Le joueur le plus expérimenté du Mouloudia d’Oran, Kouider Boukessassa, qui vient de boucler ses 37 ans, annonce son départ en fin de saison. Un départ avec un goût d’inachevé, déplore-t-il.
Le MCO assure le maintien, son objectif est-il atteint ?
Bien sûr, car on avait fixé le maintien comme objectif primordial avant le début de saison. Le fait de le réaliser à six matches de la fin de saison est une bonne chose pour l’équipe car le Mouloudia trouvait beaucoup de mal à le faire auparavant. Disons aussi que cela tombe bien pour moi, car il s’agit de ma dernière saison au Mouloudia.
Quand avez-vous pris cette décision ?

La décision était prise en début de saison, car j’ai voulu mettre mon expérience au service du club en encadrant les jeunes. C’était la tâche qui m’était dévolue surtout qu’il y avait en place Cherif El Ouazzani comme entraîneur et avec lequel je m’entendais très bien. Malheureusement les choses risquent de se terminer autrement puisque je me sens dénigré par mon propre entourage. Je ne sais pas pourquoi je suis mis au placard. Je me sens étranger dans mon club de toujours.
Donc, c’est le fait de ne plus figurer dans la liste des convoqués qui vous déçoit, n’est-ce pas ?
Absolument. Je m’entraîne le plus normalement du monde. J’essaye de donner l’exemple sur le terrain mais le jour de la convocation je me trouve écarté de l’équipe. Sincèrement, je n’ai pas cherché à connaître les raisons de cette mise à l’écart car je ne veux pas créer de problèmes dès lors qu’il s’agit de ma dernière saison. J’ai constaté des choses que je n’ai pas du tout appréciées. Ce n’est pas le moment de les révéler au grand jour.
Pensez-vous qu’on veut vous pousser vers la sortie ?
Ce qui me fait le plus mal, c’est le fait qu’on veuille me faire sortir, comme vous dites, par la petite porte. Je suis en train de faire preuve de sagesse. Je n’ai de contrat avec personne. J’ai signé au Mouloudia pas avec des personnes. C’est pourquoi je n’irai demander de faveur à personne.
Cela coïncide-t-il avec le départ de Cherif El Ouazzani ?
Cherif El Ouazzani était plus qu’un ami, c’était un frère. Il me respectait beaucoup. Il mérite tous les égards car il a réalisé un grand travail au Mouloudia. Sous sa coupe, je sentais que j’avais un certain poids dans l’équipe, même si je ne jouais pas souvent. Je ne cherchais pas à être titulaire, mais je voulais que les gens soient reconnaissants envers ma personne. Dans ce championnat, je pouvais largement donner un plus car beaucoup de joueurs de mon âge le font admirablement bien.
Les joueurs du Mouloudia n’ont jamais quitté l’équipe sur une bonne note. Pourquoi selon vous ?
Je ne sais pas à quoi est dû ce phénomène. Pourtant, des joueurs, que ce soit en Europe ou en Algérie, quittent leurs clubs de toujours sur un air de fête. Il n’y a qu’au MCO que les joueurs n’ont pas la reconnaissance qu’ils méritent. Sincèrement, beaucoup de choses ont changé au Mouloudia. J’aurais aimé partir d’une autre façon car quel que soit mon rendement ou l’objectif réalisé par l’équipe, j’avais seulement l’intention de jouer pour une saison. Même si on me demande de rester, je refuserai.
Est-ce que vous allez raccrocher définitivement ou seulement quitter le MCO ?
Je quitterai seulement le MCO car je me sens capable d’apporter un plus dans une autre équipe. Je ne sais pas où je vais atterrir car sincèrement je n’ai aucun contact. Je ne sais pas ce que le sort va me réserver. La dernière fois où j’ai quitté le MCO, je ne m’attendais pas du tout à signer à Béjaïa. J’étais tellement affecté par ce départ que je me souviens avoir pleuré alors que j’étais en route pour la capitale.
Avez-vous été régularisé sur le plan financier ?
Pour ne rien cacher, Mehiaoui m’a demandé de venir l’aider sur le terrain. Il y avait Cherif El Ouazzani avec lequel je m’entendais très bien. Mais j’attends toujours que le président honore ses engagements car j’ai tenu ma promesse d’encadrer les jeunes. La preuve, j’ai eu une longue discussion avec les juniors qui se préparaient pour le match de Sétif et, par là même l’équipe a réussi à se maintenir grâce à Cherif El Ouazzani. Slimani a continué le travail. Il a réussi à débloquer psychologiquement le groupe. On lui souhaite lui aussi bonne chance avec l’équipe. Pour être précis en ce qui concerne cette question de finances, Je n’ai pas touché le moindre centime depuis la préparation d’intersaison.
Il a aussi déclaré…
«Ighil est le meilleur sélectionneur national avec lequel j’ai travaillé en sélection, mais j’ai aussi beaucoup de respect pour Fergani qui m’a donné la chance de m’illustrer avec le Mouloudia d’Oran. C’est grâce à lui que j’ai donné libre cours à mon talent.»
«Madjer et Bensaoula ne m’ont pas donné la chance de briller en sélection nationale préférant jouer la carte des émigrés. C’est moi ensuite qui ai demandé à Saâdane de ne pas me convoquer pour le match Liberia-Algérie»
«Elimam est le meilleur président du MCO de tous les temps. Il était comme un père pour moi. J’ai tout connu avec lui. Il y a d’autres présidents qui m’ont impressionné. Il s’agit de Mohamed Lefkir et Boualem Tiab qui étaient très corrects avec moi.»
«J’ai signé au Mouloudia contre un chèque de 3 millions de centimes. Je ne savais pas à l’époque que le MCO était un aussi grand club en Algérie. C’est Elimam et Soumichou (Bensenouci Chems Eddine qui m’ont repéré au RCO.»
«J’avais des contacts à l’étranger mais je n’avais pas assez d’appui des managers de l’équipe pour tenter une aventure professionnelle. L’Etoile du Sahel me voulait après le match Algérie-Libye. J’ai toujours chez moi les invitations de Toulouse et Saint Etienne.»
«J’ai un seul regret durant toute ma carrière. C’était le jour où j’avais jeté le maillot du MCO lors du match contre l’Entente. J’étais jeune et inconscient. Je n’avais pas supporté la pression et j’ai craqué. Je compte toutefois présenter des excuses officielles aux supporters du MCO lors de la dernière journée à Oran car je n’aurai jamais dû jeter le maillot du MCO par terre.»
Prise de bec Slimani-Ouasti
Apparemment, rien ne va plus entre l’entraîneur du Mouloudia, Sid Ahmed Slimani, et le capitaine Ouasti Zoubir. Frustré de ne pas avoir été retenu pour le match de mardi passé contre l’Entente de Sétif, le joueur l’a fait clairement savoir à son coach lors de la traditionnelle réunion avant l’entraînement. Les deux hommes, qui ont échangé des propos peu amènes, ont failli arriver aux mains n’était l’intervention de quelques personnes présentes sur les lieux. Cet incident a obligé Slimani à annuler carrément la séance d’entraînement qui était prévue hier matin. La reprise n’aura lieu que demain au stade Zabana.
Benaoumeur réclame sa libération
Non retenu pour le match face à l’ESS, Akram Benaoumeur a fini par se révolter. Le joueur avait saisi avant-hier soir son président pour réclamer sa lettre de libération. Le joueur, qui sera en fin de contrat à l’issue de cette saison, devra changer d’air.
Daoud revient sur l’affaire des faux billets
«Je n’ai jamais accuséMehiaoui»
Alors qu’on pensait que c’est le président du Mouloudia, Mehiaoui, qui était à l’origine des faux billets, le joueur Daoud Bouabdellah, qui était au centre de cette affaire, a tenu à apporter des explications à ce sujet. «Chacun est allé avec sa propre version pour évoquer cette affaire des faux billets. Ce n’est pas moi qui suis allé à la banque verser de l’argent comme on l’a galvaudé ici et là. J’avais seulement mon employé. Ce dernier, au moment du versement de l’argent à la banque, on lui a signalé qu’il existait des faux billets. Paniqué, il leur a fait savoir que l’argent m’appartenait. Lors de l’enquête, il a été formellement vérifié que l’argent que j’avais chez moi ne contenait pas le moindre faux billet. Il est clair que pour les besoins de l’enquête, la police m’a demandé l’origine de cet argent et je leur ai fait savoir que je l’ai encaissé de la part du président. Mais je n’ai, à aucun moment, comme annoncé par certaines personnes malveillantes, déclaré que c’est Mehiaoui qui m’a refilé de faux billets. D’ailleurs, je lui ai expliqué clairement cette affaire», tient à préciser Daoud Bouabdellah.