A quelques jours de la fin de la deuxième phase de préparation du Mouloudia, Patrick Liewig se dit satisfait pour le moment du travail qu’il a accompli, même s’il aurait aimé bénéficier de meilleures conditions, pour effectuer le travail souhaité. Il n’en demeure pas moins que le technicien français essaye de faire avec les moyens de bord, lui avec lequel on s’est étalé sur le reste de la préparation, ses relations avec les joueurs, le staff technique et ses objectifs avec le MCA. «Pour le moment, la préparation se déroule d’une manière ordinaire et on essaye de s’appliquer pour achever le programme tracé avant de prendre part au stage de la Tunisie. Quant à mes relations avec les joueurs, je pense qu’il est de mon devoir de veiller à la discipline du groupe, et d’accomplir ma mission convenablement. Je suis donc venu pour travailler, pas pour faire du tourisme. On m’a assigné une tâche bien définie, et je veille à être à la hauteur de cette responsabilité.»
«Ce sont les joueurs qui ont changé, pas moi !»
Cependant, il n’est un secret pour personne que les joueurs sont allés se plaindre chez les dirigeants, reprochant à leur coach d’être sévère et qu’il n’est plus la personne qu’ils ont connue en Pologne. A ce sujet, Patrick Liewig nous dira : «Lors du stage de préparation en Pologne, les joueurs étaient très attentifs et à cheval sur le plan disciplinaire et ne ménageaient aucun effort sur le terrain. Il y avait donc une certaine dynamique dans le groupe. Une fois de retour en Algérie et dès qu’on a repris les entraînements, les joueurs ont presque perdu cette motivation du stage et ont pris de mauvaises habitudes. Ce sont eux qui ont donc changé, pas moi. Face à cette situation, il était de mon devoir de rétablir l’ordre et pousser les joueurs à travailler, car il faut qu’on réussisse à préparer la saison et être prêts à la reprise de la compétition.»
«Les joueurs ont reçu mon message et on entretient de bonnes relations»
Toutefois, Patrick Liewig estime que tout est rentré dans l’ordre et que les joueurs commencent à adhérer à sa ligne de conduite. «Je pense que les joueurs ne me connaissaient pas et je ne cherchais que le bien de l’équipe, mais aussi le leur. Car il est de mon devoir d’élever leur niveau, et il faut qu’ils soient concentrés sur leur sujet tout au long des séances d’entraînement. Je pense que les joueurs ont reçu mon message et qu’on entretient de bonnes relations.»
«Il faut accepter Chaouchi tel qu’il est et bien l’encadrer pour qu’il retrouve l’EN»
En évoquant le cas de Faouzi Chaouchi, l’entraîneur du Mouloudia semble avoir tourné la page. «Sachez que je ne connaissais pas bien Chaouchi, maintenant, j’ai fini par le découvrir et il faut le prendre comme il est. C’est un gardien qui a un grand potentiel sur le plan technique, seulement, il faut bien l’encadrer pour qu’il puisse retrouver la sélection nationale. Je dirais aussi que sur le plan humain, c’est quelqu’un de très sensible, car il était vraiment très peiné par la mort de son copain. Il faut donc savoir seulement comment s’y prendre avec lui.»
«On peut faire de lui un leader, mais il faut qu’il travaille»
Toujours au sujet de Chaouchi, le coach dira : «Le poste de gardien de but est très important pour une équipe, car il inspire la confiance à ses coéquipiers et même à les orienter. Chaouchi est un gars intelligent et on peut faire de lui un leader, à condition qu’il se montre responsable sur le terrain et qu’il travaille. Je dirais une fois de plus qu’il a un gros potentiel qu’il doit bien exploiter.»
«Certains joueurs étaient en sélection grâce au travail avec leur club, ils peuvent retrouver ce statut
En parlant de ses joueurs, Patrick Liewig veut tirer le meilleur d’eux. «Certains joueurs étaient en sélection nationale, mais vous savez bien que c’est grâce au travail qu’ils accomplissent avec leur club qu’ils ont pu atteindre ce niveau. Maintenant, ils doivent travailler dans l’équipe, soit pour retrouver leur place en sélection nationale ou la préserver. Il n’y a donc que le travail qui paye, et c’est ce que je cherche à inculquer aux joueurs, car chacun d’entre eux à un certain potentiel à développer.»
«Il n’y a pas de cas Zeddam»
Pour ce qui est du cas Zeddam qui n’a pas admis que le coach lui fasse des remarques, il ajoutera : «Il n’y a pas de cas Zeddam et je me demande pour quelle raison on veut faire tout un plat à la suite d’une simple remarque que j’ai faite à l’entraînement, mais il ne s’est rien passé de grave. Lorsque je parle, il faut que les joueurs soient concentrés et si quelqu’un d’entre eux n’arrive pas à comprendre, il suffit juste de demander des explications pour que je puisse faire passer mon message, et c’est le plus important pour moi.»
«Je n’ai aucun problème avec Kaci- Saïd, il faut juste qu’il fasse son travail»
Quant au conflit qui l’oppose à son adjoint Kamel Kaci-Saïd, lui qui est déjà sur la porte de sortie, le technicien français n’a pas voulu polémiquer, même lorsqu’on lui a fait savoir qu’une réunion est prévue avant l’Aïd entre lui, les joueurs et Kaci-Saïd afin de régler le problème une bonne fois pour toutes. «Je n’ai aucun problème avec Kaci-Saïd et il faut juste qu’il fasse son travail, c’est tout ce que je lui demande. Vous savez, le métier d’entraîneur adjoint est peut-être ingrat, car celui qui le prend n’est peut-être pas sous les feux de rampe, et il faut un certain caractère pour qu’il soit dans ce poste. Il y a des techniciens qui ne peuvent en aucun cas se séparer de leurs adjoints, car le rôle de l’entraîneur adjoint est aussi important. Pour moi-même, le garde-matériel est un adjoint, car il apporte sa contribution à l’équipe. Chacun a un rôle à accomplir, ce sont les efforts conjugués de tout le monde qui forment une bonne équipe.»
«Je parle pour qu’on améliore les choses, pas pour critiquer»
«Si je parle sur certains points, à titre d’exemple le terrain, c’est pour faire avancer les choses, et non dans le but de critiquer. Je veux donc seulement attirer l’intention des dirigeants sur certaines choses, afin qu’ils puissent améliorer les conditions de travail, sans plus. Maintenant, je sais que ce n’est pas du tout facile d’avoir tous les moyens, et on doit tous conjuguer nos efforts.»
«Les dirigeants font de leur mieux pour nous mettre dans de bonnes conditions»
«Au risque de me répéter, il n’est pas de mes habitudes de critiquer les dirigeants, et cela ne fait pas partie de ma culture. Ils sont en train de faire de leur mieux pour nous mettre dans de bonnes conditions, et ils sont dévoués pour l’équipe. Pour ce qui est du terrain, j’ai bien apprécié les efforts qu’ils ont déployés pour avoir le CREPS et c’est ce qui nous a permis de faire une bonne séance. On ne peut pas accomplir certaines parties de notre travail sur un petit terrain, car je veille à ce que l’équipe s’améliore en bloc, l’animation défensive et offensive ainsi que les espaces entre les lignes. Je me montre donc compréhensif vis-à-vis des dirigeants du club qui ont fait le nécessaire envers la direction du 5-Juillet, qui elle aussi fait de son mieux pour que le terrain soit prêt le plus tôt possible.»
«En Tunisie, on va peaufiner notre préparation et les résultats des matchs amicaux ne m’intéressent pas»
«Même si on pouvait mieux travailler en Algérie, je pense que nous avons le temps d’accomplir notre tâche dans de bonnes conditions. Car en Tunisie, on pourra disposer d’un grand terrain, et nous allons apporter les correctifs nécessaires. Pour ce qui est des matchs amicaux, je peux vous dire que les résultats m’importent peu, car on peut gagner toutes les rencontres amicales et rater l’entame du championnat, ce que personne ne souhaite.»
«Il faut penser au WAT d’abord, pas à l’USMA»
«Ce qui m’intéresse le plus actuellement, c’est que l’équipe soit prête pour le premier match du championnat face au WAT, et il ne faut pas penser à l’USMA dès maintenant. Il est vrai que c’est un derby et les supporters l’attendent, mais chaque chose en son temps. Même après cette première journée du championnat, on aura un second match à préparer, ce n’est qu’a l’issue de cette seconde rencontre qu’on pourra commencer à parler de l’USMA.»
«Certains joueurs sont en retard par rapport à leurs coéquipiers, à l’image de Metref»
«Je ne manquerai pas de dire que certains joueurs sont en retard par rapports à certains de leurs coéquipiers, car ces derniers ont entamé la préparation en retard, à l’image de Metref. Toutefois, je pense qu’il reviendra en force, une fois qu’il aura rattrapé son retard. Ce qui est certain, c’est qu’on fera tout pour que les joueurs puissent retrouver leur forme le plus vite possible. Je cherche à bâtir une équipe sur du solide, et vous n’avez qu’à prendre l’exemple du PSG qui s’est basé sur des stars mais qui ont buté sur une équipe solidaire de Lorient. D’ailleurs, même le Barca a été bâti grâce à des joueurs que l’équipe a formés, pas des stars.»