MCA-USMA : Ils parlent de la finale de 1971 : Abdouche: «On avait perdu cette finale à cause de l’excès de confiance»

MCA-USMA : Ils parlent de la finale de 1971 : Abdouche: «On avait perdu cette finale à cause de l’excès de confiance»

L’USMA et le Mouloudia se retrouvent en finale pour la cinquième fois de l’histoire. Un commentaire…

Oui, ce sera un match très disputé entre les deux équipes, je pense que la pression sera beaucoup plus du côté mouloudéen. A travers les déclarations des joueurs, de l’entraîneur, je pense que c’est le moyen le plus sûr de se mettre la pression. Je ne vous cache pas, mon grand souhait est de me réconcilier avec le football en assistant à une rencontre d’un bon niveau car ces dernières années, le niveau a baissé. Je profite de cette occasion pour lancer un appel au fair-play à tout le monde.

Concernant l’effectif, beaucoup pensent que l’USMA est meilleure que le Mouloudia. Avez-vous ce sentiment ?

Oui, sur le plan de l’effectif, l’USMA est meilleure. Il y a une bonne qualité de joueurs, en plus de cela, l’USMA possède des joueurs talentueux sur le banc de touche qui peuvent faire la différence à n’importe quel moment. C’est la différence entre les deux équipes.

On revient en arrière. Vous avez pris part à la première finale dans l’histoire des deux clubs, celle de 1971. Racontez-nous un peu  ce match ?

Oui, j’ai pris part à cette finale en tant que remplaçant. Je suis  rentré en cours de match, bien que je fusse à cette époque-là, titulaire. Je me souviens que j’avais pris part à la demi-finale aller, face à Khenchela, à Bologhine, mais je n’ai pas pu disputer le match retour car je devais passer mon bac. J’ai ainsi pris la permission de mon entraîneur et des dirigeants à l’époque afin de m’absenter. En finale, c’est Attoui qui a joué à ma place. Que voulez-vous que je vous dise, c’était amer pour nous car on venait de perdre notre troisième finale d’affilée.

Pourtant, lors de ce match, l’USMA était donné largement gagnante par rapport au Mouloudia…

Ah oui, je suis d’accord avec vous. L’USMA était favori. On avait des joueurs de haut niveau et aussi de l’expérience. En face, le Mouloudia avait des joueurs très jeunes qui venaient d’être lancés dans le bain comme Betrouni, Zenir et autres…  A cause de cela, tout le monde disait que l’USMA n’allait faire qu’une bouchée du Mouloudia. Ça nous a donné de la confiance en plus. C’est à cause de cet excès de confiance qu’on avait perdu le match, puisque, à la mi-temps, le Mouloudia menait déjà par deux buts à zéro.

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Tahir :  «Soulever la coupe des mains de Houari Boumediene reste le plus beau souvenir de ma vie»

La finale entre l’USMA et le Mouloudia, c’est dans quelques jours. Peut-on avoir votre avis sur cette rencontre ?

Ce sera un match très difficile. Le football actuellement a beaucoup changé. Je pense que ça va être très disputé et il se pourrait que ce match se joue sur un petit détail. Bon, les deux équipes partent avec les mêmes chances. Ce sera du 50/50. Personne ne pourra donner un pronostic car il s’agit d’un match derby. Je pense qu’une finale ne se joue pas, elle se gagne.

En tant que Mouloudéen, êtes- vous optimiste pour les Vert et Rouge ?

Optimiste oui, mais pas confiant. Comme je vous l’ai dit, ce sera très serré. Le Mouloudia a accompli un excellent parcours cette saison, notamment depuis l’arrivée de Djamel Menad. Je connais cet entraîneur parfaitement et je sais ce qu’il peut ramener de plus à l’équipe. Si le Mouloudia arrive à remporter la Coupe d’Algérie, ce sera une très bonne chose. En tout cas, le Mouloudia part légèrement favori.

On ne peut pas aussi oublier la fameuse finale de 1971…

Ah oui. C’était le plus beau moment de ma carrière. Cette finale restera inoubliable car on venait de remporter notre premier titre national. On avait réussi à battre l’USMA au cours de la première mi- temps en marquant deux buts grâce à Betrouni et Bachi. C’était un moment inoubliable. Il y avait de la sportivité entre les deux galeries et les deux équipes. Il y avait une ambiance de folie à la Casbah et à Soustara avant le match.

Vous gardez toujours le souvenir d’avoir été le premier Mouloudéen à avoir brandi la Coupe d’Algérie ?

Et comment ! C’est un immense honneur pour moi. J’ai été le premier capitaine dans l’histoire du Mouloudia à avoir brandi la Coupe d’Algérie, et surtout la recevoir des mains du Président défunt Houari Boumediene. Pour tous les joueurs de notre génération, c’était un rêve de vivre de tel moment. C’est, incontestablement, le meilleur souvenir de ma carrière.

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Braham Derriche montre la voie du succès

Cette finale de la coupe 1971 était un rendez-vous historique pour le club car il s’agissait de sa première consécration à l’échelle nationale, après 50 ans de sa fondation. Avant de rejoindre le stade municipal (le 20-Août) et sur le chemin de la Chiffa, Braham Derriche était en larmes. Intérrogé par Zenir qui avait à peine 18 ans, le dirigeant mouloudéen lui a répondu : « Je ne savais pas que le Mouloudia allait atteindre un tel niveau. Maintenant, il faut gagner le match pour que je sois tranquille. » Finalement, ce sont ces larmes qui ont donné une volonté pas comme les autres aux Mouloudéens.

La superstition de Khabatou

Smaïn Khabatou était superstitieux. L’ancien entraîneur mouloudéen a, en effet, obligé ses joueurs à marcher une distance de six kilomètres à pied, pour arriver chez un wali (le saint de la ville), afin de prier Dieu pour avoir le succès en final de la coupe.

Les Mouloudéens défilent avec leurs fans

Après leur consécration, les joueurs du Mouloudia d’Alger ont défilé avec leurs supporters. A la fin du match, ils ont pris le bus pour se diriger à Bab El Oued, fief du club pour défiler. Ils sont partis en compagnie des supporters qui avaient rejoint leur fief à pied.

Les Usmistes avaient inventé une chanson

Même durant les années 70, les supporters de l’USMA étaient les plus forts dans la création des chansons, notamment pour taquiner le frère ennemi. C’était le cas de cette finale face au Mouloudia, où les supporters rouge et noir avaient inventé cette chanson : «  Allo, allo, allo, 50 ans wa madawe walou », une chanson qui a été reprise il y a quelques années par l’USMA en modifiant certains passages.

La date de la finale avait intrigué les Usmistes

Durant les années 70, la finale se jouait toujours par un 19 juin, pour célébrer la prise de pouvoir de Houari Boumediene, mais en 1971, on est sortis de la règle puisque la finale a été programmée six jours plutôt, soit le 13 juin. Une date qui avait intrigué les Rouge et Noir.

Le Mouloudia d’Alger avait déjà 50 ans !

Pour atteindre une première finale de Coupe d’Algérie, le Mouloudia devait attendre cinquante ans, par rapport à la date de sa création. Le cinquantième anniversaire a porté chance au club en obtenant sa première Coupe d’Algérie.