MCA : retour sur la situation de la SSA/,Le Doyen Une gestion hors la loi

MCA : retour sur la situation de la SSA/,Le Doyen Une gestion hors la loi

Si toutes les entreprises et sociétés algériennes sont soumises au strict respect de la réglementation et au code de commerce, ce n’est pas le cas de celles qui gèrent le football.

Le football algérien est-il hors la loi ? C’est la question que l’on peut se poser si l’on se réfère à la gestion des Sociétés sportives par actions, à l’image de la SSA/Le Doyen qui, en matière d’obligations légales, a été défaillante. Ainsi, pour l’exercice 2012, la société a déposé les déclarations fiscales (G50) mensuelles avec la mention «néant», c’est-à-dire sans procéder au paiement de la Taxe sur l’activité professionnelle (TAP) ni celle de l’Impôt sur le revenu global (IRG) au titre des salaires et des primes versés.

De même que pour les cotisations auprès de la Cnas où les dépôts des dossiers des agents n’ont été suivis d’aucune déclaration ni du moindre versement au titre des assurances sociales.

Il faut souligner que le commissaire aux comptes, M. Boudjeli Boudjema, avait soulevé ce manquement dans ses précédents rapports, sachant que le poste charges le plus important reste celui des salaires attribués aux athlètes, aux staffs techniques et administratifs, ce qui représente 80% des charges totales.

Néanmoins, ce problème de non-versement des retenues fiscales et parafiscales, n’est pas spécifique au Mouloudia d’Alger puisqu’il est partagé par pratiquement toutes les sociétés sportives. S’agissant du bilan de l’exercice 2012, celui-ci fait apparaître une situation nette négative des capitaux propres de la SSA/Le Doyen pour un montant de 331 282 102 DA, ce qui met la société sous le coup des dispositions de l’article 832 et de l’article 715/bis 20 du code de commerce. En clair : la société est en situation de faillite. D’ailleurs, le commissaire aux comptes a maintenu le processus d’alerte, lancé déjà lors de l’exercice précédent (2011). Seulement, la reprise par la Sonatrach des 77,5% du capital, a permis de régler le problème de la situation nette négative.

Quant à l’endettement, il s’élève à 372 466 229,74 DA dont 140 115 025,11 DA représentent les emprunts où seul Omar Ghrib, l’ex-coordinateur de la section football, en détient 98,5%, soit 138 086 552,11 DA, alors que Hamid Zedek émarge à 1 870 000 DA. Sauf que ce dernier avait récupéré un prêt de 2 000 000 de dinars à la date du 1er avril 2012 (pièce 240226) sur la subvention de la wilaya d’Alger d’un montant de 10 000 000 de dinars.

C’est également là que le bât blesse, car la gestion n’obéissait à aucune règle de procédure car elle était quasiment orale et les documents et les informations n’étaient pas transmis aux services concernés comme il se doit.

Cette situation, comme le souligne clairement le commissaire aux comptes, était due et facilitée par l’absence d’un organigramme fonctionnel, par l’inexistence de fiches de postes, par la non-mise en place de procédures de fonctionnement et de structures hiérarchisées et encore moins de traçabilité et de transparence.

La reprise de la section football par la Sonatrach a été donc une aubaine pour remédier à cette situation causée par une équipe dirigeante défaillante, avec à sa tête Abdelkader Bouharoua, à qui on faisait faire n’importe quoi et auquel Ghrib imposait son diktat en toute impunité.

Le plus dramatique, c’est que ce dernier trouve encore des tribunes dans la presse pour débiter des contrevérités et donner des leçons de gestion, alors que celle-ci a été catastrophique et hors la loi, dans un silence inquiétant des pouvoirs publics dont le rôle est de contrôler avec rigueur le fonctionnement des sociétés, comme c’est le cas pour toutes les autres entités économiques rappelées à l’ordre au moindre manquement.

A. S-B