Les résultats enregistrés par le Mouloudia ne prêtent guère à l’optimisme, pour espérer voir les poulains de Bouali terminer le championnat en tête du classement, voire sur le podium. Abdelwahab Zenir, l’une des figures emblématiques du Mouloudia, s’est montré peiné par la situation que traverse l’équipe actuellement et dira : «En dépit des moyens que Sonatrach a mis au profit du MCA, je pense que les joueurs ne sont pas à la hauteur et ce n’est pas la dernière défaite concédée à Aïn Fekroun qui va me contredire. Je pense que seuls les moyens ne suffisent pas, s’il n’y a pas cette volonté sur le terrain et cette détermination pour gagner. Le cœur et la hargne ne s’achètent pas avec de l’argent, les joueurs doivent assumer leur responsabilité et ne pas se cacher derrière des subterfuges et ce, au même titre que les dirigeants car tout le monde a vu que la victoire de Aïn Fekroun était amplement méritée.»
«On ne peut pas motiver davantage un joueur qui touche 200 millions par mois»
L’ex-Champion d’Afrique n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger les joueurs et les dirigeants. «Les joueurs qui réclament leurs droits doivent savoir qu’ils ont aussi des devoirs, car ils ont eu tous les moyens nécessaires à leur disposition et ils sont payés à coups de millions. On ne peut rien motiver de plus chez un joueur qui touche 200 millions par mois, ce très gros salaire est une motivation en elle-même. Seulement, les joueurs ont réclamé une prime après leur qualification face à l’USC, ce qui nous résume la situation. A notre époque, on jouait pour les couleurs, et même si les temps ont changé et les joueurs touchent de faramineuses sommes d’argent, ils doivent au moins honorer leur contrat.»
«Bologhine n’est pas une excuse, un bon joueur évolue sur n’importe quelle pelouse»
Afin de justifier le parcours réalisé en dents de scie par les joueurs, ils évoquent souvent la difficulté de réaliser de bons résultats à Bologhine. «Que les joueurs n’essayent pas de trouver des subterfuges et se cacher derrière cette histoire du stade, car celui qui sait jouer au football réussira sur n’importe quel terrain. Si le stade de Bologhine était la cause, pourquoi ces joueurs ont perdu à Aïn Fekroun sur un terrain neutre. Une équipe qui perd face au CABBA et le CARBAF qui luttent pour leur survie et qui échoue à domicile face au MCEE a peu de chance pour gagner le titre, d’autant plus que l’USMA s’achemine vers cet objectif.»
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Après une longue absence, Fabre reprend du service
Après une absence qui aura duré plus de deux semaines, en raison d’une blessure au niveau du dos qui l’a sérieusement handicapé, le deuxième keeper des Vert et Rouge, Michael Fabre, s’est enfin remis, hier matin, au boulot. L’ex-portier de Lens s’est fondu directement dans le groupe. Ce qui constitue une bonne nouvelle pour Bouali qui pourra à l’avenir compter sur lui, en cas de forfait de Houari Djemili.
Il s’est entraîné normalement avec Djemili et Bouzidi
Michael Fabre s’est remis très vite au travail avec ses partenaires, Houari Djemili et Farès Bouzidi. Le gardien a travaillé sans le moindre souci sous la houlette de Tarek Nouioua. Le joueur n’a laissé transparaître aucun signe de faiblesse ni la moindre douleur. Même si Fabre a réintégré le groupe, il devrait être laissé à la maison par Fouad Bouali lors du prochain match de championnat contre le Mouloudia d’Oran. C’est Bouzidi qui assurera, pour la troisième fois de suite, le statut de doublure. Houari Djemili reste sans contestation aucune le numéro un.
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Bouali parle de la coupe à ses joueurs pour détendre l’atmosphère
Refusant de faire tout discours pour rameuter ses troupes lors des séances d’entraînement, Fouad Bouali sait que ses joueurs sont déjà très atteints par la défaite essuyée face à Aïn Fekroun. Refusant d’en rajouter une couche, Bouali sait attendre le moment opportun pour passer à l’action. Hier matin, lors de la deuxième session de la semaine, le coach mouloudéen a trouvé la parade pour détendre l’atmosphère qui était morose. Bouali a parlé avec ses gars en leur évoquant la Coupe d’Algérie surtout que le tirage allait se tenir en fin d’après-midi. Bouali a voulu faire un petit sondage afin d’avoir une idée sur le choix de ses poulains qui sont majoritairement pour un remake face à Aïn Fekroun mais cette fois-ci à Bologhine question de leur rendre la monnaie de la pièce. Cette attitude adoptée par Bouali a eu pour effet de rendre un peu le sourire à Bouguèche et consorts qui n’ont qu’une seule hâte : se racheter ce samedi face à Mouloudia d’Oran.
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Zeghdane de retour au travail
Absent lors de la reprise des entraînements, Zeghdane s’était rendu en France pour décompresser, surtout après avoir été laissé à la maison par Bouali, le jeune latéral gauche a repris hier matin le boulot avec ses camarades. Zeghdane ambitionne de retrouver son statut de titulaire qu’il avait dû céder à Abdelkader Besseghier lors des deux dernières virées du côté de Chaouia.
Il retrouvera sa place contre le MCO
Ne dit-on pas que le malheur des uns fait le bonheur des autres ? Cet adage sied parfaitement à Toufik Zeghdane qui devra profiter de la suspension de Abdelkader Besseghier pour retrouver son statut de titulaire. Ce sera ce samedi contre le MCO.
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Du technico-tactique au menu
Au menu de la matinée, les joueurs ont eu droit au travail physique, avant de passer aux exercices technico-tactiques. Les joueurs ont eu droit à des matches d’application, question de mettre en pratique les recommandations de Fouad Bouali qui a suivi toute la séance avec un œil très attentif. Pas question pour le coach de tolérer la moindre approximation ni le manque de concentration qui ont été fatals à l’équipe, samedi passé, face au CRBAF.
Matinée chargée pour les joueurs
Contrairement aux fois passées, Bouali a décidé de ne pas programmer un biquotidien. Une seule séance sera au menu de ses troupes. Seulement, cette session sera très chargée et pourra s’étaler sur deux heures à l’annexe du 5-Juillet. Bouali profitera pour mettre en place la tactique qu’il devra adopter pour contrer les Oranais plus que jamais désireux de réussir un coup d’éclat en terres algéroises.
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Bénévole dévoué, il faisait partie du comité directeur du ‘’Grand’’ Mouloudia d’Alger
El Hadj Abdelkader Kadri n’est plus
El Hadj Abdelkader Kadri, ex-membre du comité directeur du Mouloudia d’Alger, est décédé, dimanche, à l’âge de 85 ans. A l’image de nombreux dirigeants de sa génération, il avait consacré sa vie au football dont il avait cultivé les vertus éducatives.
Né le 24 février 1929 à la Casbah d’Alger, El Hadj Kadri appartenait à la génération de dirigeants honnêtes et désintéressés qui avaient franchi la porte d’un club non pas pour se servir mais pour servir et bien servir.
Mouloudéen dans l’âme, El Hadj Kadri s’était investi à fond au service du MCA. Un Mouloudia vertueux et exemplaire tel que l’avaient voulu les pères fondateurs. ‘‘Le Mouloudia, c’est ma famille’’, aimait-il répéter à l’envi. A l’évidence, il faisait allusion au Mouloudia auquel il s’était toujours identifié, ce club authentique cher aux Aouf , Braham Derriche, Hadj Djazouli, Ferhat Balamane, Abdelkader Drif , Smail Khabatou, Hamid Zouba et d’autres connus ou anonymes.
Avec la disparition d’El Hadj Kadri s’éteint un acteur -un de plus- du plus bel épisode de l’histoire mouloudéenne. Une séquence aux accents de triomphe qui se met en branle à l’aube des années soixante-dix avec les premiers titres nationaux et maghrébin pour culminer, en décembre 1976, avec le mémorable sacre de la Coupe d’Afrique des clubs.
Un pan de l’histoire se ferme
Première d’un club algérien sur la scène continentale, cette distinction historique couronne la suprématie d’une bande de footballeurs talentueux. Mais elle consacre aussi le militantisme et l’engagement sans faute d’une bande de dirigeants et d’entraineurs dévoués jusqu’à la moelle. El Hadj Kadri était de ceux-là. Membre du Comité directeur au temps des années de triomphe, il était également président de la Commission des jeunes. Une structure voulue et soutenue, tour à tour, par le défunt Ferhat Balamane et Abdelkader Drif pour faire du Mouloudia une pépinière de talents.
En tirant sa révérence, Hadj Abelkader Kadri s’en va rejoindre les pères fondateurs. Il va également à la rencontre de Mahmoud Ramdani, Ahmed Lagoune, El Hadj Messaoud Kebir, ‘’Amar l’Opéra’’, El Hadj Rebaïne et consorts. Autant de pères de famille qui ont formé et éduqué des dizaines et des dizaines de jeunes. Nombre d’entre eux -dont Kamel Kadri, fils du défunt- meubleront, à intervalles réguliers, les rangs des équipes nationales.
Enterré en face de Bologhine
Du cimetière d’El Kettar où il repose désormais, El Hadj Kadri pourra contempler les stade de Bologhine et de Ferhani (ex-Marcel Cerdan), deux beaux jalons de la mémoire mouloudéenne. De là, il pourra revisiter les années bénies du bénévolat avant que la ‘’chkara’’ ne vienne polluer l’atmosphère. De là, il pourra rappeler à ceux qui ont la mémoire courte que le bénévolat exemplaire et le mécénat authentique ont permis au sport algérien de tisser sa toile sur l’ensemble du territoire algérien sans que le trésor public ne s’en ressente.
En guise d’héritage, El Hadj Kadri lègue, pour seule richesse, une image mémorielle : l’image immaculée d’un homme propre et honnête qui a épousé le dévouement et banni l’esprit de combine. Dévoué sur le terrain du foot, il l’était également sur le terrain professionnel. A l’administration des Postes et Télégraphes où il travaillait, il jouait les prolongations vers les fins de mois. A El Hadja qui lui faisait remarquer un jour – sur le ton de la plaisanterie — que le déjeuner est servi à 12.30 et non pas à 13h30-14h00, il répondait du tac au tac : ‘’C’est la fin du mois. Les retraités, les veuves et autres bénéficiaires de pension attendent avec impatience leur mandat. Ma conscience ne me permet pas de prolonger leur attente. Tu serviras le déjeuner quand j’aurai remis tous les mandats du jour à leurs destinataires’’.