La forme de l’adversaire, le manque de fraîcheur physique et l’absence de certains éléments ne peuvent justifier le visage terne que le Mouloudia a montré vendredi dernier à Batna. Les Algérois ont certes terminé la première période sur un score vierge, mais cela est dû beaucoup plus à la chance qui était de leur côté. Merazka a manqué une occasion en or à la 22’. Avant que le néo-international Bouchouk ne rate à son tour une autre balle de but suivie par la reprise de volée de Messaâdia, qui a vu sa balle s’écraser sur la barre transversale.
Cette chance a toutefois fui les poulains de Bracci en seconde période, laissant la place au réalisme des Batnéens qui ont réussi à débloquer la situation, avant d’imposer leur domination qui s’est traduite par deux autres réalisations, et malmener le Mouloudia. Les poulains de Ameur Djamil pouvaient bien ajouter d’autres buts, mais ils ont préféré s’adonner au spectacle pour offrir à leurs supporters un beau cadeau de l’Aïd face à une équipe du MCA sans âme.
Passivité des joueurs et frictions sur le terrain
Ce qu’il y a à retenir de la production du Mouloudia, c’est cette passivité des joueurs, qui reste une véritable énigme pour certains, mais pas à ceux qui connaissent bien la maison du Doyen. Cela ne peut que refléter l’état d’esprit qui règne dans l’équipe, où les joueurs donnent beaucoup plus l’impression d’accomplir une corvée que jouer une partie de football pour la gagner. Il n’y a qu’à voir les deux premiers buts du CAB pour se rendre compte que les joueurs du MCA marchaient sur le terrain. La prise de bec entre Amroune et Besseghir, qui a nécessité l’intervention de Ghazi pour calmer les esprits, illustre parfaitement le malaise dans l’équipe, où le manque d’esprit de groupe s’est fait ressentir. Les prises de bec, qui sont aussi monnaie courante aux entraînements depuis l’entame du parcours, peuvent nous renseigner sur beaucoup de choses. Les qualités des joueurs ne sont en aucun cas remises en cause, mais il semble bien qu’ils ont la tête ailleurs.
Le pire est à craindre
Le Mouloudia a traversé des moments difficiles, mais jamais l’équipe ne s’est montrée aussi fragile. Le technicien français, qui a souvent réussi de bonnes choses au Mouloudia, a, cette fois-ci, la tâche très compliquée, et le temps ne joue pas en sa faveur. A voir le calendrier qui attend l’équipe pour ces quatre prochaines rencontres du championnat, le pire est à craindre pour le MCA, qui aura à donner la réplique à l’USMH, qui occupe la troisième place du classement, et se déplacer par la suite au Khoub pour en découdre avec une équipe qui joue à son tour sa livrer deux autres derbies face au leader et son dauphin. Certes, cette trêve pourra permettre à Bracci de corriger quelques lacunes, mais les choses doivent aussi bouger au Mouloudia, au risque de voir l’équipe toucher le fond, ce qui sera une première pour l’équipe qui n’a jamais connu un début de saison aussi catastrophique.
Qui sème le vent…
En dépit de toutes les explications que certains puissent fournir pour expliquer la situation actuelle qui prévaut au Mouloudia, tout le monde est unanime pour dire que le mal qui ronge le vieux club algérois émane incontestablement de ses dirigeants qui s’accrochent bec et ongles pour rester en poste, en dépit des problèmes qu’ils ont rencontrés et des bourdes à répétition commises, caractérisées par une défaillance sur tous les plans. Au lieu de quitter le navire, ils préféraient la fuite en avant, oubliant qu’ils allaient finir par être rattrapés par le temps. L’été dernier, la mauvaise gestion du club a atteint son comble, annonçant ainsi une saison catastrophique pour le Mouloudia. Le club est criblé de dettes, des cadres de l’équipe sont partis, un recrutement défaillant, des dirigeants qui ont perdu toute crédibilité, des promesses non tenues… C’est donc une conséquence logique si l’équipe s’est retrouvée dans cette impasse, et les pensionnaires de Chéraga ne récoltent que ce qu’ils ont semé.
Le Mouloudia malade de ses dirigeants
Noureddine Zekri, qui a assisté à la rencontre de son ancienne équipe, vendredi dernier, n’a en aucun cas évoqué le volet technique ou les qualités des joueurs, pour expliquer la lourde défaite. Ce dernier n’est pas allé par quatre chemins pour affirmer : «Le mal de l’équipe, c’est ses dirigeants.» Il se joindra ainsi au peuple du Mouloudia qui demande le départ de l’actuel bureau. Malgré le fait que le problème des dirigeants au MCA n’est pas nouveau, et que les anciens bureaux avaient été aussi contestés. Jamais une équipe dirigeante n’a été aussi décriée comme celle qui détient les destinées du club depuis deux saisons, menant le club vers la catastrophe dès le début de saison, et c’est pour la première fois qu’on voit le Doyen jouer deux saisons de suite pour éviter la relégation.
Les joueurs ont aussi leur part de responsabilité
Les joueurs du Mouloudia ont aussi leur part de responsabilité dans cette situation très délicate que l’équipe traverse, car ils sont les principaux acteurs sur le terrain. Bien qu’ils soient confrontés à plusieurs problèmes, faisant face à une direction qui a manqué à ses engagements, ils n’ont pas le droit de ternir l’image de ce prestigieux club et son histoire, car ils doivent avant tout penser à ces fidèles supporters qui sont toujours à leurs côtés et qu’ils n’ont pas le droit de décevoir. Les joueurs doivent aussi prendre conscience qu’ils ont un nom à défendre, car à leur tour ils risquent de quitter le MCA par la petite porte
Les joueurs sont rentrés dans leurs villes natales
A la fin du match CAB-MCA, rares sont les joueurs qui ont rallié la capitale dans l’autobus du club. En effet, ils se sont dispatchés dans les différentes wilayas du pays. L’Aïd El Kebir constitue une belle opportunité pour Koudri, Zeddam et autres Megherbi pour passer quelques jours auprès de leurs familles.
Le frère de Koudri s’est accroché avec un supporter
Au moment de quitter l’enceinte du stade de 1er-Novembre, un supporters du MCA, dépité par cette défaite, n’a pas mesuré ses propos en s’en prenant durement aux joueurs. En tête de liste, Hamza Koudri, qui essuyé les insultes du fan. Face à ce comportement, le frère de Koudri est intervenu, s’en est suivi un accrochage verbal entre les deux hommes. Il aura fallu l’intervention de certains dirigeants pour calmer l’ardeur des deux protagonistes.
Quatre jours de repos
Aïd El Adha oblige, quatre jours ont été accordés par la direction aux joueurs du Mouloudia qui pourront profiter de cette coupure pour se ressourcer mentalement auprès de leurs proches. La reprise a été programmée pour demain au stade de Aïn Benian.
Bracci : «Les joueurs étaient naïfs sur le terrain»
Après avoir réussi à décrocher leur premier point en déplacement face aux Saïdis, les poulains de Bracci ont sombré vendredi dernier dans la capitale des Aurès. Après une première période plus ou moins équilibrée entre les deux équipes, et qui s’est soldée par un score vierge, les poulains de Ameur Djamil ont fait cavalier seul en seconde mi-temps, en écrasant le MCA lui passant pas moins de trois buts. On ne peut rien enlever au mérite des locaux, mais on peut dire qu’ils ont profité de la passivité des Algérois. Ce n’est pas d’ailleurs la manière avec laquelle les deux premiers buts ont été inscrits par le CAB qui nous contredira. «C’est vraiment dommage de perdre sur un tel score après avoir réussi un bon résultat à Saïda qu’on voulait confirmer à Batna. Vous me parlez des erreurs que nous avons commises en seconde période et de la passivité des joueurs. Moi, je ne peux blâmer mes joueurs, je dirais seulement qu’ils étaient naïfs sur le terrain pour expliquer la manière avec laquelle nous avons encaissé les deux premiers buts. Une défaite est toujours difficile à digérer, mais il faut se remettre au travail pour corriger nos erreurs et prétendre à de meilleurs résultats», dira Bracci.
«La titularisation de Cherfa est un choix et il ne faut pas le blâmer»
A l’exception de deux ou trois joueurs, les autres sont passés complètement à côté. Cependant, certains ne se sont pas gênés pour mettre Walid Cherfa à l’index, bien qu’il manque de compétition. Le coach du Mouloudia n’a pas manqué de prendre la défense de son joueur et dira : «Il était prévu de titulariser Babouche, mais ce dernier a déclaré forfait à la dernière minute. J’ai donc incorporé Cherfa et c’était un choix. Je pouvais bien faire jouer Djeghbala dans ce poste comme vous le dites, mais il fallait faire jouer l’un d’entre eux. Seulement il ne faut pas blâmer Cherfa, car la défaite incombe à toute l’équipe et non pas à un joueur.»
«La trêve me permettra de mieux connaître mes joueurs»
En évoquant ses choix et la défection de certains éléments, Bracci, qui a accepté de relever le défi dans les moments difficiles, affirme qu’il lui faut du temps pour connaître mieux ses joueurs : «Ce n’est pas cette défaite qui va tout remettre en cause, on a un travail que nous avons entamé et qu’on va continuer. Cette trêve qui, se présente à point nommé, me permettra de mieux connaître mes joueurs et me donnera une meilleure idée sur la véritable valeur de chacun d’entre eux, ce qui me permettra de bien les utiliser à l’avenir. Nous aurons aussi à récupérer les joueurs blessés ou qui viennent juste de reprendre l’entraînement.»
«On va passer au biquotidien pour améliorer la forme physique»
Cette trêve qui tombe à pic était vivement attendue par Bracci pour revoir certains points, mieux connaître ses joueurs, mais aussi améliorer leur état physique. «Lors de cette trêve, on va passer au biquotidien, car on doit avant tout améliorer la forme physique des joueurs. Vous avez sans aucun doute constaté que l’équipe a flanché en seconde période de jeu, que cela soit face au MCS ou le CAB. Il nous faut donc remédier à cette situation, mais aussi parfaire le volet technique», affirme le coach du Mouloudia.