expression mais que c’est un acte d’agression délibéré», précisant que «si les caricatures avaient affecté le plus obscur des rabbins, leurs réactions auraient été toutes autres et les auteurs de ces agressions définitivement rayés de leur profession». Il ajoutera que «sur la scène internationale, le monde musulman est en position de faiblesse, en conséquent, les occidentaux ne se gênent pas pour l’humilier sous couvert de principes tel que la liberté d’expression».
Pour lui, la liberté d’expression signifie le respect de tous les croyants dans leur foi, elle ne s’accommode pas de l’agression. «En agissant de la sorte, ces journalistes se sont trompés car le principe de liberté d’expression est antinomique à l’agression», souligne Me Ksentini.
Concernant la possibilité de porter plainte à un niveau international, il nous indiquera qu’il est possible de recourir à cette action mais qu’il ne faut pas se faire d’illusions car vu le poids du monde musulman dans le concert des nations, les défenseurs de ces idéaux se feraient un plaisir de l’humilier en le déboutant de façon dégradante. «Nous nous sommes confortés dans un état de dépendance vis-à-vis de l’Occident et ce,
à tous les niveaux. Nous sommes devenus impuissants face à l’Occident. Nous devons nous en rendre compte, évaluer nos failles et contribuer à ne plus être un pion sur la scène mondiale. C’est au moment où l’on sera apte à se défendre que l’on se fera respecter ainsi que nos valeurs. Pour le moment, nous ne pesons pas plus lourd que les tribus indiennes d’Amazonie», déplore-t-il.
Sabrina Benaoudia
