Bien qu’il soit rompu à ce type de compétition, Noureddine Zekri semblait avoir plein les bottes en raison de tous les stratagèmes dont ont usé les responsables du Dynamos pour déstabiliser son équipe.
Lors de la conférence de presse qu’il a tenue avant-hier soir avec les journalistes algériens au Holiday, Zekri est allé plus loin en tirant carrément à boulets rouges sur le président de la CAF, Issa Hayatou, l’accusant de verser dans le favoritisme et de tout faire pour démolir les équipes nord-africaines.
«Le président de la CAF, Issa Hayatou, fait tout pour démolir les équipes nord-africaines. Il verse sans retenue dans le favoritisme en avantageant les équipes de l’Afrique noire. Tant qu’il y aura ce système de compétition prôné par la CAF avant d’atteindre les poules, aucune formation de l’Afrique du Nord ne remportera la Ligue des champions.
Il serait plus indiqué de créer un système selon la situation géographique. Les équipes de l’Afrique noire situées plus au sud du continent s’affrontent entre elles, et les formations du nord feront de même aussi.
C’est une solution qui relèverait sensiblement le niveau et permettrait aux clubs de faire moins de dépenses et cela permettrait aussi aux joueurs de fournir moins d’efforts ; ce qui n’est pas le cas avec les long périples, comme on l’a fait pour venir ici, à Harare», dira Zekri.
«Ce système arrange le TP Mazembe et son président milliardaire»
Exaspéré par les alias de cette compétition soit disant la plus prestigieuse du continent, Zekri a continué à critiquer lourdement la politique de la plus haute instance du football africain, dénonçant même une certaine complaisance avec le club du TP Mazembe, dirigé par le milliardaire congolais, Moise Chapuit.
«Tant que ce système de compétition existera, cela arrangera les affaires du TP Mazembe qui dispose de tous les moyens pour se déplacer en vol spécial. Le TP a tous les moyens pour s’attacher les services des meilleurs joueurs du continent. Personne, je dis bien personne, ne peut actuellement contester la suprématie du TP Mazembe. Et cela peut durer quelques années si la CAF ne change pas d’attitude», argue-t-il.
«Tout ce que nous avons vécu à Harare est monnaie courante en Afrique»
Revenant sur les événements qui ont marqué le quotidien du club ces dernières heures à Harare, Zekri a voulu relativiser du fait que ces pratiques prônées par les équipes locales sont monnaies courantes en Afrique noire.
«Vous savez, avec l’Entente la saison passée, j’ai acquis une certaine expérience lors de cette compétition. Et tout ce que nous avons vécu à Harare depuis notre venue est monnaie courante en Afrique. C’est clair qu’on veut user de tous les stratagèmes pour nous déstabiliser.
C’est pour cette raison que j’ai mis mes joueurs à l’écart de tout cela afin qu’ils puissent se concentrer uniquement sur ce match contre le Dynamos. Nous devons faire abstraction de tout cela pour donner le meilleur de nous-mêmes lors de ce rendez-vous même si l’arbitrage sera favorable à l’équipe locale.»
«Zemma doit faire abstraction de ne pas avoir de doublure»
A propos de cette situation inédite à laquelle est confronté Zekri qui devra aborder un match de Ligue des champions avec un seul gardien de but, une situation déjà vécue par son prédécesseur en République centrafricaine avec le résultat que l’on connaît, Zekri dira : «Aucun entraîneur ne voudrait se retrouver dans cette situation très délicate, car ce n’est pas facile d’aborder un match de Coupe d’Afrique, de surcroît à l’extérieur, avec un seul gardien de but.
J’ai demandé à Zemmamouche de faire abstraction de ne pas avoir de doublure. D’ailleurs, Zemma a déjà vécu cette situation à Bangui. Il doit se produire le plus normalement du monde.»
«J’ai demandé aux défenseurs de protéger leur gardien»
Zekri semble avoir pensé à tous les scénarios possibles. L’une des solutions mises en place par Zekri, ç’a été de mettre sur pied un système de protection pour éviter que Zemmamouche ne soit victime d’une faute caractérisée de la part des joueurs du Dynamos. «J’ai demandé à tous les défenseurs de protéger leur gardien et de ne pas le laisser subir à lui seul le poids du match.»
«C’est Babouche qui sera la doublure de Zemmamouche»
Même si une blessure d’un gardien de but reste un cas rarissime, Zekri a tenu à parer à cette éventualité en demandant à Réda Babouche d’être la doublure de Zemma en cas d’une défection de celui-ci.
«En football, il faut parer à toute éventualité. De ce fait, j’ai discuté avec Babouche, auquel j’ai demandé d’être la doublure de Zemmamouche en cas où. Il m’a répondu qu’il était prêt à tenir le rôle de gardien de but et qu’il l’avait déjà fait en Coupe d’Afrique.»
«Ma défaite contre le Dynamos m’est restée en travers de la gorge»
Evoquant le match contre le Dynamos, Zekri n’a pas caché sa déception de la défaite concédée avec l’ESS la saison passée qui lui est restée en travers de la gorge. «Je vous mentirais si je vous disais le contraire.
Cette défaite contre le Dynamos m’est restée en travers de la gorge, non pas parce qu’elle a précipité mon départ, mais parce que nous avons dominé les débats malgré l’absence de six cadres.
Ce jour-là, nous avons eu six occasions nettes de scorer qu’on n’a pas su concrétiser alors que le Dynamos ont ouvert la marque sur une erreur monumentale dont je ne veux pas me rappeler tellement ça me fait encore mal au cœur.»
«J’ai dit aux joueurs que ce match était une revanche pour moi»
Toujours avec son franc-parler, Zekri déclarera : «J’ai dit aux joueurs que ce match face au Dynamos était une revanche pour moi. Mais eux qui doivent affronter pour la première fois le Dynamos doivent se concentrer uniquement sur ce qu’ils doivent faire sur le terrain pour contrer leur adversaire du jour.»
«Le maillon faible du Dynamos réside dans son axe central»
Connaissant l’équipe du Dynamos qu’il a affrontée à deux reprises la saison passée en phase des poules, Zekri semble aborder cette affiche avec une certaine certitude. «Si l’équipe est toujours la même, je sais que la force du Dynamos repose sur des individualités et non sur un jeu collectif.
Notre adversaire compte dans ses rangs trois attaquants qui sont petits de taille et très vifs. Là, il faudrait être très vigilant. L’équipe possède un joueur du milieu qui est doté d’une très forte frappe.
Mais le maillon faible de cette équipe réside dans son axe central qui est lourd et qui commet beaucoup de bourdes. C’est pour cela que j’ai opté pour un jeu plus offensif afin d’essayer de saisir la moindre opportunité pour inscrire ce but à l’extérieur qui changerait complètement la donne et mettrait une grosse pression sur notre adversaire.»
«Le fait que ce soit l’intersaison au Zimbabwe est un avantage pour nous»
«Lors de l’édition précédente, les données étaient différentes, car le Dynamos était en plein championnat, ce qui n’est pas le cas cette fois-ci puisqu’on est au Zimbabwe en période d’intersaison, ce qui est un avantage pour nous, car le manque de compétition pourrait jouer des tours au Dynamos.»
Pour ce qui est de la pression qui sera exercée par les supporters du Dynamos, le coach mouloudéen ne semblait inquiet outre mesure. «Avec Sétif, nous avions joué dans un stade clairsemé du fait que le Dynamos avait hypothéqué toutes ses chances de qualification.
Cette fois-ci, ce sera complètement différent, puisque les supporters ont hâte de découvrir leur équipe, nouvelle version. Il est certain que nous allons évoluer devant 30 000 supporters, mais cela ne m’inquiète pas pour autant, car les joueurs du Mouloudia ont tous l’habitude de se produire devant 70 000 supporters, voire plus.»
«Suite à mes interventions, les joueurs sont devenus plus professionnels dans leur comportement»
Zekri a tenu par ailleurs à mettre en exergue le changement constaté dans le comportement des joueurs qui sont devenus plus professionnels. «Suite à mes multiples interventions, les joueurs sont devenus plus professionnels dans leur comportement, que ce soit sur ou en dehors des terrains. C’est ce qui me laisse optimiste pour la suite de mon parcours avec l’équipe.»
«Si les joueurs adoptent ma rage de vaincre et mon état d’esprit, ils s’imposeront face au Dynamos»
«En football, je ne crains personne. Même si en face nous aurons affaire à une équipe redoutable, je sais que si mes joueurs adoptent ma rage de vaincre et mon état d’esprit, je suis profondément convaincu qu’on s’imposera ici à Harare. Le match retour sera l’occasion de se réconcilier avec les supporters du club.»
«J’opterai pour le 4-4-2 et tout le monde doit apprendre à attaquer et défendre»
Sans vouloir nous divulguer le onze avec le quel il affrontera cet après-midi le Dynamos, Zekri a accepté cependant de nous livrer la tactique avec laquelle son équipe évoluera. «Je compte opter pour le 4-4-2 pour contrer le Dynamos.
Il faut que mes joueurs apprennent à attaquer et défendre tous ensemble, afin d’éviter que la fatigue ne gagne un des trois compartiments. Le football moderne exige un investissement de tous les joueurs, que ce soit dans la tâche offensive ou défensive», nous a déclaré en conclusion Zekri.