MCA : Yahia Cherif «Lorsqu’on s’impose à Hamlaoui, on peut prétendre jouer le titre »

MCA : Yahia Cherif   «Lorsqu’on s’impose à  Hamlaoui, on peut prétendre jouer le titre »

Auteur d’un match plein et solide face au CSC, Sid-Ali Yahia Cherif a lui aussi constitué un danger permanent pour l’arrière-garde constantinoise. Alilou détaille dans cet entretien ses ambitions et ceux du club.

Vous devez savourer pleinement cette belle victoire acquise avec panache, n’est-ce pas ?

On ne pouvait pas rêver d’un meilleur scénario. Nous avons inscrit ce but au bon moment. Il ne restait qu’un quart d’heure, ce qui nous a permis de gérer la fin du match avec beaucoup de maîtrise. On aurait même pu en mettre un second sans que personne n’aurait trouvé à redire. Il y a des jours comme ça où on a le sentiment que rien ne peut nous arriver.

Mais avouez que vous avez trop subi les assauts adverses…

C’était un choix. Il fallait laisser la possession du ballon à l’adversaire pour mieux le contrer. Et c’est que nous avons fait. Nous avons attendu le bon moment pour placer des contres assassins. On savait qu’avec le temps, les joueurs du CSC allaient finir par craquer et laisser des espaces dont on pouvait profiter.

Votre but est en train de faire le buzz sur la toile car sa conception est d’une beauté et d’une finesse inouïe…

C’est sûr que lorsque vous inscrivez un but après onze passes sans que l’adverse ne parvienne à intercepter le ballon, ça va faire du bruit car le public algérien est un amateur du beau jeu. Il aime voir de beaux buts.

Et que dire de Bouguèche qui a inscrit son premier but de la saison ?

Nous étions tous contents pour Bouguèche qui a mis fin au signe indien. Je suis persuadé qu’on verra un tout autre Bouguèche à l’avenir car il est libéré psychologiquement. Et c’est tout bénéfice pour nous et pour le club. Personnellement, je n’ai jamais douté de nos capacités. Je savais que tôt au tard, notre persévérance allait finir par payer. Je tiens à remercier nos supporters qui ont été formidables. Ils ont bravé le froid pour venir nous encourager. Et ç’a été une satisfaction pour nous de voir nos fans quitter le stade avec le sourire vissé aux lèvres. C’était une soirée historique pour le Mouloudia car je crois que cela faisait neuf ans que le MCA n’avait pas gagné à Hamlaoui. Et, croyez-moi, ce n’est pas facile de s’imposer dans cette enceinte, c’est pour cela que le CSC ne perd que très rarement dans son stade fétiche.

Cette victoire change la donne car vous avez des arguments pour viser la plus haute marche du podium…

Je vais vous dire une chose : lorsque vous gagnez dans un stade de Hamlaoui archicomble avec toute la pression face au CSC, qui est invaincu chez lui, il y a de quoi espérer jouer le titre. A présent, il faudra confirmer ce renouveau en coupe contre Ben Badis puis en championnat contre le Mouloudia d’El Eulma.

Comment voyez-vous ce match de coupe face à cette petite équipe de Ben Badis ?

Qu’on joue une grande ou une petite équipe, il  faut qu’on aborde l’affiche avec le même état d’esprit. Nous devons être irréprochables dans ce domaine car la coupe nous réserve souvent de mauvaises surprises. Personnellement, j’ai envie de vivre une nouvelle aventure dans l’épreuve populaire après celle vécue avec la JSK. Je veux vivre d’autres sensations. Et pour que le rêve continue, nous devons nous imposer contre Ben Badis. A nous de faire un travail de pro en faisant respecter la hiérarchie.

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Bouali, l’architecte de l’embellie mouloudéenne

Après un début de saison tonitruant avec une victoire contre la JSMB puis Ain Fekroun suivi par un nul face au MCO à Zabana avant de battre le Chabab de Belouizdad, le vieux club algérois va connaître le début d’une descente aux enfers avec la défaite essuyée face à l’USMA. Déjà ce soir-là, les choix d’Alain Geiger avaient été très contestés. Arrive alors la très grosse crise avec sept points seulement récoltés en huit rencontres. Dix-sept unités ont été donc vendangées par le Mouloudia qui s’est vu rétrograder de la première place à la huitième au classement. Alors que le club se targuait d’avoir quatre longueurs d’avance sur l’USMA, le MCA va se retrouver, en trois rencontres, avec un retard de cinq points. Une déchéance due à cette série de trois défaites de rang qui faisaient désordre au sein d’un club plus que jamais ambitieux. Héritant d’une situation exécrable, Fouad Bouali n’avait pas beaucoup de temps pour redresser la barre. Il s’attela cependant à faire du compartiment défensif sa priorité pour remettre l’équipe en ordre de marche. Les Vert et Rouge infligeront un 3 à 0 à la JS Saoura à Bologhine. Un premier test réussi pour Bouali car cela faisait très longtemps que le Mouloudia n’avait pas affiché un visage aussi dominateur. Le second objectif de Bouali était de redonner à la ligne avant ses lettres de noblesse. Une partie qui n’était pas gagnée d’avance avec Bouguèche, Yachir et Djallit, qui vivaient une longue traversée du désert. Et comme par enchantement, Mustapha Djallit a retrouvé sa verve face à l’ASO avant de remettre ça en match amical contre la Mauritanie. Un réveil qui donnera des idées à ses camarades, à l’image de Hadj Bouguèche, qui lui a emboîté le pas lors du choc face au CSC. Samy Yachir, au centre de toutes les critiques, cristallisait à lui seul toute la frustration mouloudéenne. D’une talonnade très subtile, il est parvenu à mettre sur orbite Bouguèche et évaporer tous les doutes. Ce renouveau à un nom : Fouad Bouali qui a su remettre l’équipe du Mouloudia à la place qui devait être la sienne. Les Chnaoua regrettent même le fait de ne pas avoir recruté plus tôt l’ex-coach du Widad, qui a redonné des couleurs et le sourire surtout au public mouloudéen. «Je voudrais rendre un vibrant hommage à Bouali pour l’excellent travail qu’il est en train de faire au club. Il a une nouvelle fois démontré qu’il était l’homme de la situation», nous avait confié Kaci Saïd. Même analyse pour le président Boudjemaâ Boumella : «On ne s’est pas trompé en jetant notre dévolu sur Bouali». Que ce soit joueurs, dirigeants ou supporters, tous encensent Fouad Bouali, qui a réussi à fédérer tout le monde, ce qui est un fait rarissime surtout dans un club aussi populaire que le Mouloudia d’Alger.