Après un début de championnat très prometteur, qui avait vu le Mouloudia réussir presque un sans-faute, un grain de sable est venu enrayer la machine. La défaite face à l’USMA constituait le début d’une crise que les gars du Doyen ont bien du mal à s’en dépêtrer. Tenu en échec par l’ASO à Bologhine (0-0) puis battu par les Ententistes (2-1), les hommes de Geiger n’ont plus gagné le moindre match de championnat depuis le 14 septembre. En effet, la victoire acquise face au Chabab de Belouizdad constitue le dernier coup d’éclat du vieux club algérois en Ligue 1. Une traversée du désert qui dure depuis trente cinq jours et qui fait désordre dans un club qui a investi des milliards pour truster les trophées au niveau national puis continental. La venue du RCA à Bologhine n’est pas du tout faite pour rassurer tous les Chnaoua car le Mouloudia devra outre passer son blocage et le complexe qu’il nourrit à Omar-Hamadi face à un adversaire qui a réussi son accession historique dans cette même enceinte. Alain Geiger qui avait déclaré à ses joueurs, que battre le RCA devenait une question de vie ou de mort, dénote de la pression qui pèse sur les épaules du technicien suisse qui jouera lui aussi gros lors de ce rendez-vous. Et même s’il jouit du soutien indéfectible du président Boudjemaâ Boumella, une troisième défaite en quatre matches pourrait être celle de trop pour le Doyen. Face à la pression terrible de la rue, la direction sera dès lors dans l’obligation de prendre des mesures drastiques. Cela dit, on n’en est pas encore là car les camarades de Djallit entendent bien renouer avec le succès et mettre fin la crise.
Omar-Hamadi, l’enceinte de toutes les malédictions
Et même si le stade de Bologhine a contribué à forger l’histoire du club, il faut reconnaître que les statistiques ne plaident pas du tout en faveur des Vert et Rouge. Tenus la saison dernière en échec par le CABBA (1-1) et le MCEE (0-0), ce qui avait contraint le Mouloudia de Omar Ghrib à fuir Omar-Hamadi pour un retour précipité au 5-Juillet, les Algérois ont vécu la même mésaventure cette année avec l’ASO. Cette incapacité à se montrer souverain traduit parfaitement le complexe nourri par les joueurs dès lors qu’ils se produisent à Omar-Hamadi. La dernière victoire dans ce stade remonte au 14 avril 2012 face à l’ASK. Les trois buts, respectivement de Karim Ghazi, Abou Kacem Hadji et Réda Sayeh, avaient permis à leur équipe d’empocher les trois points. Ça reste à ce jour le dernier coup d’éclat du MCA à Bologhine. Cela fait exactement 18 mois que le vieux club algérois n’a plus gagné dans cette enceinte. Autant dire que c’est une éternité pour les gars de Bab El Oued qui ont intérêt à retrouver ce soir toutes leurs vertus offensives pour venir à bout du nouveau promu dans une affiche historique.
Bachiri, le dernier buteur à Bologhine
Lors des trois derniers matches disputés à Bologhine, la ligne avant mouloudéenne n’a réussi à faire trembler les filets adversaires qu’à une seule reprise. Et encore, c’est Redouane Bachiri qui fut l’auteur de la dernière banderille sur un coup de tête. C’était face au CABBA, le 1er décembre 2012. Autant dire une éternité car cela fait dix mois que le Mouloudia n’a plus marqué le moindre but à Omar-Hamadi. Ce soir, pour sortir de leur apnée, les hommes de Geiger ont tout intérêt à rompre avec leur mauvaise habitude en mettant fin à cette guigne qui leur colle à la peau. Samy Yachir, Mustapha Djallit et Réda Sayeh auront cette lourde tâche de renouer avec la victoire dans une citadelle devenue très prenable.
Voilà ce que les joueurs ont déclaré tout au long de la semaine
Même s’ils vont évoluer ce week-end avec une épée de Damoclès sur leurs têtes, les hommes de Geiger sont très conscients de l’importance de la tâche. Face à un adversaire qui affiche un optimisme béat, les Mouloudéens, eux aussi, annoncent la couleur. Pour eux, il n’y a que la victoire qui serait le remède à tous leurs maux. Nous avons fait un petit tour d’horizon en relatant les déclarations qui ont été faites par certains éléments au cours de cette semaine.
Bellaïd : «La victoire sera notre cadeau de l’Aïd à nos supporters»
Le défenseur central, Habib Bellaïd, totalement remis de sa blessure contractée lors du stage à Tlemcen, tient à cette victoire pour l’offrir en guise de cadeau de l’Aïd aux Chnaoua. «Nous sommes tous très concentrés sur notre sujet. Ce ne sera certainement pas une partie de plaisir, vu la qualité de notre adversaire. C’est à nous de trouver les solutions, car il nous faut cette victoire qui constituerait notre cadeau de l’Aïd à nos supporters.»
Gherbi : «La victoire, rien que la victoire pour sortir
de la crise»
De retour au premier plan, Sabri Gherbi ne jure que par la victoire, seul remède à cette crise qui n’a que trop perduré. «C’est simple, il n’y a aucun calcul à faire. Nous devons nous battre avec nos tripes pour rattraper les points perdus face à l’USMA et l’ASO. La victoire, rien que la victoire pour sortir de la crise.»
Metref : «J’ai confiance en mes camarades qui sauront trouver la formule pour s’imposer»
Grand absent lors des derniers matches de son équipe, le forfait de Hocine Metref a coïncidé avec le début de la crise. Ayant une très grande influence sur le jeu de son équipe, Metref a une confiance aveugle en ses partenaires qui sauront, selon lui, trouver la bonne formule pour renouer avec la victoire. «Je suis très déçu de rater ce match si important. Mais, j’ai confiance en mes camarades qui sauront trouver la bonne formule pour s’imposer et prendre le meilleur sur cette redoutable équipe du RCA», nous confia l’ex-Usmiste.
Aksas : «On ne doit pas avoir peur de jouer à Bologhine»
Pressenti pour pallier une probable défection de Habib Bellaïd, Amine Aksas refuse de donner du crédit au fait que Bologhine est une citadelle maudite pour le vieux club algérois. «Personnellement, je n’ai aucun problème à jouer à Bologhine. Ce stade ne doit pas nous faire peur. Bien au contraire, nous devons puiser notre force de cette chaude ambiance qui caractérise ce stade si spécial pour remporter nos matches. Nous devons nous focaliser uniquement sur notre match sans se soucier des éléments extérieurs», a déclaré Aksas qui fut l’un des joueurs les plus en forme lors du stage effectué dans la ville des Zianides.
T.Che
Djallit : « Zeddam est comme un frère,
mais à Bologhine il n’a rien à espérer »
Traversant à l’instar de ses partenaires de l’attaque un passage à vide, Mustapha Djallit a envie de renouer avec ses bonnes habitudes. L’avant-centre est bien déterminé à mettre fin à cette série noire qui n’a que trop duré.
Comment est l’état d’esprit du groupe avant de replonger dans le championnat avec la réception du RCA ?
La reprise a eu lieu dans de très bonnes conditions. Nous avons bien travaillé et surtout beaucoup communiqué durant le mini-stage à Tlemcen pour raffermir le groupe.
N’appréhendez-vous pas de jouer à Bologhine qui ne vous réussit pas ces derniers mois ?
Ecoutez, ce que je peux vous dire, c’est qu’il nous manque une victoire dans ce stade pour provoquer le déclic. C’est aussi simple que cela.
Un autre faux pas dans cette enceinte risque d’hypothéquer vos chances de jouer la plus haute marche du podium…
On est conscients de tout cela. C’est pour cela que nous avons effectué ce stage à Tlemcen. Une défaite ce samedi nous plongerait dans une crise aigüe. A nous de mettre fin à cette série noire de trois matches sans le moindre succès.
Boumella a estimé lors de sa dernière intervention que la balle est dans votre camp…
Ceci est légitime, car la direction a tout mis en œuvre pour qu’on puisse bosser dans les meilleures conditions. On sait que la balle est désormais dans notre camp, on n’a aucune excuse pour justifier le moindre faux pas.
L’équipe du RCA connaît le moindre recoin de Bologhine. Pas de quoi vous rassurer…
Le RCA joue cette saison pour assurer son maintien. Notre futur adversaire n’a plus rien à perdre face à nous. Ce qui n’est pas notre cas. Vu notre situation, nous avons tout à perdre en cas de faux pas.
Il y aura une très grosse pression sur vos épaules, car on attend que vous retrouviez le chemin des filets…
Certes, je n’ai plus marqué depuis le match face au MCO. Mais comme je le dis souvent, le plus important c’est de gagner, peu importe celui qui mettra le cuir au fond des filets. Je demande seulement l’appui du public qui doit nous soutenir dans ces moments difficiles.
Vous allez être marqué de près par votre ancien partenaire, Zeddam. Un beau duel en perspective…
Zeddam est un joueur d’expérience qui a beaucoup apporté au Mouloudia. Je le considère comme un frère, mais sur le terrain on ne se fera aucun cadeau. Ce n’est jamais facile de le prendre à défaut, mais je ferai tout pour tromper sa vigilance. Je lui dis d’ailleurs qu’il n’a rien à espérer de ce match, car les trois points resteront chez nous. Mais à la fin du match, on se saluera dans un fair-play total.